E.ON (biomasse) Gardanne
23 mai 2013
Ne brûlons pas l’écorce du bois avant de l’avoir coupé !
Le groupe E.On, qui exploite la centrale thermique de Gardanne, communique actuellement sur le démarrage, cet été, des travaux relatifs à son projet de conversion à la biomasse (bois et résidus bois).
Les élu-e-s écologistes de notre région sont soucieux du maintien et surtout du développement de l’emploi et se mobilisent depuis de nombreuses années en faveur des énergies renouvelables et de la valorisation de la biomasse. De plus, une meilleure structuration de la filière bois dans notre région est nécessaire.
Ils tiennent cependant à rappeler les questions centrales et les réserves qu’ils ont soulevées lors de l’enquête publique concernant ce projet de conversion et qui n’ont, pour l’instant, pas reçu de réponses satisfaisantes ou rassurantes
- sur le caractère disproportionné du projet par rapport aux ressources en bois de notre région
- sur les gains réels apportés dans la limitation des émission de gaz à effet de serre (transport de bois importé de loin, utilisation de combustibles adjuvantés…)
- sur l’absence de la valorisation de la chaleur (30% de rendement : c'est 1 arbre brûlé pour de l'électricité, 2 arbres brûlés pour chauffer… les oiseaux ?!)
- sur les conséquences d’une exploitation forestière intensive, incompatible avec une gestion durable de la forêt
- sur la préservation de la biodiversité dans notre région
- sur les prix d’achat de la matière première
-sur l’articulation avec les autres projets de centrales biomasses ou usines dépendants de cette même ressource et les risques de dégâts sociaux collatéraux (notamment l'usine Fibre Excellence de Tarascon)
- sur la mobilisation de près de 100 millions d'euros d'argent public par an pendant 20 ans qui serait certainement plus efficace pour, par exemple, la rénovation thermique des logements de nos concitoyens les plus précaires
…
Ils rappellent également qu’un Comité régional de la Biomasse ne rendra qu’en septembre ses conclusions sur ce projet de la société E.ON. Nombre d'acteurs de la filière ont exprimé leur réserve sur ce projet et préconisent un autre modèle, celui d'un réel partenariat de tous les acteurs de la chaîne pour une juste répartition des aides publiques.
La politique du fait accompli ne fait pas une politique d’intérêt général.