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Projet autoroutier d'Arles

 

La concertation publique sur le contournement autoroutier d’Arles s’est tenue du 14 juin au 13 juillet 2011. Les élus écologistes du conseil régional PACA se sont mobilisés et ont rencontré plusieurs acteurs associatifs et économiques concernés par le projet de contournement autoroutier d’Arles.

 

Ils expriment aujourd’hui leurs plus vives réserves sur l'intérêt du projet.

Ci-dessous, l'avis des conseillers régionaux, déposé officiellement lors de la concertation publique :

 

Les élus Europe Ecologie – Les Verts du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur ne sont pas favorables à ce projet autoroutier

Plusieurs d’entre nous, élus écologistes au conseil régional PACA, avons été sollicités et avons rencontré différents interlocuteurs, différentes associations mobilisées sur le projet de contournement autoroutier d’Arles. Sans a priori, nous avons analysé ce dossier. Nous exprimons aujourd’hui nos plus vives réserves sur son intérêt.

Son objectif premier est de soulager le trafic dans Arles, et tout particulièrement sur le tracé historique RN 113. Comme pour tout projet de cette nature, ce n’est pas la réalisation d’une nouvelle infrastructure qui diminuera le trafic sur l’ancienne (si ce n’est pendant quelques mois), mais bien la maîtrise de la circulation sur le tracé 113 actuel : tant que cette infrastructure existera dans son état actuel, les nuisances qu’elle provoque seront équivalentes. Le débat premier devrait donc porter sur le devenir de cette infrastructure : transformation en boulevard urbain arboré à vitesse réduite, ou, à l’inverse, enfouissement, solution actuellement abandonnée.

Ensuite, il convient de noter que, depuis quelque temps, le trafic automobile n’augmente plus, voire tend globalement à diminuer, sous l’effet conjugué de la hausse des prix des carburants, de la rationalisation des transports à laquelle cette hausse contribue, voire de vagues successives de récession économique. Seuls les échanges internationaux de marchandises croissent, sous l’effet de la mondialisation. Les prévisions de trafic alarmistes relèvent donc de prospectives datées, voire douteuses. Et les solutions proposées pour y faire face sont, elles aussi, erronées. Au-delà des efforts menés pour relocaliser l’économie, consommer local, travailler à distance, la réponse aux besoins de transport, dans le cadre du développement durable et du respect des engagements du Grenelle de l’Environnement, passe davantage dans le développement des alternatives au tout routier : relance du fret ferroviaire et fluvial, trains régionaux de voyageurs et amélioration des liaisons ferroviaires Espagne - Italie, aides au développement des transports urbains, du covoiturage, politiques favorables au vélo. C’est à cela que s’attache actuellement la Région, et plus particulièrement Jean-Yves Petit, son vice-président écologiste aux transports et à l’écomobilité.

Enfin et surtout, il est aujourd’hui essentiel de préserver nos espaces naturels sensibles, et la Camargue fait figure d’espace d’exception en termes de biodiversité. Il faut également maintenir l’agriculture paysanne, y compris en zone périurbaine. Or le tracé proposé traverse des zones agricoles dont un bon nombre sont des exploitations labellisées agriculture biologique. Et il impacte les producteurs de foin de la Crau et des rizicultures camarguaises.

En définitive, le projet soumis à enquête publique nous apparaît aujourd’hui écologiquement insoutenable et socialement inutile. Ce territoire, la région, mais au-delà l’Europe, prônent une autre politique de développement économique et de transports que la réalisation de nouveaux « aspirateurs à voitures et camions » que la pénurie progressive de carburants fossiles peinera bientôt à faire rouler, alors même que des dommages irréparables auront été commis vis-à-vis de notre écosystème déjà si fragile.

Les élus Europe Ecologie – Les Verts au conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur

 

Téléchargez également l'avis de Michèle RIVASI, députée européenne, à ce projet