Eco-taxe
23 juin 2014
De l’écotaxe au péage de transit poids-lourds … mais encore ?
Le péage de transit poids-lourds se substituera, selon le 1er Ministre, à l’écotaxe qui avait fait l’objet d’une forte hostilité en Bretagne.
En plus des autoroutes déjà à péages, le nouveau dispositif élaboré par le ministère de l'Environnement prévoit un "péage de transit poids lourds" sur des routes nationales et quelques tronçons départementaux. Il s'agit d'axes dits de "grand transit" qui enregistrent un important trafic poids-lourds. Seuls les poids-lourds de plus de 3,5 tonnes seront concernés par ce péage.
Des 15 000kms du réseau routier français qui étaient concernés par l'écotaxe, 4000 kms seulement seraient soumis à ce nouveau péage.
Le péage de transit poids lourds pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2015. Le dispositif doit être présenté lundi en projet de loi de finances en vue d'un vote au Parlement cet été.
Le produit du nouveau système est estimé à hauteur de 500M€ contre 1 milliard d’€ envisagé avec l’écotaxe… Le manque à gagner est donc significatif !
Le contrat de plan Etat / Région 2014/2020 et les projets de TCSP (transports collectifs en site propre) sont bloqués, faute d’une ressource financière stable et pérenne.
Ce « péage de transit poids lourds » va-t-il permettre de relancer ce besoin d’investissements lourds pour la mobilité des personnes et des marchandises ?
On peut en douter à la vue d’un produit financier divisé par deux !
En effet, les besoins sont importants sur les infrastructures, notamment ferroviaires, en particulier pour notre région :
- rénover et moderniser le réseau ferré régional existant ;
- assurer l’égalité des territoires avec la modernisation des accès aux départements alpins, à la vallée de la Roya mais aussi aux différentes vallées desservies par les Chemins de Fer de Provence ;
- disposer d’un réseau de TCSP (transports collectifs en site propre) permettant des connexions de qualité avec le réseau ferré régional.
Face à une capacité financière réduite, il convient de déterminer des priorités fortes d’où l’intérêt de disposer, par exemple, d’un schéma national des transports des marchandises et de la logistique permettant une approche globale.
Le prochain CPER, dans un contexte financier restreint, doit garantir le maintien d’un haut niveau de financement de l’infrastructure ferroviaire en affirmant une priorité forte aux modes alternatifs à la route tant pour le déplacement des personnes que des marchandises.
Les bouchons, le temps perdu par des automobilistes seul-e-s dans leur véhicule, la pollution, son impact et son coût sur la santé publique, le prix du carburant et la raréfaction des énergies fossiles, on continue comme si de rien n’était ?
Investir dans les infrastructures de transports, c’est faciliter et fluidifier l’usage des transports collectifs et, de plus, développer de l’emploi, préserver des compétences et des capacités d’expertises.
Jean Yves Petit
Vice-Président, délégué aux transports et à l'éco-mobilité