Infrastructures de transports
Les 24 et 25 avril derniers, la « Commission Mobilité 21 », chargée de hiérarchiser et planifier les grands projets d’infrastructures de transports inscrits à l’avant-projet de SNIT (Schéma national des infrastructures de transport), s’est déplacée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec des rencontres à Marseille et Nice.
La commission, présidée par Philippe DURON, est composée de 6 parlementaires (dont Eva SAS pour EELV, André CHASSAIGNE pour le Front de Gauche, Louis NEGRE pour l’UMP) et de 4 personnalités qualifiées. La Commission a prévu de rendre son avis à la mi-juin.
2 sujets principaux ont été abordés dans notre région :
- Desserte de l’hinterland du Grand Port Maritime de Marseille
- Ligne nouvelle Provence- Côte d’Azur
Les conseillers régionaux écologistes souhaitent ont fait part de leur point de vue sur ces deux sujets cruciaux pour l’avenir du territoire.
1. Desserte de l’hinterland du Grand Port Maritime de Marseille
L’aménagement et le développement du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) sont une priorité pour l’avenir économique du territoire métropolitain Aix-Marseille Provence, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et au-delà, de la France, de la Méditerranée et de l’Europe.
La desserte du port doit être fortement améliorée, avec un report modal massif vers le fleuve et le rail. L’objectif affiché du GPMM est d’ailleurs de passer de plus 80% de flux routiers à moins de 60% à horizon de 20 ans, en ce qui concerne les flux de marchandises entrant et sortant du GPMM.
Les priorités absolues sont les suivantes :
- Contournement ferroviaire Sud de Lyon, lequel désengorge le réseau ferré lyonnais et permet un nouvel itinéraire Nord-Sud performant pour le fret ferroviaire, et les trains de conteneurs en particulier
- Aménagement d’un terminal d’autoroute ferroviaire dans les bassins Est du GPMM (Marseille) pour un raccordement à l’autoroute ferroviaire Méditerranée – Bénélux, pour un transfert direct sur le rail des camions en provenance et à destination des pays de la Méditerranée
- Doublement des voies ferroviaires desservant les bassins Ouest (Fos), afin de passer de 60 à 150 trains par jour en entrée/sortie du port et d’ainsi créer une navette ferroviaire attractive entre les terminaux à conteneurs, les plates-formes logistiques et le réseau ferré national
- Percement d’une liaison fluviale entre les bassins Ouest et la canal du Rhône, en dehors de la zone protégée du Caban, ou mise en œuvre d’une solution alternative pour améliorer la circulation des barges entre les terminaux à conteneurs et le Rhône
- Percée d’un tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre, afin de relier directement le GPMM à son hinterland alpin (Piémont)
Le contournement autoroutier d’Arles n’est pas une priorité :
L’objectif du GPMM est de réduire la part modale de la route de 80 % à 60 %. Les projets routiers défendus par plusieurs élus du territoire vont à l’encontre de cet objectif.
2. Ligne nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur
La situation très dégradée actuelle du système ferroviaire régional, mais aussi la congestion routière, la pollution de l’air et l’évolution démographique rendent URGENTE l’amélioration de la capacité et de la fiabilité du réseau ferroviaire dans notre région (un seul axe aujourd’hui pour desservir bientôt 5 millions d’habitants, et 35 millions de touristes par an). Le projet proposé dit de Ligne Nouvelle n’est pas de « confort », mais un réel besoin pour ce territoire.
Nous nous félicitons que la très grande vitesse ne soit plus la priorité de ce projet : d’un objectif quasi-unique d’un « Paris-Nice » en 4 heures, le consensus des élus du territoire s’est orienté vers un projet de maillage progressif du réseau ferroviaire en région, au bénéfice global des trains de grand parcours de/vers Paris, Gênes et Barcelone, mais aussi régionaux et de fret ferroviaire.
La priorité doit se tourner vers les zones qui sont aujourd’hui saturées : l’agglomération marseillaise et le littoral des Alpes-Maritimes, où le besoin d’infrastructures nouvelles est criant.
Cette dynamique impulsera également un mouvement pour les transports collectifs dans toutes les collectivités de la région (pass uniques et multi-modaux, développement des transports en commun dans les communes et intercommunalités…).
Notre objectif est aujourd’hui d’obtenir un « choc des transports collectifs » dans notre région. Le projet de « Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur » doit y contribuer.
Le problème budgétaire :
Ces priorités doivent être intégrées au nouveau Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) et mobiliser les financements de l’AFITF issus, notamment, de la nouvelle pollutaxe sur le trafic de camions.
Parallèlement, les Régions doivent disposer de ressources nouvelles et pérennes (versement transport, taxe sur les parkings …) pour poursuivre, avec l’Etat, la modernisation du réseau ferroviaire existant, et développer la desserte ferroviaire d’un territoire pollué et densément peuplé.