Session du Conseil régional d'Auvergne du 30 juin 2015 - Voeu
déposé par EELV et le FdG
La commission parlementaire présidée par Philippe Duron, député du Calvados,
a rendu le 26 mai dernier son rapport « Trains d’Equilibre du
Territoire : agir pour l’avenir ».
Si le diagnostic du rapport ne fait guère débat – dégradation de la qualité
et de l’offre de service pour des liaisons délaissées, répartition confuse des
responsabilités entre l’Etat et SNCF Mobilités, vieillissement du matériel
roulant, etc. – certaines de ses préconisations ne sont pas acceptables au
moment où la France s’apprête à accueillir un sommet mondial sur le climat.
Pour l’Auvergne, ses recommandations sont aux antipodes de l’aménagement
durable et solidaire du territoire, et ajoutées au maigre engagement de l’Etat
sur le volet ferroviaire du Contrat de Plan Etat Région 2015-2020 et à la
libéralisation des transports par autocars qui viendra concurrencer certaines
liaisons ferroviaires, ce rapport, s’il était suivi à la lettre par le
gouvernement, ferait de l’Auvergne un futur cul-de-sac ferroviaire.
Il s’agirait d’un gâchis financier venant remettre en question l’utilité des
financements publics apportés ces dernières années, par notre collectivité
notamment, pour la modernisation des infrastructures.
De plus, le retrait de l’Etat sur certaines liaisons TET est susceptible
également de fragiliser le trafic de fret. C’est par exemple le cas sur
Clermont-Béziers et pour l’activité industrielle d’Arcelor Mittal à St Chely
d’Apcher.
Ainsi, le Conseil régional d’Auvergne :
- affirme le rôle primordial du rail pour l’aménagement du
territoire national et la desserte des villes moyennes et des axes
transversaux.
- s’oppose aux préconisations du rapport Duron consistant à
supprimer les liaisons TET Montluçon-Bourges et Lyon-Montluçon-Bordeaux et
appelle le gouvernement à ne pas suivre cette recommandation
- s’oppose aux préconisations du rapport Duron consistant à reporter
sur la route les dessertes TET de l’Aubrac et de l’axe Bordeaux-Clermont-Lyon
et appelle le gouvernement à ne pas suivre ces recommandations qui auront pour
effet de détourner encore plus d’usagers des transports collectifs
- est très inquiet sur les modalités des compensations financières
envisagées par l’Etat pour les Régions sur le transfert des liaisons TET vers
les régions, à l’exemple du Cévenol
- approuve les préconisations du rapport Duron consistant à
renouveler le matériel roulant et à augmenter les fréquences de circulations
des TET sur les axes Clermont-Paris et Nantes-Tours-Moulins-Lyon et appelle le
gouvernement à suivre ces recommandations
- propose une convention tripartite entre la Région Languedoc
Roussilon, l’Auvergne et l’Etat pour le financement de la liaison du
Cévenol
- attend du gouvernement des mesures ambitieuses et cohérentes en
faveur du développement des transports collectifs, en particulier sur le
transport ferroviaire dont le modèle de financement est à bout de
souffle