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Stationnement : les raisons de l’abstention des écologistes

24 décembre 12 in Mobilité

Dans un article d’OF du 24/12, Bernard Poignant revient sur le vote des élus écologistes au conseil municipal du 21 décembre en le jugeant incohérent et affirme n’avoir pas été prévenu.
Depuis la réunion de majorité du lundi précédent le conseil, où de nombreuses réserves ont été émises, M. le maire était bien au courant des difficultés posées par le passage en stationnement payant de la totalité du parking de la Providence nouvellement aménagé. Les raisons sont très simples : hormis les personnes venant du nord de l’agglomération pouvant stationner à la Croix des gardiens, les salariés résidant à l’est, au sud et à l’ouest de la Cornouaille et travaillant dans le centre ville ne peuvent utiliser les futurs parcs relais en projet à l’eau blanche et à Kerdrezec, ceux-ci étant prévus dans le projet transports encore en attente du rapport de l’enquête publique. A l’instar de la ville de Brest, qui vient de modifier son plan stationnement après la mise en service du tramway, il eut été cohérent d’attendre la mise en place des lignes de Bus à Haut Niveau de Services pour faire évoluer les conditions de stationnement dans le centre ville, et en particulier à la Providence.
Malgré de nombreuses discussions avec la directrice de cabinet du maire toute la journée précédant le conseil, il n’a pas été possible d’obtenir le report de cette décision qui n’avait aucun caractère d’urgence, le reste de la délibération pouvant être adopté.
C’est la raison pour laquelle les élus écologistes se sont abstenus.

Progrès et confiance

13 décembre 12 in environnement, solidarité

«Il y a un siècle, un siècle et demi, les Français avaient confiance dans le progrès, croyaient dans la science, admiraient les ingénieurs, ils n’avaient pas peur. Les premières lignes de métro et de chemin de fer ont été réalisées sans oppositions ou manifestations. » écrit Bernard Poignant dans un billet récent. Il est bon de rappeler qu’il n’y avait pas d’enquête publique à cette époque, le droit de vote était même réservé à une partie seulement de la population. Le peuple avait le droit de mourir au fond des mines ou dans les tranchées : Zola écrivait Germinal, Jaurès payait de sa vie ses appels à la paix. Evidemment, on ne parlait ni d’économie décarbonée ni de sortie du nucléaire…
Aujourd’hui, de nombreux débats agitent notre société : EPR, NDDL, LGV, ITER, OGM, gaz de schiste…
Car le progrès technologique a produit et permis de grandes choses, mais il a aussi causé de gros dégâts depuis cette époque. Citons l’amiante, les pesticides, les moteurs diesel responsables de 42000 morts prématurés en France, chaque année. Et depuis le sommet de la terre de Rio en 1992, nous savons que nous devons agir pour réduire nos émissions de carbone pour limiter le déréglement climatique. Tous les outils doivent être maîtrisés, nous devons modérer notre empreinte écologique sur la planète. La Bretagne ne figure pas parmi les régions les plus menacées du globe. Est-ce une raison pour se désintéresser du sort de centaines de millions d’êtres humains menacés dans leur vie ou leur survie dans les décennies à venir ?
Nous ne sommes plus au début de l’ère industrielle, nous pouvons choisir notre développement, opter pour des filières plus douces et porteuses de bien être social.
La désindustrialisation n’est pas due à la contestation, elle a été imposée par la financiarisation de l’économie entamée dans les années 90, portée par l’idéologie ultra libérale qui a imprégné une bonne partie des décideurs économiques et politiques.

Montée des eaux et trait de côte

9 décembre 12 in environnement

La thématique étudiée jeudi dernier par le Conservatoire du Littoral est essentielle et doit être prise très au sérieux. L’accélération de la montée des eaux, conjuguée à l’augmentation des événements climatiques aigus (tempêtes…) doit être prise en compte par les collectivités de la frange littorale dans l’élaboration des documents d’urbanisme. Des terrains classés aujourd’hui constructibles peuvent en raison de la modification du « trait de côte » se retrouver inconstructibles.
La position du président de l’association nationale des élus du littoral est assez surprenante « il faudra qu’il y ait une solidarité dans l’indemnisation des propriétaires, particuliers ou communes ». Les propriétaires sont-ils solidaires quand les terrains sont vendus à des prix très élevés ?
L’Union des Associations pour la Défense du Littoral demande la création d’un volet lié à la montée des eaux dans les Schémas de Cohérence Territoriale et dans les Plan Locaux d’Urbanisme des communes et territoires concernés.

La France, dans la course au moins disant salarial

22 novembre 12 in solidarité

Dans la suite du rapport Gallois, le gouvernement vient d’annoncer la mise en place du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi. Cet allègement fiscal de 20 milliards d’euros accordé aux entreprises sera, de fait, payé par les ménages sous forme d’une hausse de la TVA en 2014 et de réduction des dépenses publiques. Si les propositions du gouvernement sur l’alternance, la formation et l’accès au financement des PME sont porteuses d’espoir, le CICE tel qu’il est décrit à ce jour n’est pas suffisamment encadré. Une conditionnalité sociale et environnementale est nécessaire. A défaut, le CICE s’inscrirait dans une conception ancienne et dépassée de la compétitivité. Car aujourd’hui, penser la compétitivité, c’est préparer l’économie de demain. Et l’économie de demain, c’est celle des économies d’énergie, des énergies renouvelables, de la mobilité durable, des technologies propres,… Or les propositions annoncées par Jean-Marc Ayrault sont symptomatiques d’une vision non pas anti-écologique, mais a-écologique de l’économie. La question de l’épuisement des ressources, du renchérissement du coût de l’énergie et des matières premières y sont à peine abordées. Et pourtant, la facture énergétique vient déjà grever la compétitivité des entreprises et affaiblir la consommation des ménages. Le coût de l’énergie, c’est aujourd’hui plus de 10 % de la valeur ajoutée dans des branches industrielles comme le papier, la chimie minérale, les fibres artificielles ou la métallurgie. Il est temps d’aider nos entreprises à faire face à cette hausse des coûts pour améliorer leur compétitivité. Le CICE est un rendez-vous manqué avec l’écologie, il ne faudrait pas qu’il soit aussi un rendez-vous manqué avec le dialogue social. En contrepartie de ce crédit d’impôt, les entreprises doivent s’engager en faveur de la création d’emplois, de la baisse de la précarité du travail, de lutte contre les temps partiels subis,… Nous avons longtemps critiqué l’effet douteux des allégements de cotisations sociales non ciblés et non conditionnés. Il serait incompréhensible que le gouvernement s’inscrive dans la suite des politiques qui ont accordé ces dernières années des allègements fiscaux aux entreprises sans contreparties ni conditions.
Un Crédit Impôt Compétitivité Emploi sans fiscalité verte, ni engagement des entreprises en faveur de l’emploi, serait donc une triple mauvaise idée : parce qu’il transfère le poids de l’impôt sur les ménages et va ainsi provoquer une baisse de la consommation. Parce qu’il accorde des allègements fiscaux aux entreprises sans contrepartie, ni conditionnalité. Parce qu’en remettant à 2016 la mise en place d’une fiscalité écologique, il ignore l’enjeu de notre économie de demain : construire une économie sobre en ressources et riche en emplois.

Le monde, tel qu’il sera demain si…

20 novembre 12 in énergie, solidarité

C’est un véritable coup de fouet que la Banque mondiale (BM) donne aux négociations climatiques. Les climatologues rappellent que les engagements pris par la communauté internationale, depuis le sommet de Copenhague, n’éviteront pas un réchauffement de 3°C d’ici 2100. Et «si les promesses ne sont pas tenues, une élévation de température de 4°C pourrait intervenir dès les années 2060», complètent les auteurs du rapport de la BM.
Rédigée par le centre de recherche sur le climat de Postdam, l’étude n’est pas un vague exercice de prospective. Elle s’appuie sur la littérature scientifique, 4e rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) en tête. Premier enseignement: aucun pays ne sera à l’abri des conséquences des changements climatiques qui découleront du réchauffement global. Mais les plus vulnérables seront les plus touchés: «Les extrêmes de hautes températures prévus sous les tropiques sont sans précédent et auront par conséquent des effets considérablement plus importants sur l’agriculture et les écosystèmes». Les pays tropicaux et sub-tropicaux devront s’adapter à une montée des eaux «de 15 à 20% supérieure à la moyenne mondiale». Ce qui renforcera les dégâts produits par des cyclones «dont l’augmentation de l’intensité sera probablement ressentie de manière nettement plus aigue dans les régions de basse latitude». Dans les terres, «il faut s’attendre à une désertification et à une augmentation substantielle de la sécheresse». Les régions de plus haute latitude seront régulièrement soumises à des vagues de chaleur comparables à celle qui a frappé la Russie en 2010 (55.000 morts, des millions d’hectares de forêts et de cultures dévastés par les incendies). Ce pourrait être pire encore en Amérique du Sud tropicale, en Afrique centrale et dans les îles tropicales du Pacifique. Dans le bassin méditerranéen, la température moyenne du mois de juillet pourrait être de 9°C supérieure à celles des étés actuels. Un réchauffement de 4°C implique une concentration de CO2 dans l’atmosphère supérieure à 800 parties pour million (ppm), ce qui accroîtrait d’environ 150% l’acidité des océans par rapport au XVIIIe siècle. Or, avec une concentration de 550 ppm «il est probable que les récifs coralliens de nombreuses régions auront commencé à disparaître». Exit, dans ces régions, la protection des côtes contre les inondations, les ondes de tempête, que procurent les coraux. Terminé aussi les nurseries pour de nombreuses espèces de poisson. Toute acide qu’elle soit, l’eau de mer poursuivra son élévation. Un réchauffement de 4°C entraînera, globalement, une montée de 0,5 à 1 mètre d’ici 2100. Les villes côtières du Mozambique, Madagascar, Mexique, Venezuela, Inde, Bangladesh, Indonésie, Philippines et Viet Nam auront rapidement les pieds dans l’eau. La rapide montée du mercure dans le thermomètre mondial va, de plus, réduire l’accessibilité à l’eau potable et pour l’irrigation, notamment dans le nord et l’est de l’Afrique, au Moyen Orient, dans le sud de l’Europe et dans le sud de l’Asie. En revanche, le nord du Canada, de l’Europe et la Sibérie, ainsi que certains pays soumis à la mousson, connaîtront des conditions climatiques nettement plus humides qu’aujourd’hui. Plus de chaleur et moins d’eau sont les moteurs d’un bouleversement de nombreux biotopes. Pour la seule Amazonie, le nombre de feux de forêt pourrait doubler d’ici 2050, conséquence d’un réchauffement de plus de 1,5°C. «Des changements encore plus graves sont à prévoir avec une élévation de 4°C». Les grandes zones agricoles de l’Inde, des Etats-Unis, d’Afrique et d’Australie doivent s’attendre à une baisse massive du rendement des cultures. En Australie, la question de la survie de la viticulture est d’ores et déjà posée. Cette diminution annoncée de la production mondiale de produits alimentaires sera accrue par la submersion des zones agricoles situées dans les deltas du Nil (Egypte), du Gange-Brahmapoutre (Bangladesh) et du Mekong (Viet Nam). Cette nouvelle configuration portera un rude coup à la lutte contre la malnutrition et la sous-alimentation, frappant du même coup de nombreux pays en développement. «Les inondations peuvent entraîner l’introduction de polluants et d’éléments pathogènes dans les réseaux d’approvisionnement en eau potable et augmenter l’incidence des maladies diarrhéiques et respiratoires.»
L’humanité pourra-t-elle s’adapter à de tels changements? Les rédacteurs de l’étude se montrent plutôt pessimistes. «Les pressions s’accroissant au fur et à mesure que le réchauffement progresse vers la barre des 4°C et se combinant à des tensions sociales, économiques et démographiques indépendantes de l’évolution climatique, le risque de dépassement de seuils critiques pour l’équilibre du système social augmente en parallèle. Une fois ces seuils atteints, les institutions existantes dont on aurait pu attendre des mesures d’adaptation perdront en efficacité, voire s’écrouleront complètement. »

Un Corse répond à Manuel Valls

19 novembre 12 in environnement

M. Valls nous invite à parler. J’ai d’abord eu envie d’écrire que nous, on l’exhorte à la fermer. Et puis deux nuits et deux jours sont passés. Deux nuits et deux jours, seul avec ma conscience. Capu à capu. Avec ce poids trop lourd à porter. Trop pesant. Suffocant. Alors j’ai craqué, il fallait que je le fasse. Que je libère ma conscience, il fallait que je parle. Et je me suis trainé, haletant, hagard, épuisé par deux nuits et deux jours sans sommeil, je me suis trainé jusqu’au clavier pour lui confesser tout ce que je savais et que je ne pouvais plus garder pour moi. Il avait raison Valls, les Corses doivent coopérer si on veut sortir de cette spirale mortifère. On a tous une responsabilité dans la situation actuelle et si on se tait, on est complice. Car on sait tout. Ou presque. Valls l’a dit : – Si on sait, il faut parler, chacun doit prendre ses responsabilités. En Corse, on connaît les commanditaires, on sait, mais on ne parle pas. Alors j’ai pris mes responsabilités. Et j’ai balancé. D’abord hésitant. Presque honteux. Mais Valls l’a dit : sans les Corses pas de salut. Oui, moi, je sais !
Je sais ! Je les connais, je ne les connais que trop ! Ceux qui achètent et attendent. Ceux qui achètent puis déclassent, ou font déclasser, par centaines d’hectares des pans entiers de collines au dessus d’un golfe aux eaux limpides pour les rendre constructibles, les faisant passer de maquis pour les sangliers à lots à 2 millions d’euros. Je sais qu’il suffit d’un simple trait de crayon sur un zonage. Un simple trait de crayon, baguette magique transformant la terre en or. Un trait de crayon, des millions d’euros. Ceux qui montent des SCI pour y implanter de pharaoniques projets immobiliers. Ajoutant ainsi des millions d’euros aux millions d’euros. SCI dont l’évocation seule des noms des gérants fait frémir. Ceux qui construisent des villas qui ruissellent jusqu’au bord de l’eau, sur l’inaliénable domaine public. Ceux qui confisquent les plages. Ceux qui murdeberlinnisent et privatisent des criques. Ceux qui construisent des ports privés. Ceux qui tendent des câbles d’aciers pour empêcher quiconque d’accoster. Ceux qui font détourner les sentiers littoraux.
Ceux qui rampent à présent jusqu’à l’intérieur des terres. Il fallait que je me purge de cette lie. Comment ais-je pu me taire si longtemps ? Je connaissais les causes de cette fameuse dérive mafieuse, les rouages, comment se fabriquaient les profits colossaux, comment se lessivait l’argent sale, les noms. Et j’ai écrit, frénétiquement, en transe. Pour tout dire à M. Valls. Pour sauver ce qui restait à sauver.
Je vais dire, À M. Valls en personne, Parce qu’aux administrations responsables c’était déjà fait, Parce qu’aux différents préfets s’étant succédés sur l’ile, c’était fait, Aux différents ministres l’ayant précédé, c’était fait. Mais lui, lui, je sais que ce sera différent.
Pierre-Laurent Santelli

Hommage au général Bigeard : un manque de respect pour les victimes de la torture en Algérie

15 novembre 12 in solidarité

Le ministre de la défense inaugurera, mardi 20 novembre, sur le site du mémorial des guerres d’indochine, à Fréjus, une stèle qui accueillera les cendres du général Bigeard.
Le même jour, un hommage sera rendu dans le Finistère devant le mémorial indo à L’Hôpital Camfrout à 13 h 30.
Europe Ecologie Les Verts s’indigne qu’on puisse rendre hommage à un général qui a pratiqué la torture pendant plusieurs années en Algérie, et qui le revendiquait. Les langues se sont déliées depuis. Les faits sont avérés. Ces pratiques honteuses ne grandissent pas notre pays, au contraire. Les faits d’armes de Bigeard en Indochine ne justifient pas cet hommage. La France, qui se dit patrie des droits de l’homme, doit reconsidérer sa position. EELV ne s’associera pas à cet hommage.

Hausse de la TVA : un mauvais coup pour les transports publics

9 novembre 12 in Mobilité, solidarité

Le gouvernement a annoncé la perspective d’une augmentation de la TVA sur les services de 7 % à 10 %.
Pour les transports publics après le passage de 5,5 à 7 %, décidée le 7 novembre 2011 cette nouvelle hausse traduirait un quasi-doublement de la TVA en 3 ans alors que les transports ont besoin en priorité de financements et de recettes et non de taxes supplémentaires.
Le Président du GART (Groupement des Autorités Organisatrices de Transport), auquel adhère Quimper Communauté, s’est élevé récemment contre cette mesure.
A l’heure où toutes les politiques convergent vers la nécessité d’un transfert massif des déplacements de la voiture individuelle vers les transports collectifs, et où la transition énergétique est une nécessité, cette nouvelle augmentation constitue un mauvais signal, alors que continuent à exister tant de niches fiscales anti-écologiques : non-taxation du kérosène, sous-taxation du gazole…
Cette nouvelle augmentation va à l’encontre des politiques tarifaires incitatives, comme la tarification solidaire de Quimper Communauté.
Il serait, au contraire, souhaitable que les transports publics bénéficient du taux de TVA le plus bas, soit 5 %. En effet, un grand nombre d’usagers des transports publics sont des personnes à revenus modestes qui verraient leur pouvoir d’achat impacté par cette hausse de la TVA.

Véhicules électriques : enfin un bilan carbone !

12 octobre 12 in énergie, environnement, Mobilité

A en croire les politiques français, l’avenir de la planète automobile passe par le développement du véhicule électrique. Pour en avoir le coeur net, Anders Hammer Stromman (université de Trondheim) et son équipe ont comparé les analyses de cycle de vie des véhicules légers électriques et thermiques.
Si l’on estime le bilan carbone des deux types de véhicules, l’origine de l’électricité servant à la produire et à l’alimenter est primordiale. En prenant une électricité dont le facteur carbone est comparable à la moyenne européenne (337 grammes de CO2 le kilowattheure, selon PricewaterhouseCoopers), les émissions imputables au véhicule électrique seront de 20 à 40% inférieures à celles de la voiture à essence et de 10 à 14% moindres que celles d’une voiture roulant au gazole, sur la base de la durée de vie du véhicule et de 150.000 kilomètres parcourus.
Si l’électricité est majoritairement produite avec du gaz naturel (600 g/CO2/kWh), les véhicules à essence émettent encore 12% de plus, en moyenne, que les VE. Les diesel, en revanche, font jeu égal. En revanche, si l’électron est essentiellement produit par des centrales au charbon (+900g/CO2/kWh), le bilan carbone du véhicule électrique sera de 17 à 27% plus important que celui de la voiture thermique.
Contrairement à sa cousine thermique, la part la plus lourde de l’empreinte carbone du VE est imputable à sa fabrication et à celle de sa batterie: plus de 90 grammes d’équivalent CO2/km (g.éq.CO2/km) contre 43 g.éq.CO2/km pour le véhicule thermique. La fabrication de la batterie du VE étant responsable, à elle seule, de près de 40% de l’impact carbone de la production du VE.
Contrairement à une idée reçue, le parc nucléaire français ne nous place pas dans une configuration très différente de nos voisins, compte tenu de la politique mise en place par les pouvoirs publics (relayés par la région Bretagne), à savoir l’installation de bornes de recharges rapides. Elles provoquent des pics de consommation en pleine journée auxquels ne peuvent répondre les réacteurs nucléaires qui fonctionnent en base. Il est alors fait appel aux centrales au fuel, au gaz, ou au charbon.
Conclusion : la voiture électrique n’est ni un véhicule propre, ni un véhicule décarboné. C’est une variante de la voiture individuelle qui utilise une autre motorisation tout aussi consommatrice de matière première (voire même davantage) et d’énergie.
La mobilité durable passe par une utilisation croissante des modes doux, des transports en commun et des alternatives à l’autosolisme.

Le Japon : un exemple à suivre ?

3 octobre 12 in énergie

La taxe japonaise sur les carburants et les combustibles fossiles est entrée en application lundi 1er octobre.
Depuis hier donc, tous les consommateurs, particuliers et entreprises, doivent s’acquitter de cette taxe qui frappe aussi bien l’essence que le gazole, le gaz naturel, le charbon ou le kérosène, à hauteur de 2.400 yens (24 euros) la tonne de carbone. D’ici 2016, le niveau de taxation devrait atteindre les 3.000 ¥/t (29,7€/t).
Pour l’électricité, cela représente un surcoût de 0,25 ¥ le kilowattheure (0,002 centime d’euro), soit 5 fois moins que pour un litre d’essence.
Selon des simulations faites par le gouvernement, la taxe carbone devrait alourdir de 2.000 ¥/an (19,8€) le montant de la facture énergétique de chaque ménage. Elle devrait néanmoins rapporter 360 Md¥ (3,6 Md€) qui seront intégralement affectés à la décarbonisation de l’économie nippone.
Comme il fallait s’y attendre, le Keidanren (patronat japonais) s’oppose à ce renchérissement des prix de l’énergie et exige la suppression de la taxe. En oubliant de rappeler que les industries énergivores qui réduisent leur consommation en sont exemptées à 80%. Les compagnies aériennes ne sont imposées, elles, que sur la moitié des consommations de kérosène.
Au total, Tokyo estime que cette mesure devrait lui permettre de réduire de 43 Mt/an les émissions nationales de CO2. Tout en accroissant le volume d’argent disponible pour financer le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’industrie.

Le Japon, qui était souvent cité en exemple par les libéraux il y a 20 ou 30 ans, n’a quasiment plus de nucléaire et met en place une taxe carbone, intéressant, non ?…