Session du Conseil régional d'Auvergne du 30 juin
2015
Monsieur le Président, mes chers collègues,
FUSION : QUAND LES SOCIALISTES DECOUVRENT LE POT AUX
ROSES...
Voilà un an que la fusion est dans toutes les têtes, tous les esprits, que
de nombreuses inquiétudes se sont exprimées ici et ailleurs, que nous vous
avons très largement alerté sur les dangers qu’elle faisait peser, en
particulier sur l’Auvergne. Cela fait un an M. le Président que vous promouvez
cette fusion avec M.Queyranne, que vous spéculez publiquement sur ses
retombées, que vous louez vos travaux préparatoires d’un contrat de mariage
avec Rhône-Alpes.
Les territoires ont besoin de coopération et de solidarité. Au contraire,
sous la coupe du gouvernement vous avalisez sans broncher la compétition qui
fragilisera finalement les territoires les plus vulnérables. Les citoyens et
les porteurs de projet souhaitent de la proximité et de la réactivité, celles
des élus, des administrations. Vous préparez à l’inverse l’éloignement, la
centralisation des pouvoirs et des administrations dans la métropole
lyonnaise.
Et aujourd’hui, au bout d’un an, alors que vous nous proposerez durant cette
Session de désigner Lyon comme le chef-lieu de la future Région, ne comptez pas
sur nous pour cautionner cela, le groupe socialiste et républicain,
dans sa grande clairvoyance, vient de découvrir le pot aux roses et enfile
tardivement un bonnet rouge bien terne.
Dans la motion que vous avez déposée, vous vous émouvez aujourd’hui des
impacts très probables de cette fusion et vous semblez exprimer les
derniers vœux d’un condamné, si ce n’est d’un repenti. C’est presque de la
pitié que vous demandez au gouvernement en l’appelant à maintenir en
Auvergne, je vous cite « les mêmes effectifs d’agents de l’Etat, le
Rectorat, une juste répartition des services régionaux de l’Etat, l’équité et
la proximité au service de l’efficacité de l’action publique », et enfin,
quelle combativité, le maintien de la Direction Régionale de l’Alimentation, de
l’Agriculture et de la Forêt.
Vous réclamez seulement aujourd’hui une « grande concertation »
autour de cette fusion, une démarche à laquelle vous n’intégrez pas les
citoyens ni l’ensemble des élus, puisque vous proposez de la limiter uniquement
à quelques élus et à des représentants de chambres consulaires.