Aides exceptionnelles aux grandes entreprises, quelle position pour le groupe EELV ?
Par nicole rouaire le mercredi 26 septembre 2012, 11:13 - Voeux, discours, communiqués - Lien permanent
Lors de l'examen du rapport concernant les aides exceptionnelles du Conseil Régional à trois grandes entreprises (Linamar, Altia Cusset, et Lacto Centre), Agnès Mollon est intervenue en Session pour expliquer le vote des écologistes.
Contrairement aux dires de M.Dugléry, notre région fait beaucoup en matière d'aide aux entreprises. Selon les chiffres de la DGCL, que l'on ne saurait soupçonner de subjectivité, l’Auvergne est la 2ème région de France métropolitaine au niveau des investissements dédiés à l’industrie, à l’artisanat et au commerce, avec 22€ investis par habitant, quand la moyenne nationale est de 9,20€.
Il fut un temps où les entreprises répartissaient schématiquement leurs
bénéfices en deux parts : fonctionnement de l'entreprise (salaires, achat
des matières premières) et bénéfices pour les propriétaires de l'entreprise,
qui réalisaient sur leur part les investissements.
Il semble maintenant que les entreprises trouvent légitimes de garder les bénéfices pour leurs actionnaires et de demander à la puissance publique de réaliser les investissements à leur place ... Je caricature à peine. Faut-il que les collectivités donnent de l'argent aux entreprises pour qu'elles les reversent à leurs actionnaires ? Et à l'heure où le gouvernement annonce les contributions qu'il va demander aux entreprises les plus rentables, les collectivités devront-elles compenser ? Nous avons encore collectivement à creuser la réflexion.
Pour le groupe EELV, deux éléments d'appréciation des aides
exceptionnelles entrent en jeu :
-l’intérêt écologique : l'aide de la Région est légitime
quand elle aide les entreprises à réaliser un bond écologique ou social, ce qui
profite à la société. Il est donc évident que si la production de
l'entreprise est contraire à la nécessaire transition écologique de l'économie,
nous votons contre.
-l’effet de levier : à l'heure où on cherche des économies dans toutes les lignes budgétaires, où il est nécessaire que chaque euro dépensé soit un euro utile, nous ne devrions accepter que les aides qui permettent à l'entreprise de lever des aides européennes ou des crédits bancaires. A notre sens, il y a encore des marges de progrès dans ce domaine. Il est vrai que les entreprises n'hésitent pas à faire du chantage à l'emploi et à mettre les Régions en concurrence, ce qui nécessiterait une réponse coordonnée, qui je l'espère se mettra en place à travers l'ARF.
Pour les raisons évoquées ce matin, notre groupe s'abstiendra sur le dossier Linamar, dans lequel la maison-mère pourrait largement intervenir et prélever l'investissement sur les dividendes redistribués aux actionnaires.