Discours de Pierre Pommarel - Session du 16 au 18 décembre
2013
C’est dans un contexte particulièrement morose et tout à fait incertain que
vous nous proposez ce Budget Primitif 2014 ; tout d'abord, bien sûr
:
- baisse des dotations de l’Etat,
- incertitudes sur nos compétences de demain, avec des
réformes nationales qui sont anticipées dans ce budget sans même qu’elles ne
soient finalisées au plus haut niveau de l’Etat,
- troisièmement, flou quasi total sur le futur Contrat de Plan Etat
Régions, avec un Etat qui ne cesse d’alourdir la commande sans jamais
s’avancer officiellement sur sa contribution financière, exception faite du
volet mobilité où ses propositions sont tout à fait scandaleuses et aux
antipodes des besoins de l’Auvergne,
- enfin incertitudes de nos collectivités sur les fonds européens
pour la période 2014 – 2020.
Vous avez, dit Monsieur le Président, je vous cite, « qu’à données
constantes, et avec une nouvelle baisse programmée de la dotation de l’Etat, je
ne vois pas comment faire le budget 2015 ». Comment, en effet, construire
sereinement et solidement un budget dans de telles conditions ?
Lors de son discours d’ouverture du Congrès 2013 de l’ARF, Jacques Auxiette
avertissait clairement le gouvernement sur l’asphyxie des régions :
« Que l’on nous transfère des ressources. Et vite ! Les dotations
ne sont pas des cadeaux. Elles financent des compétences que l’Etat n’a plus.
En dehors des moyens réels, nous avons besoin également de perspectives à moyen
terme ».
Malgré ce nouveau cri d’alarme, vous vous êtes pourtant associé récemment à
l’ensemble des Présidents de Régions pour demander un droit à l’expérimentation
pour les collectivités. Séduisant sur le papier, mais faut-il aujourd’hui
courir d'autres lièvres alors que nous sommes déjà étranglés par des transferts
de compétences et de charges mal compensés ? Faut-il le faire avant toute
réforme fiscale d’envergure alors que nous sommes d’ores et déjà forcés de
restreindre nos ambitions, y compris sur nos compétences obligatoires :
les TER, les lycées, la formation ?
Ceci m’amène à ce qui ce nous rassemble aujourd’hui, le Budget 2014 de notre
collectivité.
Ce budget aurait pu, malgré ce contexte, être plus vertueux, plus
cohérent, plus responsable.