Parallèlement la Région a dû investir sur les infrastructures ferrées non seulement pour en permettre l'amélioration des performances, ce qui se conçoit car des infrastructures modernisées permettent d'accroître l'attractivité du TER en augmentant les vitesses pratiquées, en accroissant les capacités, la fiabilité du service, le confort (ce sont les objectifs du CPER 2007/2013 dont le volet ferroviaire régional atteint 40 M€).

Mais la Région a dû également intervenir pour assurer la pérennité des lignes qui ne sont pas sa propriété mais celle de Réseau Ferré de France. Et ce fut l'objet du premier plan rail 2009/2013 financé à parité par la Région, l'Etat et RFF, soit 60 M€ pour la Région.

Depuis 2007, ce sont donc 100 M€ régionaux qui auront été dépensés sur les voies ferrées.

Le matériel roulant utilisé pour l'exploitation des TER aura été totalement renouvelé depuis 2004 et désormais une nouvelle commande de 12 automotrices Régiolis de grande capacité à 7M€ l'unité. Au total, l'effort régional dépassera 260 M€.

Malheureusement, cet engagement fort de notre collectivité est bien mal payé en retour avec un service à l'usager chaotique : retards de trains, trains supprimés sans préavis, grèves trop fréquentes, compositions inadaptées et même allongement généralisé des temps de parcours à l'occasion du nouveau service 2012 alors que les trains et les voies sont neufs !

Ce service médiocre est payé à prix d'or par la puissance publique : 17€/km TER, ce qui doit être un record européen ; en Allemagne, le km TER se paye 8 à 9€ !

La fréquentation de nos TER n'est pas à la hauteur de notre investissement. Non par absence de potentiel puisque nos routes et autoroutes sont saturées aux portes de toutes les agglomérations auvergnates, mais par défaut d'attractivité et de fiabilité pour l'usager.

Résultat : le bilan carbone, par passager transporté, de nos TER n'est pas très flatteur, car le TER est un moyen de transport à rendement croissant :

- rempli à 100%, un TER a des performances inégalables : 27 g/passager/km contre 160 pour 1 personne en voiture ;

- et rempli à 12%, on passe à 220 grammes !

Il est donc temps de s'interroger sur la qualité de l'offre tant il est vrai que l'usager choisit son mode de transport en fonction d'un simple rapport qualité-prix et non pas (ou alors très rarement) en fonction d'une idéologie…

Tout notre effort doit viser à obtenir un service de qualité, que ce soit :

- en terme de rapidité : il nous faut tester de façon objective et indépendante les temps de parcours réalisables sur les infrastructures rénovées;

- en terme de fiabilité : tout retard de train doit faire l'objet d'une explication de la part de l'exploitant et donner lieu à un retour d'expérience débouchant sur des mesures concrètes pour éviter la récidive, sauf circonstance exceptionnelle.

- mais aussi en terme de tarification : car aujourd'hui le TER est trop cher, beaucoup trop cher pour tous ceux qui ne bénéficient pas d'un abonnement de travail ou d'étude, ou d'un billet solidarité.

Nous demandons à ce que soit mise en œuvre une réflexion sur la mise en place d'un abonnement régional tout public permettant par exemple de voyager avec 50% de réduction sur les lignes auvergnates.

Enfin, le réseau régional de TER est aujourd'hui insuffisamment maillé, nous l'avons dit à de nombreuses reprises.

Il est donc nécessaire de développer le réseau au moyen de lignes routières permettant d'assurer une meilleure couverture du territoire, de donner sa cohérence au réseau et de rabattre sur les lignes ferrées. A 2,5€/km, le car est économique pour nos finances et ses performances écologiques sont excellentes. Son inconvénient principal est son inadaptation à la pénétration dans les zones urbaines. Il est donc un complément naturel du train et non pas son concurrent, là où le rail n'existe pas ou en heures très creuses.