Déposé par le groupe EELV, cette motion n'a pas fait l'objet de vote en
plénière le 20 octobre dans la mesure où le groupe EELV a décidé de retirer le
texte compte tenu de l'acquittement la veille d'Erri De Luca. Notons malgré
tout qu'avant cette décision, et qu'en dépit de nos précautions de langage vis
à vis du projet de LGV Lyon Turin, le PS avait décidé de voter contre ce texte
(il ne faut pas s'immiscer dans des affaires de justice nous avait-t-on
répondu, à l'instar de la réponse qui avait été faite par Ségolène Royal à Noël
Mamère quelques jours plus tôt à l'Assemblée nationale) et que le PCF, qui ne
savait pas encore ce qu'il allait voter, trouvait ce texte "tendancieux" et
avec un argumentaire "disproportionné".
Près de 90 personnalités de la culture se sont jointes à la pétition
européenne réclamant la liberté pour l'écrivain Erri De Luca, menacé de prison
pour "incitation au sabotage" après avoir exprimé son opposition au
projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Au total, plus de 500
personnalités issues de 20 pays, défendent aujourd'hui le droit à la liberté
d'expression et demandent la levée des sanctions encourues par l’écrivain Erri
De Luca, prix Fémina étranger en 2002 et prix européen de littérature en
2013.
En effet, le parquet de Turin a requis le mois dernier huit mois de prison
ferme contre l'écrivain de 65 ans, en raison de la "force persuasive"
des paroles d'un écrivain à "la notoriété internationale". La décision
a été mise en délibéré au 19 octobre.
Pourtant, l’écrivain a toujours soutenu qu’il parlait au figuré lorsqu’il
déclara, au téléphone à un journaliste du Huffington Post italien, « la
ligne à grande vitesse doit être sabotée ». Effectivement, pour l’auteur,
« c’est un mot qui n’est pas forcément synonyme de dégradation
matérielle: saboter, ce peut être faire grève, faire obstruction, mal appliquer
un ordre. C’est une formule de résistance civile, qui en appelle à la
fraternité. »