Procès AZF : rendre justice, tirer les leçons ?
Communiqué de presse du 23 février 2009
Le 21 septembre 2001 à 10h17 se produisait l’une des plus grandes catastrophes industrielles qu’a connu notre pays : l’explosion de l’usine AZF en pleine zone urbaine coûtait la vie à plus de trente personnes, en blessait des milliers d’autres et causait des milliards d’euros de dégâts matériels.
Presque huit ans plus tard il est temps de rendre justice aux victimes et de tirer toutes les leçons de cette catastrophe.
Rendre justice : faire toute la lumière, déterminer toutes les responsabilités et réparer
Le premier droit des victimes comme de l’opinion publique en général est de connaître enfin la vérité : accident chimique ? Accident électrique ? Erreur humaine ? Il est assez incroyable de constater que toute la lumière n’est pas faite sur ce drame après des années. On doit savoir ce qu’il s’est réellement passé et déterminer toutes les responsabilités.
Ainsi il est inexplicable que la société mère Total ne soit pas mise en examen ! Seule sa filiale est inculpée pour homicide involontaire. Total, en contrepartie des indemnités versées en dédommagement aux collectivités locales, a exigé qu’elles n’engagent pas de poursuites judiciaires à son encontre. Cela ne peut qu’occulter une partie de la vérité. Par ailleurs Total, qui a annoncé cette année des bénéfices record de presque 14 milliards ‘‚euros, doit assumer toutes ses responsabilités financières.
Tirer les leçons en matière d’urbanisme, de droit de l’environnement, de prévention des risques
Les pouvoirs locaux ont pris une responsabilité écrasante en urbanisant les alentours de ce site classé SEVESO. Les Verts demandent la fermeture définitive de ce site chimique et de tous les sites comparables en zones urbaines.
Par ailleurs la loi de 2003 qui prévoit l’élaboration de plans de prévention des risques technologiques (PPRT) et leur mise en oeuvre dans les cinq ans est loin d‚être appliquée.
Les Verts exigent l’application immédiate de cette loi à Toulouse et dans tous les sites concernés en France.
Enfin on ne peut que dénoncer la création par le gouvernement d’une procédure simplifiée d’autorisation des installations classées pour l’environnement ICPE, sans étude d’impact, sans étude de danger et sans enquête publique. Cette décision montre que pour le gouvernement le souci « d’efficacité économique », et la recherche du profit rapide compte davantage que la protection des personnes et de l’environnement.
Au-delà du procès lui-même, dans lesquels Les Verts sont partie civile, rendre justice et tirer les leçons de la catastrophe d’AZF ce sera faire le choix d’un autre modèle de développement : Sortir de la recherche du profit à court terme, de la soumission de l’homme à l’économie et la technologie et faire le choix d’un modèle de développement respectueux des humains et de la planète.