Plans de Préventions des Risques Technologiques (PPRT)
Ce sont aux entreprises et à l’Etat d’assumer le coût du risque.
Faut-il attendre un prochain AZF ? Est-ce aux habitants des zones à haut risque industriel de payer les travaux pour assurer leur sécurité dans leurs habitations ? Sont-ils assurés pour autant que les usines continueront leurs activités ? N’est-ce pas ainsi le moment de travailler sérieusement sur la reconversion « écologique » de ces industries très polluantes ? Dépendantes des hydrocarbures, elles sont vouées aux difficultés financières. Il faut investir massivement dans leur reconversion afin de pérenniser, voire développer les bassins d’emplois locaux (vers la chimie verte, énergies renouvelables…).
Le docteur Pierre Souvet, conseiller régional Europe Ecologie, président et co-fondateur de l’ASEF (Association Santé Environnement France) s’est saisi du dossier des PPRT (Plans de Prévention des Risques Technologiques) et a assisté à la première réunion organisée par les collectifs citoyens et associations environnementales, à la Mède, le 31 mai 2010. Il sera présent demain, vendredi 18 juin 2010, à 14h00, à la manifestation organisée par les collectifs, rond point de Total à la Mède.
Europe Ecologie accompagne les travaux et soutient les revendications du collectif PPRT 13, créé le 28 avril 2010, et qui regroupe une vingtaine d’associations. L’objectif de ce collectif est de réunir tous les éléments des différents PPRT (Plans de Prévention des Risques Technologiques) des Bouches-du-Rhône, afin de mieux informer les riverains concernés par les industries classées SEVESO (la Mède, Lavéra, Fos, Rognac, Port St Louis …) sur les études, contraintes et conséquences faisant suite aux différents PPRT. Le collectif PPRT 13 entend également peser sur les débats et décisions. Les directives SEVESO 1 et 2 ont cédé la place en 2003 à la loi sur la prévention des risques, dite loi « Risques » ou loi Bachelot. Celle-ci institue les Plans de Prévention des Risques technologiques. Le territoire français compte 670 établissements industriels à risque qui impactent plus de 900 communes. Depuis la loi Bachelot, il est prévu que ces sites fassent l’objet de 421 PPRT sur le territoire national, dont 28 en région PACA.
A l’instar des collectifs citoyens, Europe Ecologie exige de donner la priorité à la réduction des dangers, à la source, par les industries concernées. D’autre part, les riverains déjà pénalisés par le risque qu’ils encourent craignent de devoir financer eux-mêmes les travaux de protection de leurs habitations. En effet, le texte de loi du Grenelle II, tel qu’il a été voté par les députés au mois de mai, prévoit un crédit d’impôts de près de 40 % du montant des travaux supportés au titre des aléas technologiques. Or ce sont souvent les ménages les plus modestes et non imposables qui habitent aux abords des industries à risques.
Le collectif PPRT13 et Europe Ecologie demandent à l’Etat plus de transparence et de clarté dans les informations, plus de concertation avec le public, des enquêtes indépendantes contradictoires sur les sites à risque. Et de respecter le principe du… pollueur-payeur !