La surveillance sous l’œil des citoyens
Entretien avec Émilie Thérouin, Adjointe au maire d’Amiens (EELV) en charge de la sécurité et de la prévention des risques urbains
Propos recueillis par Noé Le Blanc pour la revue Mouvements
Résumé
Sous l’impulsion du gouvernement, la vidéosurveillance de voie publique connaît un développement rapide à travers toute la France. À l’exception de celle de Lens, toutes les circonscriptions de sécurité publique (CSP, unité administrative policière correspondant à le plus souvent à une agglomération) de plus de 250 000 habitants sont à présent équipées de caméras qui n’existaient pas il y a dix ans. Cet équipement tous azimuts présente la particularité d’avoir été lancé en l’absence d’une conception bien définie de la manière dont les caméras devaient affecter la délinquance, ainsi que des modalités d’évaluation de cette action. Le résultat, tel que le décrit le rapport de la Cour des Comptes (« L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique », juillet 2011), est une opacité généralisée concernant le fonctionnement des réseaux et un bilan calamiteux en termes de lutte contre les délits. À Amiens, Emilie Thérouin tente depuis 2008 de remédier à ces maux.