Entretien avec Véronique Massonneau, député
EELV
Un seul texte à l'ordre du jour de cette semaine à l'Assemblée nationale : celui de la réforme des retraites. Pour Véronique Massonneau, le dossier est ouvert depuis un long moment : désignée cheffe de file des écolodéputé-e-s sur le sujet, elle a déjà à son actif de nombreuses heures d'auditions de syndicalistes, responsables patronaux ou économistes. Des auditions menées en synergie avec les responsables du parti écologiste, et qui ont été utiles au travail en commission, mené la semaine dernière. Même si l'attitude de la ministre n'aura pas contribué à faire de cet examen en commission un grand moment de démocratie parlementaire ! A quelques minutes du début des débats dans l'hémicycle, Véronique Massonneau rappelle les priorités et les axes de travail des écologistes.
Comment abordez-vous ce marathon de l’examen du projet de loi sur
les retraites ?
Avec le sens des responsabilités : Nous refusons de pratiquer une opposition pavlovienne, parce que nous ne nions pas les difficultés de financement ou la nécessité de changer la loi héritée du Sarkozysme qui ne prenait pas en compte la pénibilité ou pérennisait des inégalités hommes/femmes. Pour autant, nous refusons la résignation : nous savons ce sur quoi nous nous sommes engagés devant les électeurs, et c’est en fonction de cela que nous entendons continuer à travailler sur le texte.
Vous parlez du financement : comment jugez-vous les solutions
préconisées par le gouvernement ?
C’est un des points principaux de notre divergence de vues avec nos partenaires socialistes. Le gouvernement a renoncé à recourir à des financements complémentaires – notamment sur le capital – et a privilégié deux pistes : La première piste, c’est l’augmentation de cotisations salariales et le report de l’indexation des pensions : c’est sur les salariés et les retraités que portera donc l’effort, alors que les augmentations de cotisations patronales seront compensées pour les entreprises. Et l’autre piste, c’est un allongement de la durée de cotisation qui est de notre point de vue extrêmement contestable. Nous avons notamment proposé en commission que ce dernier point fasse l’objet d’une étude précise, afin de déterminer les effets de cet allongement des carrières des actifs sur le chômage. Cela nous a été refusé. Nous le regrettons fortement.