Les échouages d’ulves s’accélèrent sur les côtes bretonnes, saturant les dispositifs de stockage et de traitement.
Pendant ce temps, on nous annonce un projet de déréglementation « nitrates » faisant passer la limitation actuelle de 170 kg d’azote organique par ha de surface épandable à 170 kg d’azote organique par ha de surface agricole utile, ce qui a de fortes chances de se traduire par une augmentation de 25 % des fuites de nitrates vers les milieux et vers les eaux. Le plan de lutte contre les algues vertes de la baie de Saint Brieuc, qui vient d’être signé, prévoit la conversion de 30 exploitations agricoles seulement sur les 1800 que compte le bassin. C’est pourtant dans ce sens qu’il faut aller par une aide massive à la conversion vers une agriculture durable à taille humaine. Ces exploitations sont les plus respectueuses de l’environnement, les plus rentables pour la collectivité parce que moins subventionnées, et ce sont elles qui procurent les meilleurs revenus à leurs exploitants.
L’avis du Comité Scientifique du 6 décembre 2010 sur le plan gouvernemental algues vertes était clair : nous avons besoin d’une politique de prévention visant à réduire fortement la teneur en nitrates des eaux superficielles et souterraines.
La loi Littoral (votée à l’unanimité en janvier 1986) doit être appliquée.
Le développement des communes littorales n’est en aucun cas entravé par la loi. Celle-ci, outre la protection du rivage (bande des 100 mètres, espaces proches du rivage…) permet l’urbanisation en continuité à partir des bourgs et des villages des communes littorales dans le but de mettre fin au mitage. La loi Littoral est un formidable outil en faveur de la densification de l’urbanisation, moins dévoreuse d’espaces, moins génératrice de déplacements et moins couteuse pour la collectivité. Malheureusement, de nombreux documents d’urbanisme ne sont pas conformes à la loi. Nous militons depuis plusieurs années pour la mise en conformité de ces documents avec la Loi Littoral. L’état n’exerce son contrôle de légalité qu’avec parcimonie : seuls 0,024 % des permis de construire sont annulés suite à une action des services de l’état.
Depuis la loi de décentralisation, les permis de construire sont délivrés par les maires. Ces derniers sont soumis à une pression formidable de la part des propriétaires électeurs de leurs communes. Le chantage à la réélection est un facteur à prendre en compte dans la vie de nombreuses petites communes, avec un enjeu plus fort encore sur le littoral. C’est pourquoi nous préconisons de transférer cette compétence au niveau de l’intercommunalité. Les élus des Etablissements Publics de Coopération Intercommunale sont suffisamment proches du terrain sans être soumis à la même pression que les maires.
Le littoral et la mer sont des milieux fragiles et convoités. Plus que tout autre, ils doivent faire l’objet d’une politique compatible avec un développement durable. Il n’est pas acceptable de pérenniser un modèle qui met en péril les générations futures. L’UADL attend des changements importants de la part des pouvoirs publics pour réduire les pollutions et freiner l’urbanisation galopante de la frange littorale.