COMMUNIQUE DE PRESSE DES ELUS REGIONAUX EELV D'AUVERGNE ET DE
RHONE-ALPES
La nouvelle autoroute Clermont-Lyon va aggraver la congestion du
trafic au nord de Lyon. Mais surtout, elle représente le contraire de ce que
devrait être un investissement d’avenir.
Les élus écologistes des régions Rhône-Alpes et Auvergne ne peuvent
décidément pas se réjouir de l’inauguration des 50 km de l’autouroute A89 entre
Balbigny et La Tour de Salvagny.
Compte tenu des engagements de la France pour répondre aux défis énergétique
et climatique, et face au renchérissement continu et durable du prix des
carburants, cette nouvelle stimulation de la mobilité routière relève du déni
de réalité et de la fuite en avant.
Inadapté
Censé réduire de 30 minutes le parcours entre Clermont-Ferrand et Lyon
(1h45), en évitant le détour par Saint-Etienne, le raccourci de Balbigny n’est
rien d’autre qu’un nouvel aspirateur à véhicules, de surcroît inefficace pour
gagner du temps ! « Les flux de véhicules de ce tuyau à gros
gabarit vont déboucher directement dans le tissu périurbain de l’Ouest
Lyonnais, sur un réseau tout à fait inadapté qu’ils contribueront à saturer
encore davantage, en particulier lors des heures de pointe, souligne
Jean-Charles Kohlhaas, président de la commission Transports du Conseil
régional Rhône-Alpes. Non content d’accroître les pollutions et les nuisances,
ce trafic supplémentaire ira de pair avec encore davantage d’étalement
périurbain et d’artificialisation du territoire. »
Agnès Mollon, Présidente du groupe des élus écologistes à la Région Auvergne
déclare de son côté « Quant au train, dont les temps de parcours entre
Clermont-Ferrand et Lyon avaient enfin pu être réduits et rendus compétitifs
par rapport à la route (2h15), il sera à nouveau disqualifié et pour longtemps.
C’est donc bien un transfert modal à l’envers de l’Histoire qui est prévu. Et
tout cela pour un coût pharaonique : un milliard et demi d’euros…soit 30
millions d’euros le kilomètre ! »
Développement durable
En période de crise économique, sociale et environnementale, nul doute que
d’autres investissements auraient été plus judicieux. Pour la même somme, on
aurait pu doter la région de Lyon d’un véritable RER, moderniser radicalement
la ligne ferroviaire Clermont – Saint Etienne via Montbrison et Thiers, ou
encore rénover la ligne Lyon-Roanne en créant une section de ligne nouvelle
entre Lozanne et Roanne, avec un potentiel de vitesse entre 220 et 250
km/h.
« Nous déplorons que le développement durable et l’écologie
soient plus souvent invités dans les discours que dans les choix d’aménagement
du territoire et des grands équipements qui conditionnent notre avenir »,
conclut Jean-Charles Kohlhaas.