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Montée des eaux et trait de côte

9 décembre 12 in environnement

La thématique étudiée jeudi dernier par le Conservatoire du Littoral est essentielle et doit être prise très au sérieux. L’accélération de la montée des eaux, conjuguée à l’augmentation des événements climatiques aigus (tempêtes…) doit être prise en compte par les collectivités de la frange littorale dans l’élaboration des documents d’urbanisme. Des terrains classés aujourd’hui constructibles peuvent en raison de la modification du « trait de côte » se retrouver inconstructibles.
La position du président de l’association nationale des élus du littoral est assez surprenante « il faudra qu’il y ait une solidarité dans l’indemnisation des propriétaires, particuliers ou communes ». Les propriétaires sont-ils solidaires quand les terrains sont vendus à des prix très élevés ?
L’Union des Associations pour la Défense du Littoral demande la création d’un volet lié à la montée des eaux dans les Schémas de Cohérence Territoriale et dans les Plan Locaux d’Urbanisme des communes et territoires concernés.

Un Corse répond à Manuel Valls

19 novembre 12 in environnement

M. Valls nous invite à parler. J’ai d’abord eu envie d’écrire que nous, on l’exhorte à la fermer. Et puis deux nuits et deux jours sont passés. Deux nuits et deux jours, seul avec ma conscience. Capu à capu. Avec ce poids trop lourd à porter. Trop pesant. Suffocant. Alors j’ai craqué, il fallait que je le fasse. Que je libère ma conscience, il fallait que je parle. Et je me suis trainé, haletant, hagard, épuisé par deux nuits et deux jours sans sommeil, je me suis trainé jusqu’au clavier pour lui confesser tout ce que je savais et que je ne pouvais plus garder pour moi. Il avait raison Valls, les Corses doivent coopérer si on veut sortir de cette spirale mortifère. On a tous une responsabilité dans la situation actuelle et si on se tait, on est complice. Car on sait tout. Ou presque. Valls l’a dit : – Si on sait, il faut parler, chacun doit prendre ses responsabilités. En Corse, on connaît les commanditaires, on sait, mais on ne parle pas. Alors j’ai pris mes responsabilités. Et j’ai balancé. D’abord hésitant. Presque honteux. Mais Valls l’a dit : sans les Corses pas de salut. Oui, moi, je sais !
Je sais ! Je les connais, je ne les connais que trop ! Ceux qui achètent et attendent. Ceux qui achètent puis déclassent, ou font déclasser, par centaines d’hectares des pans entiers de collines au dessus d’un golfe aux eaux limpides pour les rendre constructibles, les faisant passer de maquis pour les sangliers à lots à 2 millions d’euros. Je sais qu’il suffit d’un simple trait de crayon sur un zonage. Un simple trait de crayon, baguette magique transformant la terre en or. Un trait de crayon, des millions d’euros. Ceux qui montent des SCI pour y implanter de pharaoniques projets immobiliers. Ajoutant ainsi des millions d’euros aux millions d’euros. SCI dont l’évocation seule des noms des gérants fait frémir. Ceux qui construisent des villas qui ruissellent jusqu’au bord de l’eau, sur l’inaliénable domaine public. Ceux qui confisquent les plages. Ceux qui murdeberlinnisent et privatisent des criques. Ceux qui construisent des ports privés. Ceux qui tendent des câbles d’aciers pour empêcher quiconque d’accoster. Ceux qui font détourner les sentiers littoraux.
Ceux qui rampent à présent jusqu’à l’intérieur des terres. Il fallait que je me purge de cette lie. Comment ais-je pu me taire si longtemps ? Je connaissais les causes de cette fameuse dérive mafieuse, les rouages, comment se fabriquaient les profits colossaux, comment se lessivait l’argent sale, les noms. Et j’ai écrit, frénétiquement, en transe. Pour tout dire à M. Valls. Pour sauver ce qui restait à sauver.
Je vais dire, À M. Valls en personne, Parce qu’aux administrations responsables c’était déjà fait, Parce qu’aux différents préfets s’étant succédés sur l’ile, c’était fait, Aux différents ministres l’ayant précédé, c’était fait. Mais lui, lui, je sais que ce sera différent.
Pierre-Laurent Santelli

Elévation du niveau des mers : toujours plus haut !

30 mars 12 in environnement

Selon une étude, qui montre le lien complexe entre fonte des glaces, notamment en Antarctique, circulation des océans et climat, l’élévation du niveau des mers pourrait être trois fois plus importante que ne l’estimait le GIEC.
Les coraux ont parlé et ont permis de lever le voile sur le mystère Melt-Water Pulse 1A. Ce « nom de code » désigne l’accélération de la montée des niveaux de la mer, entamée il y a 14.650 ans. Depuis la fin de la dernière ère glaciaire, il y a 21.000 ans, les océans ont vu leur niveau s’élever de 120 m. L’épisode Melt-Water Pulse 1A aurait été marqué par une hausse du niveau marin de 14 mètres en moyenne sur l’ensemble du globe en moins de 350 ans, soit 40 mm par an contre 3mm par an observés aujourd’hui. Il coïnciderait également avec le début de la période chaude, dite du Bølling.
Jusque-là controversé, ce phénomène a été confirmé par les travaux d’une équipe du Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (Cerege) en collaboration avec les universités d’Oxford et de Tokyo, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature.
Des hypothèses remises en question
L’analyse de coraux prélevés autour de l’île de Tahiti (Polynésie) et des simulations géophysiques ont permis d’établir la source de l’accélération de l’élévation du niveau des mers. Alors que jusque-là, les spécialistes pensaient qu’elle était due à la fonte des glaces dans l’hémisphère Nord, l’étude estime que la calotte antarctique aurait contribué à ce phénomène à hauteur de 50 %.
En comparant les niveaux d’élévation en Polynésie et à la Barbade (Caraïbes), les chercheurs ont démontré que la montée des eaux était équivalente dans ces deux régions du globe alors que jusque-là, les scientifiques pensaient que la hausse des mers avait été deux fois plus importante à Tahiti qu’à La Barbade.
Une dynamique complexe mise à jour
« En montrant la simultanéité entre le Melt Water Pulse 1A et le réchauffement de la période du Bølling, [ces travaux] montrent en particulier le rôle qu’a pu jouer cet afflux massif d’eau douce vers l’océan dans la déglaciation de la planète. Celui-ci a très certainement fortement perturbé la circulation thermohaline de l’océan mondial, qui elle-même a un impact sensible sur le climat global. Cette étude illustre également la réponse complexe des calottes glaciaires à une perturbation climatique majeure, en particulier l’instabilité potentielle de la calotte antarctique », indique Pierre Deschamps, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ayant participé à l’étude.
« Ces résultats sont très importants au regard de l’élévation actuelle et future des océans. En effet, ils mettent en avant le comportement dynamique des calottes polaires en réponse à une augmentation de température, phénomène encore mal pris en compte dans les prévisions du GIEC à l’horizon 2100″. Dans son dernier rapport, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estimait que l’élévation du niveau des mers à l’horizon 2100 pourrait se situer entre 20 et 60 cm. En prenant en compte la réponse dynamique des calottes polaires au réchauffement mondial, cette estimation pourrait être revue à la hausse avec une élévation située entre 60 et 180 cm en 2100.

La Loi Littoral a 25 ans : la vigilance est de mise

13 décembre 11 in environnement, solidarité

L’Université de Bretagne Occidentale (UBO) organisait vendredi 9 décembre un colloque sur les 25 ans de la loi Littoral. Plusieurs thèmes ont été débattus : l’urbanisation, les espaces naturels, l’agriculture, la conchyliculture.et le développement durable. Les intervenants étaient le plus souvent universitaires, mais aussi avocats ou élus locaux. Les débats étaient le plus souvent intéressants et argumentés.
Quelques chiffres :
- 40 % des constructions sont réalisées sur 18 % du territoire breton.
- l’artificialisation des sols est de 28 % à moins de 500 mètres de la mer, de 10 % dans les communes littorales, de 4 % ailleurs.
- les résidences secondaires sont occupées en moyenne 6 semaines par an.
- 10 % des PLU ont été annulés en Bretagne.
- 8000 Permis de Construire par an sont délivrés dans le Finistère, dont 4500 dans les seules communes littorales.
Le maire de Plougastel Daoulas Dominique Cap, Vice-Président de l’Association des maires du Finistère, a plaidé pour un assouplissement de la Loi et de son article L 146-4-1 afin de permettre une extension de l’urbanisation en dehors des bourgs et des villages. Ce serait un recul considérable alors que la loi Grenelle 2 a défini l’objectif de densification de l’urbanisation sur l’ensemble du territoire.
L’Union des Associations pour la Défense du Littoral (UADL), fortement représentée à ce colloque, s’y opposera et sera particulièrement vigilante sur ce sujet.
Quelques points méritent débat : la construction d’un bâtiment agricole, d’une station d’épuration, d’une ferme éolienne doivent-elles être considérées comme des opérations d’urbanisation, donc nécessairement en continuité d’urbanisation d’un bourg ou d’un village ?
Et la notion de risque, qui n’est pas prise en compte par la Loi Littoral, ne doit-elle pas y figurer, compte tenu de l’élévation du niveau de la mer et donc des risques de submersion et d’inondation qui menacent une partie des cötes ?

L’adaptation du littoral au changement climatique

18 octobre 11 in environnement

climsea Le changement climatique est aujourd’hui une réalité. A l’échelle mondiale, la température moyenne a ainsi augmenté de 0,6°C au cours du 20ème siècle et pourrait s’élever de 0,6°C à 6,4°C au cours du 21ème siècle. Parallèlement, le niveau des mers s’est élevé en moyenne de 20 cm au cours du 20ème siècle et pourrait s’élever de 18 cm à 2 m d’ici la fin du 21ème siècle (rapport du GIEC 2007 et pré-rapport de Copenhague 2009).
En France, la température moyenne a quant à elle augmenté de 0,9°C au cours du 20ème siècle. Quelques signes avant coureurs de cette modification du climat sont aujourd’hui visibles : dates de vendanges plus précoces, baisse des périodes d’enneigement, bouleversement du régime des pluies (plus irrégulières et plus violentes)…
Du point de vue de l’évolution de la biodiversité, la variation de la température de la mer et de l’air entraînera des modifications notables.
Pour ce qui est de la végétation terrestre, on peut craindre que les espèces actuelles n’aient pas le temps de s’adapter à la brutalité des changements (à l’échelle de l’évolution des espèces). Dans cette perspective, on devrait cesser de planter des espèces dont la croissance nécessite beaucoup d’eau et rechercher des essences plus adaptées aux conditions futures supposées. Des arbres en bord de mer sont actuellement menacés par l’érosion (ex. chênes pédonculés). S’ils venaient à disparaître, cela accroîtrait encore le phénomène.
Du point de vue de la répartition de l’avifaune, la Bretagne constitue une limite biogéographique pour de nombreuses espèces. Des oiseaux sont en limite de répartition (nord ou sud selon les cas) : pingouins (sud), macareux (sud), aigrettes (nord), guêpiers (nord). On peut s’attendre à ce que le changement climatique modifie ces limites de répartition.
Érosion et comblement
Comme les stocks de sédiments sont limités, la tendance est à l’érosion de la côte. A l’inverse, les marais maritimes sont en comblement car ce sont des zones abritées, les eaux sont calmes et cela constitue des pièges à sédiments. Les îles sont particulièrement menacées par l’érosion.
Sur les falaises de bord de mer, avec l’augmentation des précipitations, on peut craindre un plus fort ruissellement qui accentue les failles. La conséquence en serait l’effondrement des falaises, la disparition des sentiers côtiers et le recul des terrains littoraux.
Tempêtes et submersions marines
La connaissance actuelle des effets du changement climatique amène à prévoir 30 à 50 cm d’augmentation du niveau de la mer lié à la dilatation thermique auquel s’ajouteraient 50 cm d’augmentation du niveau de la mer du fait de la fonte des glaciers.
Les inondations marines seront dues aux effets combinés de l’augmentation du niveau de la mer et des tempêtes qui provoquent des surcotes.
Trois scénarios d’évolution face au changement climat :
1) « Face aux risques, le choix de réaménager le territoire »
L’anticipation de l’Homme via le repli des activités vers des zones moins vulnérables au changement climatique. L’érosion et la submersion accrues des côtes exposées conduisent à un certain nombre de conséquences sur la zone côtière : certaines routes de bord de mer disparaissent et des propriétés sont fortement mena¬cées. Dans ce scénario, plutôt que de s’engager dans une lutte sans fin contre les impacts du changement climatique en utilisant des moyens techniques et technologiques lourds, on choisit de prendre en compte ces impacts dans l’aménagement du territoire et de s’y adapter. Ainsi, alimenté par l’impact psychologique négatif des tempêtes, un transfert des populations et des activités est mis en oeuvre par anticipation pour sécuriser les biens et les personnes.
2) « S’adapter à petits pas et vivre avec le risque »
Maintenir les infrastructures et l’urbanisme au risque de subir les effets du changement climatique. Ce scénario, dont certains aspects se rapprochent fortement de la situation actuelle, envisage le maintien des infrastructures et des zones urbanisées sur le littoral malgré les risques liés au changement climatique. Ceux-ci sont clairement identifiés mais la société choisit de vivre avec : elle réagit « au fil de l’eau », sans anticiper. Le territoire fait ainsi face à de nouvelles pressions qui induisent des changements non planifiés dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux.
3) « La technologie à la rescousse »
Tout faire pour maintenir l’urbanisme, les infrastructures et les activités sur le littoral. Ce scénario prend pleinement en compte les risques de submersion marine liés au changement climatique et le choix est fait de lutter contre ces risques grâce à des moyens techniques et technologiques lourds. Ainsi, on construit des ouvrages capables de contrer les impacts du changement climatique, de façon à maintenir coûte que coûte l’urbanisme, les infrastructures et les activités sur le littoral.

Pour plus de détails, rendez vous sur le site : http://www.golfe-morbihan.fr/bilan-des-actions.htm

La belle revanche de Joël Labbé

26 septembre 11 in environnement

uadl3b Joël Labbé, maire de Saint Nolff (56), s’est battu sans relache aux côtés de nombreux élus et des associations de protection de l’environnement en faveur de la création d’un Parc Naturel Régional dans le golfe du Morbihan.

François Goulard, président de la Communauté d’Agglomération de Vannes, a tout fait pour s’opposer à ce projet. Il a notamment refusé d’inscrire ce sujet à l’ordre du jour des conseils communautaires de cette collectivité. Rappelons que 24 communes sur les 38 existantes à l’intérieur du périmètre du parc se sont prononcées pour le PNR.

L’élection de Joël Labbé et la défaite de M. Goulard ce dimanche 25 septembre, aux élections sénatoriales, constitue une belle revanche pour le maire de Saint Nolff et une grande satisfaction pour L’Union des Associations pour la Défense du Littoral qui avait décerné son prix Citron 2010 à François Goulard pour « son rôle majeur dans l’opposition au projet de PNR du Golfe du Morbihan ».

Sarkozy à Crozon : quelle protection du littoral et de la mer ?

6 juillet 11 in environnement

uadl3b  Les échouages d’ulves s’accélèrent sur les côtes bretonnes, saturant les dispositifs de stockage et de traitement.

 Pendant ce temps, on nous annonce un projet de déréglementation « nitrates » faisant passer la limitation actuelle de 170 kg d’azote organique par ha de surface épandable à 170 kg d’azote organique par ha de surface agricole utile, ce qui a de fortes chances de se traduire par une augmentation de 25 % des fuites de nitrates vers les milieux et vers les eaux. Le plan de lutte contre les algues vertes de la baie de Saint Brieuc, qui vient d’être signé, prévoit la conversion de 30 exploitations agricoles seulement sur les 1800 que compte le bassin. C’est pourtant dans ce sens qu’il faut aller par une aide massive à la conversion vers une agriculture durable à taille humaine. Ces exploitations sont les plus respectueuses de l’environnement, les plus rentables pour la collectivité parce que moins subventionnées, et ce sont elles qui procurent les meilleurs revenus à leurs exploitants.

L’avis du Comité Scientifique du 6 décembre 2010 sur le plan gouvernemental algues vertes était clair : nous avons besoin d’une politique de prévention visant à réduire fortement la teneur en nitrates des eaux superficielles et souterraines.

La loi Littoral (votée à l’unanimité en janvier 1986) doit être appliquée.

 Le développement des communes littorales n’est en aucun cas entravé par la loi. Celle-ci, outre la protection du rivage (bande des 100 mètres, espaces proches du rivage…) permet l’urbanisation en continuité à partir des bourgs et des villages des communes littorales dans le but de mettre fin au mitage. La loi Littoral est un formidable outil en faveur de la densification de l’urbanisation, moins dévoreuse d’espaces, moins génératrice de déplacements et moins couteuse pour la collectivité. Malheureusement, de nombreux documents d’urbanisme ne sont pas conformes à la loi. Nous militons depuis plusieurs années pour la mise en conformité de ces documents avec la Loi Littoral. L’état n’exerce son contrôle de légalité qu’avec parcimonie : seuls 0,024 % des permis de construire sont annulés suite à une action des services de l’état.

 Depuis la loi de décentralisation, les permis de construire sont délivrés par les maires. Ces derniers sont soumis à une pression formidable de la part des propriétaires électeurs de leurs communes. Le chantage à la réélection est un facteur à prendre en compte dans la vie de nombreuses petites communes, avec un enjeu plus fort encore sur le littoral. C’est pourquoi nous préconisons de transférer cette compétence au niveau de l’intercommunalité. Les élus des Etablissements Publics de Coopération Intercommunale sont suffisamment proches du terrain sans être soumis à la même pression que les maires.

Le littoral et la mer sont des milieux fragiles et convoités. Plus que tout autre, ils doivent faire l’objet d’une politique compatible avec un développement durable. Il n’est pas acceptable de pérenniser un modèle qui met en péril les générations futures. L’UADL attend des changements importants de la part des pouvoirs publics pour réduire les pollutions et freiner l’urbanisation galopante de la frange littorale.

Xynthia : une tragédie prévisible

1 avril 11 in environnement

xynthia

Le 28 février 2010, la tempête Xynthia a tué 47 personnes en France. Même aggravée par de forts coefficients de marée, la tempête n’était pourtant pas d’une violence exceptionnelle. Si elle a été aussi meurtrière c’est parce qu’on a beaucoup trop construit à l’abri illusoire des digues. Une tragédie prévisible : c’est le verdict rendu par les géographes, les historiens, les juristes, les économistes réunis pour un colloque à la Maison des sciences de l’homme de Nantes.
Avec le concours de la Région des Pays de la Loire, la revue Place publique a réalisé ce numéro hors-série. Une façon de montrer comment le savoir d’origine universitaire peut enrichir le débat public.

SOMMAIRE

Introduction
Denis Mercier, Martine Acerra

Comment se construit une catastrophe
Freddy Vinet, Stéphanie Defossez, Jean-Raphaël Leclere

Une tempête banale ?
Étienne Chauveau, Céline Chadenas, Bruno Comentale, Laurent Pourinet

Le prix d’une urbanisation abusive
Céline Chadenas, Patrick Pottier, Denis Mercier, Étienne Chauveau, Laurent Pourinet

Les conchyliculteurs dans la tempête
Sophie Pardo, Véronique Le Bihan et Patrice Guillotreau

Aux yeux du droit, un nouveau partage des responsabilités
Patrick Le Louarn

Contenir le droit de propriété pour maîtriser l’urbanisation littorale

Pierre-Yannick Legal

Réinventer la culture du risque
Thierry Sauzeau

Demain, quelles politiques littorales ?

La Loi Littoral est menacée

17 novembre 10 in environnement

uadl3b

L’association des maires du Finistère prépare actuellement un Livre Blanc sur une application jugée « restrictive » de la loi littoral dans le département.

Pour l’Union des Associations pour la Défense du Littoral (UADL) qui fédère plusieurs dizaines d’associations en Bretagne et notamment dans le Finistère, il est tout à fait normal que la loi Littoral (votée à l’unanimité en janvier 1986) s’impose aux documents d’urbanisme. Si le Plan d’Occupation des Sols, ou le Plan Local d’Urbanisme en vigueur dans une commune n’est pas conforme à la loi Littoral, il est tout aussi normal qu’un permis de construire accordé en fonction du POS ou du PLU soit refusé par la Préfecture. Le même permis attaqué au tribunal Administratif serait annulé pour la même raison.

L’UADL demande depuis de nombreuses années la mise en conformité de tous les documents d’urbanisme des communes littorales. C’est le seul moyen d’éviter des contentieux difficiles et douloureux.

Il est vrai que les services de l’état n’avaient pas, jusqu’à une période assez récente, la même rigueur qu’aujourd’hui.

Mais la solution n’est en aucun cas la modification du texte de la loi.

Le développement des communes littorales n’est en aucun cas entravé par la Loi Littoral, c’est même tout le contraire en Bretagne, toutes les données économiques et démographiques le montrent.

La loi, outre la protection du rivage (bande des 100 mètres, espaces proches du rivage…) permet l’urbanisation en continuité à partir des bourgs et des villages des communes littorales dans le but de mettre fin au mitage.

On ne peut que se réjouir de voir une loi agir en faveur de la densification de l’urbanisation, moins dévoreuse d’espaces, moins génératrice de déplacements et moins couteuse pour la collectivité. Les orientations des Lois Grenelle 1 et 2, l’élaboration des Schémas de Cohérence Territoriale vont dans ce sens également.

L’UADL sera vigilante et veillera au maintien des dispositions d’une loi nécessaire à la protection de notre littoral.

Pour l’UADL, le Président,

Jean-Pierre Bigorgne

06 89 10 16 75