Métropole : tout ça pour ça ?
27 février 2013
Les écologistes se sont fortement mobilisés sur le sujet de la métropole. Nous avions saisi tout l’enjeu positif pour notre territoire et la chance qu’elle représentait de générer une vision dynamique, une force, des projets et une efficacité des institutions locales qui fait tant défaut.
La métropole devait être une réponse adaptée à ce territoire-là, réunissant des intercommunalités qui correspondent aux bassins de vie.
Des élu-e-s, usé-e-s, en place depuis trop longtemps, responsables de la situation aujourd’hui, ont refusé dès le début la métropole au nom d’un avenir ! Quel avenir ? Le leur ! Leur avenir « d’élu-e en son fief ». Mais pas celui de la population. Le débat a été confisqué. Or, la population vit au quotidien la métropole (emploi, logement, soins, commerces, loisirs, dans des lieux différents) et en subit les faiblesses d’organisation et de répartition plus équitable.
Nous sommes le seul mouvement politique à avoir pu afficher une position commune et constructive entre élu-e-s de l'aire métropolitaine marseillaise, position étayée par des consultations, échanges et nombreuses discussions.
Nous avons élaboré un Manifeste « Oui la métropole de projets, oui à la métropole de citoyens ! », publié en novembre. Nous avons également participé à la Conférence métropolitaine organisée à Marseille le 21 décembre dernier. Nous y avons particulièrement pris la parole, ce que la presse n’a guère relayé. Nous avons eu des consultations avec le Préfet Théry, avec des experts, avec la société civile.
Notre discours est clair : oui à une métropole, mais à de multiples conditions, dont : le suffrage universel direct et ce dès 2014 ; une place forte offerte à la société civile ; une Région Stratège et chef de fil…
Quand on lit les propositions de la Ministre Marylise Lebranchu, relayées par la presse, il y a de quoi être déçu. Mais la sclérose, le manque de courage et de vision de nombre d’élu-e-s locaux ne pouvaient qu’aboutir à cet état de fait.
Pourquoi avoir mis le feu sur tout un territoire, pour proposer finalement de rendre encore plus complexe le "millefeuille" des collectivités territoriales ?
Les citoyen-ne-s ont besoin d’une simplification et d’une clarté des rouages politiques et administratifs.
Au lieu de supprimer un niveau, il est proposé d'en ajouter un.
Nous sommes pour une simplification des échelons territoriaux, c’est-à-dire des lieux de décisions pour la population.
Au lieu d'aller vers plus de démocratie, avec le suffrage universel direct (à la proportionnelle et dans une circonscription unique) et un conseil de développement qui permette l’expression de la société civile, on éloigne le citoyen des lieux de décisions, dont on augmente l’opacité.
Nous sommes pour une métropole des citoyens et pour un renouvellement et une meilleure représentativité des élu-e-s.
Au lieu de tenter le récupérer le retard sur beaucoup de domaines que connaît notre territoire en matière de transports collectifs, de logements, d’économie, de développement durable…, il est proposé l'immobilité, voire la paralysie. Dans le même temps on applique d'autres règles à d'autres territoires qui favoriseront leur développement.
Nous sommes pour une métropole de projets équitablement et durablement développés.
Et bien entendu, il n'est pas évoqué les moyens financiers (mutualisation entre les collectivités et apport de l'Etat)
Nous réclamons une métropole aux moyens financiers renforcés.
Nos concitoyens, la société civile ne peuvent être que déçus par ce manque de courage politique pour dynamiser ce territoire métropolitain.
Nos voulons une ambition pour notre territoire, une métropole de la transition écologique, territoire d'expérimentation pour repenser tout à la fois la démocratie, le lien social, le développement économique plus soutenable et fondé sur les caractéristiques du territoire, notamment les circuits courts et l'économie circulaire, l'approche d'un maillage des transports doux et communs, l'aménagement du territoire en bassins de vie intégrant au mieux l'habitat, l'économie et la culture.