Contre l'élargissement de l'A50
Contribution des élu-e-s Europe Ecologie les Verts / Partit Occitan à l’enquête publique concernant l’élargissement de l’A50 (entre Bandol et la Ciotat)
Pendant des décennies, nos sociétés se sont organisées comme si le pétrole était éternel et serait toujours bon marché. Aujourd’hui, les prix à la pompe flambent et ce n’est qu’un début. Le « peak – oil » est prévu entre 2012 et 2015 par les spécialistes.
Tout le monde fait comme si de rien n’était : programme autoroutier, immeubles de prestige énergivores, Airbus A380... Nos kiwis viennent de Nouvelle-Zélande, nos T-shirts de Chine, nos perches de Tanzanie et nos meubles de jardins du Vietnam.
Le projet de l’élargissement de l’autoroute entre La Ciotat et Bandol montre encore une fois la vision « courtermiste » de certains. Prévoir une augmentation du trafic sur le long terme dans ces conditions relève de l’hypocrisie. Il est temps d’envisager sérieusement l’avenir et de prendre les bonnes décisions. Pour cela, le conseil régional travaille sur un schéma des transports et des déplacements 2020-2040.
Du 24 juin en ce début juillet, les Bouches-du-Rhône connaissent une pollution à l'ozone sans précédent. Ce qui a conduit la préfecture à déclencher le niveau d’alerte 1 renforcé : dépassement pendant trois heures d'affilée du seuil de 240 microgrammes d'ozone par m3 d'air correspond à deux fois le niveau que l'Union européenne recommande de ne pas dépasser pour la protection de la santé.
« Avec 44,7 jours de pollution à l'ozone par an en moyenne, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) est la plus affectée par cette pollution photochimique résultant, sous l'effet de l'ensoleillement et de la chaleur, de la transformation de polluants émis par les transports et l'activité industrielle.
La région PACA connaît quatre fois plus d'épisodes de pollution que l'Ile-de-France. A elles seules, les Bouches-du-Rhône, avec leurs concentrations urbaines et leur pôle industrialo-portuaire autour de l'étang de Berre, sont responsables de la moitié du problème. » (Le Monde / 5 juillet 2010).
Les pollutions atmosphériques entraînent des problèmes de santé : irritation des bronches, crises d’asthmes chez les enfants, cancers, augmentation de la mortalité chez les personnes ayant des problèmes respiratoires…
Ce projet est un contresens alors que se développent les transports collectifs :
- Le renforcement du cadencement de la ligne Marseille-Toulon prévu par le Conseil régional est une réponse beaucoup plus crédible pour répondre aux enjeux auxquels nous sommes confrontés. Les travaux actuels de réalisation d’une 3ème voie entre Marseille et Aubagne qui seront achevés en 2014 permettront de renforcer la desserte TER sur l’axe Marseille – Toulon.
- Pour aller dans ce sens, le conseil régional vient de confirmer la commande de 16 nouvelles automotrices à deux niveaux d’une capacité de 500 places dont la livraison est prévue entre 2013 et 2015.
- De plus, le choix du tracé des métropoles dans le projet d’une voie nouvelle Marseille – Nice libèrera des possibilités d’augmenter le nombre de TER sur cet axe.
- Pour favoriser la multi-modalité et l’éco-mobilité, un projet de rénovation de la gare de La Ciotat est en cours d’étude
- En outre les récents résultats de l’enquête ménages- déplacements réalisée sur les Bouches du Rhône montrent, pour la première fois, une diminution de 1,3 % de la part de la voiture dans les déplacements urbains.
Pour ces raisons, les élus Europe Ecologie / les Verts / Partit occitan, s’opposent au projet d’élargissement de l’autoroute à deux fois trois voies présenté par la société Escota, projet qu’ils jugent contraire aux orientations du Grenelle de l’Environnement.
Ils préconisent de favoriser le report modal route – rail en investissant prioritairement dans le développement de la desserte ferroviaire : voie nouvelle Marseille – Nice, pôles multimodaux.
Ils préconisent en outre, pour diminuer le nombre de véhicules de favoriser des pratiques comme le covoiturage (gratuité péages, réservations parkings)
Pour répondre aux dégradations de la qualité de vie des habitants engendrées par l’autoroute, nous demandons que les investissements concernant les transports ferroviaires soient priorisés vis-à-vis de l’augmentation de capacité du routier.