Situation de la maison d’arrêt de Rouen.
Les verts de Haute Normandie tiennent à réagir par rapport à ce qui vient de se dérouler à la maison d’arrêt de Rouen [[L`avocat d`un détenu qui revendique un acte de cannibalisme sur un compagnon de cellule, à Rouen, reproche à la maison d`arrêt d`avoir refusé le placement en isolement de son client.
L`homme âgé de 35 ans, qui purgeait une peine de cinq ans de prison pour viol avec violence, souffrait de « schizophrénie » et était « potentiellement dangereux », a dit à Reuters Me Fabien Picchiottino.
Vendredi, le procureur de la République de Rouen a estimé « très probable » l`hypothèse d`un acte de cannibalisme, après une autopsie approfondie de la victime de 31 ans.
Elle a été retrouvée morte mercredi dans sa cellule avec une plaie au thorax. Il lui manque une partie du poumon et des muscles intercostaux.
Transféré dans une maison d`arrêt parisienne, le meurtrier présumé a été depuis été placé en isolement et mis en examen pour « assassinat » et « atteinte à l`intégrité d`un cadavre ».]]
En effet, si bien entendu nous attendons que les faits soient réellement établis par la justice, plusieurs questions s’imposent :
- comment se fait-il qu’un détenu en préventive – présumé innocent – ait été incarcéré avec un détenu condamné ?
- comment se fait-il que ce détenu condamné à plusieurs années de détention soit en maison d’arrêt ? Ces dernières ne sont elles pas prévues pour « accueillir » les détenus en préventive ou des détenus condamnés à une peine inférieure à un an ?
- combien de détenus sont donc actuellement incarcérés à Rouen condamnés à des peines de plus d’un an ?
- quelle est la réalité de la prise en charge psychiatrique des détenus malade psychiatrique? La prise en charge de ces détenus est-elle satisfaisante à Rouen ?
- quelle est la réalité de la surpopulation carcérale à Rouen ? D’après le directeur de la maison d’arrêt , celle-ci a actuellement 720 pensionnaires et est habilitée pour accueillir 675 détenus.
- pourquoi en accueillir plus que le nombre de places pour lesquelles elle est habilitée ?
- pourquoi ne pas préciser que la maison d’arrêt de Rouen compte un peu moins de 300 cellules..Pour 720 détenus, soit un taux d’occupation de plus de 200 %, si on applique la règle un détenu par cellule !
Nous savons que les conditions de détention de la maison d’arrêt de Rouen sont très mauvaises; et nous ne pourrons pas nous contenter, concernant l’affaire en cours, que les pouvoirs publics n’évoquent qu’un dérapage individuel, sans s’interroger sur les conséquences qu’entraînent les mauvaises conditions de détention sur les détenus et leur comportement.
A l’heure où un véritable consensus politique intervient sur cette question, il est temps de passer de la mise en alerte à l’action. Les verts réaffirment leur opposition au tout carcéral, fruit d’une politique sécuritaire qui emmène la société dans une impasse.
Nous appelons à:
- la mise en place d’un numerus clausus dans les prisons françaises
- une réelle politique de prise en charge des détenus malades psychiatriques.
Nous appuyons nos demandes sur une conviction acquise de longue date et renforcée par le travail des parlementaires verts et de leurs collègues, qui ont répondu favorablement depuis de nombreuses années aux différents appels lancés par les associations de détenus ; et notamment l’O.I.P , pour visiter régulièrement les prisons françaises, et notamment celle de Rouen.
A Rouen , les conditions de détention ne sont pas bonnes, et ce n’est pas la construction d’une nouvelle prison au Havre qui permettra de désengorger celle de Rouen ; bien au contraire, nous savons que la construction de nouvelles prisons permet d’abord et avant tout d’incarcérer davantage.
Michel Flambard – porte parole 76 , fait à Rouen, 5 Janvier 2006,
Contact : Stéphane Martot : 06 62 18 00 09