L’écologie, la parité !
Par Bastien François
Sans les femmes au Parlement, le peuple français dans son ensemble, femmes comme hommes, est mal représenté. Cet enjeu est crucial. Il est au cœur de la 6ème République que défendent les écologistes. Nous ne pourrons agir contre la crise économique, sociale et environnementale que si nos représentants et nos représentantes nous ressemblent !
Si la réforme de la parité en 2000 a eu des effets non négligeables (18,5 % des députés sont des femmes en 2007 contre 10,9 % en 1997), la France se situe toujours au 59ème rang du classement établi par l’Union interparlementaire qui mesure la part des femmes dans les parlements nationaux, juste derrière le… Tadjikistan.
Le scrutin proportionnel est certainement l’un des meilleurs moyens pour favoriser l’accès des femmes aux fonctions électives. L’obligation d’une parité ordonnancée, pour les élections municipales, a par exemple montré son efficacité (48,5 % des conseillers municipaux sont des femmes en 2008). Par contraste, les résultats des élections cantonales de 2011 – pour lesquelles un scrutin uninominal est utilisé – montrent une très forte résistance des partis à la parité dès lors que la loi électorale n’est pas contraignante : 13,8 % seulement des conseillers généraux sont des femmes et les exécutifs départementaux sont quasi exclusivement masculins (95 % de présidents, 84,7 % de vice-présidents). 50 % des conseillers généraux ont plus de 60 ans, contre 35 % pour les conseillères générales, indicateur supplémentaire de la domination des vieux mâles notabilisés sur le territoire.
C’est pourquoi le groupe EELV à l’Assemblée nationale défendra une réforme du mode de scrutin pour introduire la proportionnelle à toutes les élections, et d’abord aux élections législatives. Mais cela ne sera pas suffisant si on n’y ajoute pas :
– L’interdiction du cumul des mandats (y compris dans le temps).
– L’établissement du financement public des partis politiques en fonction du nombre effectif d’élues (aujourd’hui il existe une faible amende pour les partis qui ne présentent pas assez de femmes aux élections législatives ; nous voulons que les partis politiques aient une obligation de résultat !).
– Un statut de l’élu-e permettant de considérer le temps de l’engagement électif comme un temps social normal au service de la collectivité, en favorisant la formation et le retour à l’emploi.
La question de la parité en politique ne touche qu’un aspect des inégalités femmes-hommes, à propos desquelles les écologistes proposent aussi des solutions. Mais c’est un levier important pour faire bouger les choses, et pour pouvoir établir une véritable parité dans la vie professionnelle, économique, sociale et domestique. C’est aussi faire la démonstration que les rôles sociaux tels que les impose encore la société n’ont rien d’immuable.