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Véhicules électriques : enfin un bilan carbone !

12 octobre 12 in énergie, environnement, Mobilité

A en croire les politiques français, l’avenir de la planète automobile passe par le développement du véhicule électrique. Pour en avoir le coeur net, Anders Hammer Stromman (université de Trondheim) et son équipe ont comparé les analyses de cycle de vie des véhicules légers électriques et thermiques.
Si l’on estime le bilan carbone des deux types de véhicules, l’origine de l’électricité servant à la produire et à l’alimenter est primordiale. En prenant une électricité dont le facteur carbone est comparable à la moyenne européenne (337 grammes de CO2 le kilowattheure, selon PricewaterhouseCoopers), les émissions imputables au véhicule électrique seront de 20 à 40% inférieures à celles de la voiture à essence et de 10 à 14% moindres que celles d’une voiture roulant au gazole, sur la base de la durée de vie du véhicule et de 150.000 kilomètres parcourus.
Si l’électricité est majoritairement produite avec du gaz naturel (600 g/CO2/kWh), les véhicules à essence émettent encore 12% de plus, en moyenne, que les VE. Les diesel, en revanche, font jeu égal. En revanche, si l’électron est essentiellement produit par des centrales au charbon (+900g/CO2/kWh), le bilan carbone du véhicule électrique sera de 17 à 27% plus important que celui de la voiture thermique.
Contrairement à sa cousine thermique, la part la plus lourde de l’empreinte carbone du VE est imputable à sa fabrication et à celle de sa batterie: plus de 90 grammes d’équivalent CO2/km (g.éq.CO2/km) contre 43 g.éq.CO2/km pour le véhicule thermique. La fabrication de la batterie du VE étant responsable, à elle seule, de près de 40% de l’impact carbone de la production du VE.
Contrairement à une idée reçue, le parc nucléaire français ne nous place pas dans une configuration très différente de nos voisins, compte tenu de la politique mise en place par les pouvoirs publics (relayés par la région Bretagne), à savoir l’installation de bornes de recharges rapides. Elles provoquent des pics de consommation en pleine journée auxquels ne peuvent répondre les réacteurs nucléaires qui fonctionnent en base. Il est alors fait appel aux centrales au fuel, au gaz, ou au charbon.
Conclusion : la voiture électrique n’est ni un véhicule propre, ni un véhicule décarboné. C’est une variante de la voiture individuelle qui utilise une autre motorisation tout aussi consommatrice de matière première (voire même davantage) et d’énergie.
La mobilité durable passe par une utilisation croissante des modes doux, des transports en commun et des alternatives à l’autosolisme.

Plan voiture : où va le gouvernement ?

30 juillet 12 in énergie, environnement, Mobilité, solidarité

Les acquéreurs de voitures électriques recevront une aide gouvernementale de 7.000 euros, soit 2.000 € de plus qu’actuellement. Le bonus maximal pour les voitures hybrides est porté à 4.000 € (il est doublé) et rendu accessible aux entreprises, qui jusqu’à présent ne bénéficiaient que d’une prime forfaitaire de 400 €.
Il s’agit, ni plus ni moins, d’un cadeau fait à une minorité de personnes aux revenus suffisamment confortables pour s’acheter des véhicules dont le prix oscille entre 30 000 et 35 000 € et dont le bilan carbone est quelconque.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [page6], « du puits à la roue » (prenant ainsi en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication et au fonctionnement), le bilan carbone serait de 126 g/CO2 pour le véhicule électrique contre 161 g/CO2 par km pour le véhicule thermique. Depuis la date de cette note de l’Ademe (juillet 2009), les émissions de CO2 du véhicule thermique ont chuté de 19 g/CO2 par km… Ce bilan carbone remet en cause l’idée reçue selon lequel la voiture électrique serait « zéro émission » de CO2.
Le soutien du développement de la voiture électrique devrait s’accompagner d’une analyse plus globale de l’ensemble des éléments :
- l’installation des bornes de recharge rapide pronés par les constructeurs revient entre 5000 et 8000 € pièce.
- Ce sont les centrales thermiques qui permettront de répondre aux pics de consommation électrique générés par les recharges rapides.
- Le bilan global environnemental et énergétique des batteries (matières premières, recyclage des déchets…) n’est pas pris en comptesans parler de l’aspect social avec la mise en place de primes importantes au profit d’une minorité de personnes ayant les moyens de s’acheter des véhicules haut de gamme chers…
Mi-juin, une étude de l’OCDE estimait entre 500 et 700 € l’investissement nécessaire pour éviter l’émission d’une tonne de CO2 en roulant électrique. Est-ce bien raisonnable ?
C’est l’ensemble du secteur des transports et de la mobilité qui doit être repensé et c’est là que doit s’engager la transition.
Dans ce domaine, visiblement, le changement, ça n’est pas pour maintenant…

Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?

9 mars 12 in énergie, environnement

Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires [1].
Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :
- Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine [2].
- La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.
Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012 [3].
Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.
Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard », notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue [4]. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…
L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines [5]. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».
Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.
Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.
Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient, ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.
Ainsi, la catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante [6]. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage [7].
En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima
Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :
- Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).
- Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …
A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

les voitures électriques ne sont pas des véhicules décarbonés

24 février 12 in énergie, environnement, Mobilité

Selon une récente étude allemande, la voiture électrique ne serait pas la meilleure solution à moyen terme pour réduire les émissions polluantes.
Si l’on regarde de près, le constat est clair : la voiture électrique ne rejette pas de gaz à effet de serre, la voiture thermique oui. Mais l’institut allemand d’écologie appliquée estime que pour le moment, le véhicule thermique reste le moyen de transport sur lequel il faut se concentrer : « le développement des voitures électriques en Allemagne peut permettre de réduire les émissions de CO2 mais dans une moindre mesure que celle de voitures traditionnelles ».
Selon cette étude, 14 % du parc automobile allemand sera constitué d’électriques et d’ hybrides en 2030, ce qui engendrera une baisse des émissions de l’ordre de 6 %. À titre de comparaison : « Si les voitures à essence gagnent fortement en efficacité énergétique d’ici 2030, elles peuvent faire baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre », explique le chercheur Florian Hacker, en parallèle de cette étude.
La seule condition pour que les véhicules électriques soient réellement propres est « le développement des énergies renouvelables ». L’institut allemand s’inquiète justement de la recharge de ces autos, qui pourraient « renforcer le recours à des centrales à charbon polluantes ».
Revenons en France : la région Bretagne, prenant le relais du gouvernement, incite à la création de bornes de recharge rapide à l’usage du public pour permettre aux utilisateurs de voitures électriques de recharger leurs batteries en pleine journée, période pendant laquelle les centrales thermiques font face aux consommations de pointe.
Pas vraiment ce qu’il y a de plus « renouvelable ».

Les centrales nucléaires françaises à l’origine de leucémies infantiles aigües

12 janvier 12 in énergie, environnement

La revue Journal International du Cancer vient de publier dans son numéro de janvier une étude scientifique établissant une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires.
Cette étude épidémiologique rigoureuse, menée par une équipe de l’INSERM, de l’IRSN, ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans.
Elle confirme ainsi l’étude menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à la même conclusion. La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.
Durant des années, le Réseau Sortir du nucléaire a vu l’IRSN travailler au démontage de toutes les études épidémiologiques montrant un impact des installations nucléaires sur la santé : – démontage de l’Étude de JF Viel montrant un excès de leucémies et de cancers infantiles autour de La Hague, – démontage de l’étude faisant la démonstration d’excès de leucémies infantiles autour des centrales allemandes. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ tient donc, une fois n’est pas coutume, à féliciter l’IRSN pour sa participation à cette étude épidémiologique.
Même en situation non accidentelle, la preuve est encore apportée que la technologie nucléaire n’appartient plus à un monde civilisé.
Pour plus d’informations :

http://groupes.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/Etude-centrales-cancers-201201.pdf

Tchernoblues

12 janvier 12 in énergie

Il s’appellait Roger BELBEOCH.
Il a beaucoup oeuvré pour la sortie du nucléaire, en compagnie de son épouse Bella.
Le 27 décembre, à l’âge de 83 ans, il s’en est allé rejoindre Solange FERNEX et tant d’autres dans l’Eden des anti-nucléaires.
Sortir du nucléaire, c’est possible, avant la catastrophe.
C’est avant l’accident qu’il faut agir. Après, il n’y a plus qu’à subir.
Jusqu’à son dernier souffle, inlassablement, Roger s’est battu pour cela avec Bella, démontant les mensonges de la propagande nucléaire, apportant ses connaissances et sa contre-expertise scientifique, recoupant l’information.
Dans leur vie professionnelle, utilisateurs d’installations productrices de rayonnement, Roger et Bella s’intéressent aux effets biologiques des rayonnements ionisants qui, depuis plus de 25 ans, sont à l’origine de leur questionnement sur les dangers de l’énergie nucléaire. Ils publieront :
Nucléaire et Santé, 1978
Le risque nucléaire et la santé, 1981
Santé et Rayonnement : Effets cancérigènes des faibles doses et rayonnements. 1988
Société nucléaire, 1990
Les effets biologiques du rayonnement 1990
Tchernobyl, une catastrophe. 1992
Sortir du nucléaire c’est possible, avant la catastrophe, (1998, Éd. l’Esprit frappeur),
Comment sommes-nous « protégés » contre le rayonnement ? 1998
Tchernoblues – De la servitude volontaire à la nécessité de la servitude, 2002, Éd. l’Esprit frappeur
La lutte continue.
La vie continue.
Merci

Au pays du nucléaire, les aveugles sont rois

6 décembre 11 in énergie, environnement

Fukushima est bien loin, à l’autre bout de la planète. Les feux de l’actualité sont braqués dans d’autres directions : ce ne sont pas les sujets qui manquent. Voici quelques informations venues du japon qui nous rappelleront que le nucléaire n’est pas une énergie comme les autres. La volonté de sortir du nucléaire, qui ne se fera pas du jour au lendemain, les écologistes en sont bien conscients, relève tout simplement d’une conscience citoyenne et responsable.
1) Une nouvelle fuite de liquide radioactif se déversant en partie dans l’océan Pacifique a été détectée à la centrale accidentée de Fukushima, a annoncé, lundi 5 décembre, l’opérateur du site Tepco. Des techniciens ont été dépêchés sur les lieux pour trouver la cause de cet écoulement qui s’est produit à proximité d’un système de décontamination des eaux usées. Une nappe de 45 tonnes d’eau polluée a été découverte autour d’un condensateur, et une barrière de sacs de sable a été dressée à la hâte pour empêcher l’eau de s’échapper.
2) Dans un rapport d’analyses rendu public le 30 novembre, Tepco explique que ses nouveaux calculs laissent supposer que le combustible du réacteur 1 a entièrement fondu, percé la cuve sous pression et est tombé sur le sol en béton de l’enceinte de confinement, le traversant sur une profondeur qui pourrait atteindre 65 centimètres. Le combustible fondu se trouverait ainsi par endroits à 37 centimètres de la coque en acier, elle-même entourée d’un bâtiment de béton reposant sur une dalle de 7,6 mètres d’épaisseur. L’opérateur ne peut pour le moment qu’échafauder des hypothèses à partir de simulations informatiques, sur la base de diverses mesures effectuées par des instruments de télécontrôle. Nul ne peut se rendre compte de visu de l’état réel des réacteurs, à cause de rayonnements si élevés qu’ils interdisent à l’homme d’approcher le coeur des installations. Il faudra des années avant d’y parvenir. Une aggravation n’est pas totalement écartée en raison des risques sismiques permanents dans la région.
3) 31 becquerels de césium 134 et 137 : c’est le taux de radioactivité relevé dans certains lots de lait en poudre pour enfants au Japon (06/12/11). Si le seuil est inférieur à la limite légale, le fabricant concerné, l’entreprise de produits alimentaires japonais, Meiji, a pourtant décidé d’offrir aux clients un échange gratuit des produits de la gamme concernée. Cette découverte est vraisemblablement liée aux rejets de matières radioactives entraînés par l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima. La contamination ne proviendrait pas du lait utilisé, en grande partie importé, mais pourrait être intervenue lors du processus de transformation effectué dans une usine de l’est du Japon au mois de mars, peu après l’accident nucléaire.

Les coûts du nucléaire sous évalués

24 mars 11 in énergie

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Il y a quelques mois, on nous annonçait une hausse des tarifs d’électricité (3,5 %) due à l’obligation faite à l’opérateur public de distribution d’acheter l’électricité produite à partir de panneaux solaires ou d’éoliennes à un prix qu’on nous disait supérieur au marché.

Dans le même temps, le gouvernement décidait d’abaisser ce prix de rachat et de réduire les aides fiscales en faveur de la production d’énergies renouvelables pour freiner les investissements dans ce domaine jugés trop coûteux.

Et voilà qu’on apprend qu’EDF demande à son autorité de tutelle d’augmenter ses tarifs d’environ 30 % sur 5 ans, soit de plus de 5 % par an, pour, notamment, financer la prolongation de la durée de vie de son parc nucléaire…

Pendant ce temps là, les réacteurs de Fukushima continuent de rejeter dans l’atmosphère des quantités considérables de radiations, les légumes poussant à des dizaines de kilomètres à la ronde sont contaminés, les travailleurs et les pompiers tentant d’agir avec les moyens du bord pour éviter que la catastrophe ne devienne un désastre ne peuvent agir que pendant des temps très limités tout en prenant des risques énormes, et la situation est loin d’être sous contrôle…

Il est temps de se poser les bonnes questions : l’énergie nucléaire n’est pas si bon marché qu’on nous le disait. Nous savons avec l’exemple de Brennilis que le démantèlement des centrales coûtera une fortune. Et c’est une énergie dangereuse. Arrêtons de jouer aux apprentis sorciers.

Il faut un plan de sortie du nucléaire, et pour cela nous exigeons un débat public.

Astrid Gaugain

Jean-Pierre Bigorgne

Porte Paroles d’Europe Ecologie Les Verts Kemper Kerné

La voiture électrique : ce n’est pas la panacée

10 mars 11 in Mobilité

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Elle a 3 inconvénients majeurs : un prix excessif, une autonomie médiocre et un bilan carbone loin d’être satisfaisant.

LE PREMIER FREIN : LE PRIX

Le prix de vente ou de location longue durée établi par les constructeurs automobiles est excessif et dissuasif. Malgré une aide substantielle de l’Etat fixée à 5000 euros, l’achat d’une voiture électrique devrait néanmoins s’établir à environ 35.000 euros. Ce prix hors de portée du plus grand nombre amène certains constructeurs à revoir en urgence à la baisse le nombre de voitures électriques vendues d’ici à 2015, signe avant-coureur d’un échec annoncé. Peugeot espère vendre à peine 50.000 exemplaires de la Ion d’ici 2015, soit 0,4% des voitures vendues chaque année en France. Dans le meilleur des cas, la Commission européenne estime à 2% la part de marché de la voiture électrique.
 
LE SECOND FREIN : L’AUTONOMIE

La faible autonomie dudit véhicule électrique en fait une seconde voiture à usage urbain et périurbain. Les constructeurs automobiles annoncent une autonomie d’à peine 150 kms. Or, selon un rapport du Conseil d’analyse économique dit « Véhicule 2030 », cette autonomie théorique ne prend pas en considération certaines options vitales comme les phares, les essuie-glaces, le dégivrage des pare-brises ou le chauffage de l’habitacle. Aux dires des auteurs du rapport « Véhicule 2030 », l’autonomie réelle de la voiture électrique pourrait être sensiblement plus faible !
 
LE TROISIEME FREIN : LE BILAN CARBONE

Enfin, le bilan écologique et climatique semble moins favorable que prévu. En effet, l’usage exclusivement urbain ou périurbain de la voiture électrique nécessite une seconde voiture et ne remplacera donc pas la première voiture « thermique ». La voiture électrique ne viendra donc pas en substitution au véhicule thermique mais en ajout. Or, la fabrication d’une automobile est responsable de 14% à 20% des émissions globales d’un véhicule. De plus, le mix énergétique nécessaire à la production de l’électricité de la voiture électrique induit un bilan carbone loin d’être neutre, notamment durant les périodes de pic de consommation, appelées à augmenter de 10% selon ERDF. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [page6], « du puits à la roue » (prenant ainsi en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication et au fonctionnement), le bilan carbone serait de 126 g/CO2 pour le véhicule électrique contre 161 g/CO2 par km pour le véhicule thermique. Depuis la date de cette note de l’Ademe (juillet 2009), les émissions de CO2 du véhicule thermique ont chuté de 19 g/CO2 par km… Ce bilan carbone remet en cause l’idée reçue selon lequel la voiture électrique serait « zéro émission » de CO2.
Le gouvernement britannique a cessé de subventionner le développement de ce type de véhicule
En zone urbaine, seuls le développement des transports en commun ainsi que la promotion des modes de déplacement doux sont à même de répondre efficacement et durablement aux contraintes écologiques.

La question des prises pour les voitures électriques sur la voie publique.
 

La nuit le MWH est à moins 50€, la journée c’est plus proche de 100€ et aux heures de pointe 150€, jusqu’à 350€ quelques fois (voir : http://www.rte-france.com/uploads/media/pdf_zip/publications mensuelles/apercu_energie_elec_2010_10.pdf ) à la dernière page du document.

Le nucléaire fournit 80% de l’électricité la nuit, quand on consomme peu. Aux heures de pointe, quand on consomme beaucoup, ça peut descendre à 60%. Le complément vient du charbon, fioul (barrages et éolien en partie).
Autre document intéressant :

http://www.rte-france.com/fr/developpement-durable/maitriser-sa-consommation-electrique/consommation-production-et-contenu-co2-de-l-electricite-francaise#telechargement

On y trouve les consommations d’électricité par filière et par 1/4 d’heure.
A certaines périodes de froid, notamment, EDF met en marche les centrales à fioul. Celles au charbon (l’énergie la moins chère) marchent en continue). Quand ça ne suffit pas, EDF importe de l’énergie, surtout d’Allemagne (charbon, fioul). RTE précise bien que ce n’est pas pris en compte dans le CO² émis, quand il s’agit d’importation.

Il existe différents modes de charge: lente(3kW), rapide(22kW) ou ultra-rapide (43kW). On voit bien que la charge rapide rajoute de la charge CO2 sur le système (appel de pointes), comme nous venons de le voir ci-dessus. Lors d’une table ronde traitant des infrastructures liées aux voitures éléctriques, c’est EDF qui a alerté avec insistance sur le danger de la charge rapide façon station service, car ces charges seront faites en journée et même en heures de pointe du matin et du soir, et seront donc potentiellement très carbonées (appel de centrales à gaz, à fuel ou à charbon). Ils ont plaidé pour un modèle qui privilégie la charge à domicile (surtout de nuit). Mais les constructeurs (Renault, BMW, Toyota) ne sont pas du même avis et veulent toujours faire des véhicules électriques qui ressemblent le plus possible à leurs voitures actuelles.

Augmentation du prix de l’électricité : le photovoltaïque a bon dos !

27 octobre 10 in énergie, environnement

solaire L’augmentation de 3% des tarifs de l’électricité annoncée pour le 1er janvier 2011 serait due, selon le gouvernement, au prix d’achat par EDF de l’électricité produite par les capteurs solaires photovoltaïques. Les éléments ci-dessous, rédigés par le CLER ( Comité de Liaison Energie Renouvelable) permettent sérieusement de s’interroger sur la pertinence de l’explication donnée.

LES ÉLÉMENTS POUR COMPRENDRE

Rappelons que les entreprises chargées de la distribution de l’électricité (EDF et les ELD) ont l’obligation de remplir certaines missions de service public :

  • production d’électricité dans les zones non connectées (îles métropolitaines, DOM, Mayotte) ;
  • obligation d’achat d’électricité produite par cogénération et énergies renouvelables ;
  • dispositions sociales liées à l’électricité.

Les entreprises sont pour cela compensées du surcoût engendré, c’est-à-dire de la différence entre le montant auquel elles ont acheté l’électricité et le coût auquel elles se seraient procuré cette électricité sur les marchés. Cette compensation est alimentée par une taxe payée directement par les consommateurs : la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE).

RÉSULTATS POUR 2008

La CRE vient de donner ses estimations pour 2010 ainsi que les charges réelles pour l’année 2008. Non seulement les achats d’électricité renouvelable n’ont pas coûté aux consommateurs, mais ils ont même contribué à l’équilibre des comptes d’une CSPE débordée par l’envolée du cours du pétrole, ressource dont sont très dépendantes nos îles métropolitaines et ultramarines. La production d’électricité renouvelable a ainsi rapporté 5,2 M€ en 2008 ! Soulignons que l’entrée du « bouquet renouvelable » dans la rentabilité dépend du coût des technologies de production d’électricité – leur maturité différant selon les filières – et des cours de l’électricité sur les marchés européens. Lorsque ces marchés sont hauts, les contrats d’achat d’électricité renouvelable constituent une économie. Lorsqu’ils sont bas, la production renouvelable a un coût, qui est alors assuré par la collectivité.

PRÉVISIONS POUR 2010

C’est ce qui risque de se passer en 2010. Les cours du marché de l’électricité étant liés à ceux des matières premières en général et des ressources fossiles en particulier, ils sont montés très haut pendant l’année 2008, avant de décroître fortement. La prévision de la CRE d’une électricité 18% moins chère en 2010 (54,5 €/MWh) qu’en 2008 (66,4 €/MWh) va temporairement faire monter le poids de l’électricité renouvelable dans la CSPE.

Cette part reste toutefois très modérée malgré une très forte hausse de la production d’électricité renouvelable et les bas prix de l’électricité sur les marchés. Selon la délibération de la CRE du 8 octobre 2009, la CSPE devrait s’élever à 2 233 M€ en 2010, consacrés en premier lieu à l’achat d’électricité issue de cogénération fossile, à la production dans les zones insulaires et ensuite aux achats d’électricité renouvelable en métropole (528 M€). Cela correspond en moyenne à 5,8 € par foyer et par an.

À partir des données fournies par l’Annexe 1 Charges prévisionnelles au titre de l’année 2010 de la CRE, le CLER évalue ainsi la répartition de la CSPE 2010 :

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