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Intervention Christian Desplats

Délibération N° 28 : Convention-cadre de partenariat  avec le GIP « Comité International du Forum Mondial de l’Eau ».

18 février 2011. Intervention de Christian DESPLATS, au nom du groupe Europe-Ecologie/les Verts/Partit Occitan

 

Monsieur le Président, Chers collègues,

 

Vous connaissez les réserves de notre groupe sur l’organisation du Forum mondial de l’eau à Marseille en 2012…

Non sur le fond, bien entendu :  1 milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, 15 000 personnes dont 6 000 enfants meurent chaque jour de maladies liées au manque d’eau potable… Il est donc indispensable de leur apporter le minimum vital. Il s’agit là d’une urgence humanitaire et d’une mission d’intérêt général !

Mais c’est sur les modalités  d’organisation de ce Forum que portent nos réticences et nos critiques : nous estimons en effet qu’il est inconcevable de confier aux « marchands d’eau » quelque pouvoir que ce soit dans la décision des solutions à apporter à ce drame planétaire.

Or, nous constatons que la gouvernance du Conseil Mondial de l’Eau, organisateur du Forum Mondial de l’Eau, est entachée d’un grave conflit d’intérêt. En effet :

-         Le Président du Conseil Mondial de l’Eau, personnalité bien connue dans notre région, est en même temps Président-Directeur-Général de la Société des Eaux de Marseille, filiale de grands groupes privés internationaux intéressés à la gestion de la ressource en eau ;

-         De même, le Vice-Président du Conseil Mondial de l’Eau, également Président du Groupement d’Intérêt Public (GIP) avec lequel vous nous proposez de signer cette convention-cadre de partenariat, est en même temps Directeur de l’Agence Nationale de l’Eau (ANA) au Brésil, et ardent défenseur de la privatisation des services publics de gestion de l’eau dans son pays.

Le récent rapport du Vice-Président du Conseil d’Etat sur « l’éthique en politique » définit le conflit d’intérêt comme « une interférence entre une mission de service public et l’intérêt privé d’une personne qui concourt à l’exercice de cette mission » ; le journal Le Monde daté du 10 février dernier précise que « la règle, élémentaire, consiste à ne pas se placer dans ce type de situation », et l’éditorialiste d’ajouter : « Cela vaut pour tout le monde »…

Nous ne souhaitons donc pas, Monsieur le Président, que vous apposiez votre signature au nom de la Région auprès de celle d’une personne, quelque soit par ailleurs ses qualités, qui puisse se trouver, de quelque manière que ce soit, en situation de conflit d’intérêt avec la mission de service public qui lui est confiée. Il en va de la réputation et de la crédibilité de notre institution régionale !

C’est pourquoi, avec la Fondation France-Libertés, nous demandons au Président et au Vice-Président du Conseil Mondial de l’Eau de se démettre de l’une de leurs deux fonctions incompatibles pour mettre fin à la confusion des genres et au risque de conflit d’intérêts.

Dans l’attente, Monsieur le Président, Chers Collègues, nous voterons CONTRE cette convention-cadre de partenariat avec le Groupement d’Intérêt Public « Comité International du Forum Mondial de l’Eau ».