Mais fermons cette parenthèse nationale pour en revenir à notre Région.

Notre collectivité se doit bien sûr de contribuer à l’effort national visant à réduire la dette et le déficit de la France, toute proportion gardée en revanche, puisque la dette des collectivités locales en France ne représente que 10% de la dette publique. Aussi, avec 12,9 milliards d’euros en 2011, la dette cumulée des régions ne correspond qu’à 0,66 % de l’endettement national.

Le débat politique devrait ainsi porter sur la vraie question de fond : pourquoi ces collectivités se sont-elles endettées ? A cause du désengagement de l’Etat ces dernières années et de transferts de charges non ou mal-compensées ? Pour remplir des missions de service public et d’intérêt général qui ne peuvent pas, et n’ont pas à être rentables ? Ces problématiques de fond doivent inévitablement être abordées dans la réflexion autour de l’Acte III de la Décentralisation et de la nécessaire réforme fiscale qui s’en suivra. Si la Région doit se voir attribuer de nouvelles compétences, il est donc indispensable que celles-ci s’accompagnent des ressources fiscales appropriées.

Mais revenons aux premières orientations budgétaires de la Région, dans un cadre national encore incertain. Elles devraient permettre à la Région ces prochaines années, de maîtriser ses dépenses de fonctionnement, de conserver une épargne brute autour de 22-23% et une capacité de désendettement d’une durée de 5 ans maximum.

5 ans, une durée que les écologistes ont toujours soutenue à la Région en vue de garder une certaine marge de manœuvre pour mettre en place nos orientations et nos politiques. Nous sommes donc satisfaits aujourd’hui de voir que nos propositions d’hier participent à la construction du budget de demain.

Ces premières orientations devraient aussi permettre à la Région de poursuivre son travail en matière de formation, d’enseignement, d’environnement, de politique des transports, etc ; un travail de qualité qu’il est important de continuer, et même de renforcer. Je pense en particulier à la formation professionnelle, où les besoins sur le territoire sont de plus en plus importants.

En revanche, le groupe écologiste est plus circonspect quant à la manière dont ce DOB nous est présenté.

Comme je vous l’indiquais dans mon discours de politique générale, le développement durable ne doit pas être séparé des questions de compétitivité, d’emploi, d’endettement … Il faut véritablement changer de logiciel, de grille de lecture, sinon nous continuerons d’employer des vieilles recettes qui ne marchent pas.

Il n’y a pas d’un côté la problématique de l’emploi qu’il est urgent de résoudre, et de l’autre, le développement durable.

Nous sommes donc surpris de voir que le terme de développement durable n’apparait qu’à la fin du préambule du DOB, noyé au milieu de sujets riches et variés, comme le Très Haut Débit, l’aéroport, la LGV… Nous sommes encore plus surpris par la formulation employée : l’avenir « passe toujours par un développement durable et équilibré de nos territoires dans le cadre du projet de texte sur la décentralisation. » Cette formulation, certainement malhabile, laisserait presque à penser que la Région attend l’Acte III pour préparer l’avenir et s’orienter vers le développement durable !

Au nom de cet avenir, permettez-moi enfin de rappeler très succinctement quelques priorités pour les écologistes, des priorités pour lesquelles nous souhaiterions voir l’action régionale se renforcer toujours plus dans les prochains budgets :

- l’agriculture biologique et les repas bio dans les lycées (à bien distinguer des produits et de l’agriculture de « qualité »),

- les transports du quotidien et l’importance d’engager dès 2013 les premières discussions sur le futur Plan Rail 2,

- L’engagement de la Région pour la rénovation des lycées, en particulier pour les travaux d’économie d’énergie,

- L’ESS, un secteur qui favorise l’économie réelle, l’engagement, la participation, le bien-être au travail, un mode de développement soutenable, qui résiste mieux à la crise que le reste de l’économie. C’est cette économie qui dégage en Auvergne le plus fort taux de croissance de création d’emploi ces dernières années.

Je vous remercie,