Le « parc pénitentiaire » européen au 1er septembre 2005…

Les Etats membres du Conseil de l’Europe disposent, globalement, de 1 821 000 places de prisons au 1er septembre 2005, et ce pour une population de 801 605 000, soit 22,7 places pour 10 000 habitants [1]
.
En France, ce taux est de 8,15 places pour 10 000 habitants (métropole et outre-mer). Ainsi, le parc pénitentiaire français est, à nombre d’habitants égal, 2,8 fois moins développé.

Raison garder

  • Mais dans cet ensemble, deux pays se distinguent :


la Fédération de Russie avec 955 096 places de prison pour une population de 142 800 000 d’habitants soit 66,9 places pour 10 000 habitants et l’Ukraine avec 159 011 places pour 47 100 500 habitants, soit 33,8 places pour 10 000 habitants.

Nul en France ne penserait, aujourd’hui, à rechercher ses modèles en matière pénale, à l’Est. Si l’on ne tient pas compte de ces deux pays, l’indice européen devient 11,6 places pour 10 000 habitants. Le parc français apparaît alors 1,4 fois moins développé que ce nouvel ensemble qui comprend encore nombre d’anciennes dictatures communistes.

Plus sérieusement

  • Pour les 15 pays économiquement et politiquement comparables.


Les taux sont les suivants : Grèce (5,04 places pour 10 000 habitants), Finlande (6,47), Norvège (6,90), Italie (7,34), Suède (7,52), Danemark (7,89), Belgique (8,10), France (8,15), Suisse (8,82), Allemagne (9,73), Autriche (10,1), Espagne (10,6), Portugal (12,1), Pays-Bas (13,6), Royaume-Uni (14,5).
La France se trouve ainsi dans une situation médiane : 7 Etats ont moins de places et 7 en ont plus.

L’indice de la Suède, au 1er septembre 2005, correspondrait, pour la France, à un parc de 47 200 places, l’indice de la Finlande à un parc de 40 600 places et l’indice du Royaume-Uni … à un parc de 90 900 places. A chacun ses modèles de référence.

Reste une question essentielle : qu’entend-on par « place de prison » en Suède, en Finlande ou au Royaume-Uni ? Question de superficie, d’équipements, de moyens en terme de réinsertion ?

Pierre V. Tournier

Notes

[1] Ces calculs ont été effectués par nos soins, à partir des données de la Statistique pénale annuelle du Conseil de l’Europe (SPACE), enquête 2005, PC-CP (2007) 2 ; statistique que nous avons créée en 1983 et gérée pendant 20 ans. SPACE est placé, aujourd’hui, sous la responsabilité de nos collègues Marcelo Aebi et Natalia Stadnic de l’Université de Lausanne. La statistique au 1er septembre 2005 porte sur l’ensemble des 46 Etats membres à l’exception d’Andorre et de la République d’Irlande qui n’ont pas répondu à l’enquête.


P.S. :
– Pour en savoir plus : www.coe.int

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