La RCEA est une route surchargée de camions et les accidents y sont nombreux
et graves.
A qui la faute ? Aux décideurs des années 90 (dont VGE) qui ont
choisi de construire une autoroute -l'A89-sur un axe secondaire plus au sud
alors que les flux est-ouest de marchandises transitaient déjà massivement par
la RCEA, itinéraire de surcroît gratuit.
Résultat : l'autoroute est vide et la RCEA est un couloir à camions
mortel.
Alors, inévitablement, se pose aujourd'hui la question du doublement de la
RCEA en 2 fois 2 voies.
Problème cela coûterait la bagatelle de 1 milliards d'euros
!
Si l'itinéraire reste une nationale à la charge de l'Etat, il n'est pas prêt
d'être réalisé vu l'état des finances publiques.
A notre avis, la solution la plus sage et la plus juste serait la mise en
concession avec perception d'un péage, essentiellement sur les camions
puisqu'ils sont totalement responsables de la nécessité de cet aménagement. On
pourrait en exonérer les automobilistes des départements traversés. Cette
solution avait été retenue par le gouvernement précédent. Mais le péage fait
peur et, en particulier, Arnaud Montebourg et le conseil général de Saône et
Loire n'en veulent pas.
Ce dernier a donc fait une proposition alternative qui consiste à faire
réaliser les travaux par une société publique qui s'endetterait à cet effet et
qui rembourserait grâce aux recettes de l'Ecoredevance poids lourds perçue sur
les sections concernées. Séduisant sur le papier mais totalement
irréaliste!
En effet, l'Ecoredevance, qui devrait être acquittée par les plus de 3,5
tonnes à partir de juillet 2013, sur 10 000 km de routes nationales et 5000km
de routes départementales, est prévue à un niveau très bas. Ainsi, à
0,12 euro par kilomètre parcouru en moyenne, un trafic moyen
de 4000 camions par jour sur la RCEA, sur les 115 km restant à aménager en 2
fois 2 voies, entre Montmarault, Chalon et Mâcon, représente une recette
annuelle de 19 millions d’euros par an.
Le coût de perception de la taxe (système technique GPS et société Ecomouv)
représente 18% des recettes. Par ailleurs, il est prévu de reverser 23% des
recettes aux sociétés d’autoroutes pour financer le surcoût du report de trafic
des nationales sur les autoroutes. En définitive, les recettes utilisables
représentent donc environ 60 % des péages perçus, soit 11,5 millions € par
an.
Pour payer le milliard d'euro emprunté, il faudrait donc percevoir
ladite taxe pendant 87 ans ! Ce n’est donc pas crédible quand la durée
maximum habituelle des emprunts est de 30 ans… A moins de compter sur la
multiplication des camions ?!
Le ministre des transports Fréderic Cuvillier vient de missionner le conseil
général de l'environnement et du développement durable pour évaluer l'ensemble
des solutions possibles, y compris le transfert pur et simple de cette charge
aux départements, une solution encore plus irréaliste vu l’état de leurs
finances !