Un pas salutaire vers un procès pénal de l’amiante en France
En cassant hier la décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris du 16 décembre 2011, qui annulait la mise en examen d’Eternit et de cinq de ses responsables, la Cour de cassation vient de rouvrir la possibilité d’un procès en pénal de l’amiante. Aline Archimbaud et Marie-Christine Blandin se félicitent de cette décision. C’est un énorme soulagement pour toutes les personnes mobilisées sur le dossier depuis de longues années : plus de 13 ans après le dépôt de la plainte, le procès pénal de l’amiante n’a toujours pas eu lieu en France.
Alors que la presse internationale et de très nombreuses organisations de victimes ont salué comme un évènement historique la condamnation à 16 ans de prison des anciens propriétaires des usines Eternit (Italie), l’espoir en France se réveille.
Toutefois, cette décision de la Cour de Cassation ne règle pas tous les problèmes entourant la tenue de ce procès. Le pôle santé de Paris, chargé du dossier, manque toujours cruellement de moyens pour mener l’instruction dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, nous rappelons que les dangers de l’amiante ne sont pas derrière nous et que la vigilance des pouvoirs publics doit être de mise. Les conditions de désamiantage et de traitement des déchets amiantés ne doivent pas faire courir de risque sanitaire ni aux professionnels qui en ont la charge, ni aux occupants et voisins des bâtiments, ce qui n’est malheureusement pas garanti dans la situation actuelle.
Aline Archimbaud
Sénatrice de Seine Saint Denis
Marie Christine Blandin
Sénatrice du Nord