Financement Région pour L2 : non !
En pleine période de disette budgétaire, le Ministre des transports vient d'annoncer l'octroi du contrat de partenariat public privé (PPP), relatif à la construction de la rocade L2 à Marseille, au groupement d'entreprises constitué par Bouygues.
Loin de reporter sur le privé la charge de ce lourd investissement, il est question que ce projet ponctionne durablement les finances des collectivités, donc des contribuables : on parle de plus de 150 M€ pour l'Etat, ainsi que pour la Région, le département, et la communauté urbaine. Mais où donc ces collectivités vont-elles aller chercher cet argent ? Par des impôts nouveaux ? En réduisant les budgets dévolus aux transports en commun ? aux logements ? à la formation ? à la culture ou encore aux lycées ?...
Oui, terminons ENFIN le tronçon EST de la L2 !
Europe Ecologie - Les Verts ne nie pas qu'il faille terminer le tronçon Est de la L2, dont les aménagements techniques indispensables (traitement des polluants...), pour peu qu'on aménage des voies réservées aux bus et, en surface, des voies vertes et des espaces de nature.
Oui, réaménageons la voirie en partie Nord.
Europe Ecologie - Les Verts ne doute pas qu'il faille réaménager la partie Nord de l'itinéraire : avenue Salvador Allende, rond-point de Ste-Marthe...tel que cela est envisagé : réduction des voies automobiles, création de voies bus, de pistes cyclables, plantation d'arbres.
Mais ne créons pas de nouvelle voie autoroutière !
En revanche, Europe Ecologie - Les Verts est fondamentalement opposé à la création d'une nouvelle voie souterraine (la L2 Nord) en doublement de cet itinéraire, ce qui ne fera qu'accroître le trafic automobile, donc les nuisances dans les quartiers, et ne diminuera pas la circulation dans le centre-ville (trafic de proximité).
De plus, quand on connaît les coûts actuels des grands travaux d'infrastructures, et les nombreuses dérives de ces coûts (exemple récent du tunnel de Toulon), on peut douter très fortement du respect des coûts annoncés pour cet ouvrage qui n’encouragera pas le recul du tout-voiture. C'est sans doute plus d'un milliard d'euros que les collectivités devront débourser au final. Où les trouveront-elles ? Gageons que Bouygues et consorts sauront limiter leurs propres risques financiers, et maximiser leurs recettes, y compris et surtout sur les rallonges budgétaires !
Marseille et son agglomération ont besoin d'un véritable engagement public en faveur de la formation, de l'emploi durable, du logement économe, des transports collectifs. Plutôt que de pousser les collectivités à s'endetter, l’Etat devrait flécher ses crédits vers ces objectifs et non pour financer un nouvel "éléphant blanc", cette autoroute urbaine qui servira davantage les intérêts privés que l'intérêt public.
CONTACTS :
Sophie CAMARD
Co-Présidente du Groupe des conseillers régionaux EELV-Poc
Présidente de la commission emploi, développement économique régional, enseignement supérieur et innovation
Jean-Yves PETIT
Vice-Président EELV au Conseil Régional, en charge des transports et de l’écomobilité
Pierre SEMERIVA
Vice-président EELV à la CUM/MPM, délégué au «Développement durable, Plan climat, maîtrise de l'énergie, Haute Qualité Environnementale »
Michèle PONCET-RAMADE
Présidente du groupe des élu-e-s EELV à la Mairie de Marseille