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La France, dans la course au moins disant salarial

22 novembre 12 in solidarité

Dans la suite du rapport Gallois, le gouvernement vient d’annoncer la mise en place du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi. Cet allègement fiscal de 20 milliards d’euros accordé aux entreprises sera, de fait, payé par les ménages sous forme d’une hausse de la TVA en 2014 et de réduction des dépenses publiques. Si les propositions du gouvernement sur l’alternance, la formation et l’accès au financement des PME sont porteuses d’espoir, le CICE tel qu’il est décrit à ce jour n’est pas suffisamment encadré. Une conditionnalité sociale et environnementale est nécessaire. A défaut, le CICE s’inscrirait dans une conception ancienne et dépassée de la compétitivité. Car aujourd’hui, penser la compétitivité, c’est préparer l’économie de demain. Et l’économie de demain, c’est celle des économies d’énergie, des énergies renouvelables, de la mobilité durable, des technologies propres,… Or les propositions annoncées par Jean-Marc Ayrault sont symptomatiques d’une vision non pas anti-écologique, mais a-écologique de l’économie. La question de l’épuisement des ressources, du renchérissement du coût de l’énergie et des matières premières y sont à peine abordées. Et pourtant, la facture énergétique vient déjà grever la compétitivité des entreprises et affaiblir la consommation des ménages. Le coût de l’énergie, c’est aujourd’hui plus de 10 % de la valeur ajoutée dans des branches industrielles comme le papier, la chimie minérale, les fibres artificielles ou la métallurgie. Il est temps d’aider nos entreprises à faire face à cette hausse des coûts pour améliorer leur compétitivité. Le CICE est un rendez-vous manqué avec l’écologie, il ne faudrait pas qu’il soit aussi un rendez-vous manqué avec le dialogue social. En contrepartie de ce crédit d’impôt, les entreprises doivent s’engager en faveur de la création d’emplois, de la baisse de la précarité du travail, de lutte contre les temps partiels subis,… Nous avons longtemps critiqué l’effet douteux des allégements de cotisations sociales non ciblés et non conditionnés. Il serait incompréhensible que le gouvernement s’inscrive dans la suite des politiques qui ont accordé ces dernières années des allègements fiscaux aux entreprises sans contreparties ni conditions.
Un Crédit Impôt Compétitivité Emploi sans fiscalité verte, ni engagement des entreprises en faveur de l’emploi, serait donc une triple mauvaise idée : parce qu’il transfère le poids de l’impôt sur les ménages et va ainsi provoquer une baisse de la consommation. Parce qu’il accorde des allègements fiscaux aux entreprises sans contrepartie, ni conditionnalité. Parce qu’en remettant à 2016 la mise en place d’une fiscalité écologique, il ignore l’enjeu de notre économie de demain : construire une économie sobre en ressources et riche en emplois.

Hausse de la TVA : un mauvais coup pour les transports publics

9 novembre 12 in Mobilité, solidarité

Le gouvernement a annoncé la perspective d’une augmentation de la TVA sur les services de 7 % à 10 %.
Pour les transports publics après le passage de 5,5 à 7 %, décidée le 7 novembre 2011 cette nouvelle hausse traduirait un quasi-doublement de la TVA en 3 ans alors que les transports ont besoin en priorité de financements et de recettes et non de taxes supplémentaires.
Le Président du GART (Groupement des Autorités Organisatrices de Transport), auquel adhère Quimper Communauté, s’est élevé récemment contre cette mesure.
A l’heure où toutes les politiques convergent vers la nécessité d’un transfert massif des déplacements de la voiture individuelle vers les transports collectifs, et où la transition énergétique est une nécessité, cette nouvelle augmentation constitue un mauvais signal, alors que continuent à exister tant de niches fiscales anti-écologiques : non-taxation du kérosène, sous-taxation du gazole…
Cette nouvelle augmentation va à l’encontre des politiques tarifaires incitatives, comme la tarification solidaire de Quimper Communauté.
Il serait, au contraire, souhaitable que les transports publics bénéficient du taux de TVA le plus bas, soit 5 %. En effet, un grand nombre d’usagers des transports publics sont des personnes à revenus modestes qui verraient leur pouvoir d’achat impacté par cette hausse de la TVA.

Le Japon : un exemple à suivre ?

3 octobre 12 in énergie

La taxe japonaise sur les carburants et les combustibles fossiles est entrée en application lundi 1er octobre.
Depuis hier donc, tous les consommateurs, particuliers et entreprises, doivent s’acquitter de cette taxe qui frappe aussi bien l’essence que le gazole, le gaz naturel, le charbon ou le kérosène, à hauteur de 2.400 yens (24 euros) la tonne de carbone. D’ici 2016, le niveau de taxation devrait atteindre les 3.000 ¥/t (29,7€/t).
Pour l’électricité, cela représente un surcoût de 0,25 ¥ le kilowattheure (0,002 centime d’euro), soit 5 fois moins que pour un litre d’essence.
Selon des simulations faites par le gouvernement, la taxe carbone devrait alourdir de 2.000 ¥/an (19,8€) le montant de la facture énergétique de chaque ménage. Elle devrait néanmoins rapporter 360 Md¥ (3,6 Md€) qui seront intégralement affectés à la décarbonisation de l’économie nippone.
Comme il fallait s’y attendre, le Keidanren (patronat japonais) s’oppose à ce renchérissement des prix de l’énergie et exige la suppression de la taxe. En oubliant de rappeler que les industries énergivores qui réduisent leur consommation en sont exemptées à 80%. Les compagnies aériennes ne sont imposées, elles, que sur la moitié des consommations de kérosène.
Au total, Tokyo estime que cette mesure devrait lui permettre de réduire de 43 Mt/an les émissions nationales de CO2. Tout en accroissant le volume d’argent disponible pour financer le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’industrie.

Le Japon, qui était souvent cité en exemple par les libéraux il y a 20 ou 30 ans, n’a quasiment plus de nucléaire et met en place une taxe carbone, intéressant, non ?…

Réduire le déficit de l’état grâce à la transition énergétique : le changement, c’est maintenant !

17 juillet 12 in énergie, environnement, solidarité

Alors que le gouvernement cherche à faire des économies, Europe Ecologie Les Verts tient à rappeler, au moment où va s’ouvrir la conférence nationale sur l’environnement, que l’Etat subventionne les activités et secteurs nocifs à l’environnement à hauteur de 20 milliards d’euros chaque année : raffineries, transports routier, aviation, agrocarburants etc.
- exonération de taxe intérieure sur l’énergie pour l’aviation (3,5 milliards d’euros dont 1,3 pour les vols intérieurs) ;
- taux réduit pour le fioul utilisé comme carburant (1 milliard d’euros) ;
- remboursement partiel de la taxe intérieure sur l’énergie aux transporteurs routiers (300 millions d’euros) ;
- défiscalisation partielle des agrocarburants (196 millions d’euros) ;
- TVA à taux réduit sur les engrais, avantages fiscaux au profit des usages fortement consommateurs de terres
La transition écologique est une nécessité, les évolutions doivent être anticipées et les implications économiques et financières sont conséquentes : transformation des filières existantes et émergence de nouveaux acteurs, évolution des modes de production et de consommation… Le rôle des pouvoirs publics n’est pas d’enfermer les citoyens et les entreprises dans un modèle sans lendemain mais d’accompagner les transformations économiques et sociales et les transitions professionnelles qui sont aujourd’hui incontournables.
C’est le moment de mettre en place une fiscalité sur l’environnement : l’arrêt des subventions des activités nocives pour l’environnement serait un premier pas. L’OCDE vient de rendre un rapport sur l’Allemagne qui montre que cette fiscalité sur l’environnement a permis de faire baisser la consommation d’énergie, les gaz à effet de serre, tout en stimulant l’emploi et en rendant l’économie plus compétitive. La contribution-climat-énergie, que les écologistes appellent de leurs voeux, est un projet éminemment social, indolore pour les plus modestes à court terme et qui redonne à moyen et long terme du pouvoir d’achat pour tout le monde.

Au pays du cannabis, les hypocrites sont rois

7 juin 12 in solidarité

Les bonnes âmes qui s’émeuvent des propos de Cécile Duflot ignorent ou feignent d’ignorer les réalités du monde dans lequel nous vivons.
Le commerce du cannabis entretient aujourd’hui une économie sous-terraine considérable, tant dans les pays producteurs, que dans nos régions. Dans les pays du sud concernés, les cartels font la pluie et le beau temps, réduisant les états à des rôles quasiment secondaires, certains secteurs échappant totalement à tout contrôle.
Plus près de nous, la mafia fait régner la terreur dans de nombreuses villes du sud de l’Europe.
Le blanchiment de l’argent sale représente une part considérable des mouvements et placements financiers spéculatifs, responsables pour partie de la crise que nous vivons, et favorisés par l’existence des paradis fiscaux.
Dans nos régions, la répression menée depuis plusieurs décennies n’a freiné en rien une consommation importante de cannabis, alimentée par un trafic terriblement lucratif qui constitue un frein à l’insertion de nombreux jeunes en difficulté.
Il est temps de mettre cette question en débat sans démagogie : ce ne sont pas les tabous qui permettent d’avancer en bonne intelligence dans une société responsable.

Projet d’Eva Joly : un exemple de développement durable

25 janvier 12 in énergie, environnement, solidarité

Quatre économistes de l’OFCE, sans lien avec EELV, ont étudié l’impact macro-économique duprojet de budget d’Eva Joly.
Les mesures budgétaires proposées par Eva Joly (réorientation de la fiscalité vers la fiscalité environnementale, avec l’instauration d’une contribution climat-énergie, augmentation des dépenses d’investissements publics, notamment dans les filières vertes et la construction de logements neufs, relèvement des prélèvements obligatoires sur les hauts salaires et les revenus du capital) constitueraient, selon les quatre économistes auteurs de l’étude, un modèle efficace pour sortir de la crise.
Comparé au budget de référence, qui est celui adopté par le projet de loi de finances de septembre 2011, et en considérant que les budgets suivants seraient identiques, l’instauration d’un « budget vert » permettrait la création de 400 000 emplois supplémentaires à l’horizon 2015. Ces créations d’emplois supplémentaires permettraient une baisse du taux de chômage à 8,3 % en 2015.
Par ailleurs, l’augmentation progressive de la fiscalité écologique couplée au plan d’économies d’énergies permettrait une baisse des émissions des gaz à effet de serre. La baisse des émissions de CO2 serait de 32 % d’ici à 2020, ce qui permettrait d’atteindre les objectifs préconisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Un bon point également pour les écologistes en ce qui concerne la diminution de la dette, si l’on en croit les auteurs de l’étude, puisque les choix budgétaires d’Eva Joly permettent de ramener le déficit public sous les 3 % en 2014. Enfin, contrairement aux idées reçues, selon lesquelles les écologistes seraient tous des adeptes de la décroissance, le modèle soumis à l’audit des chercheurs aurait un effet positif sur la croissance.
Le mécanisme est simple : les créations d’emplois et les investissements verts créent un effet d’entrainement favorable à l’activité économique. Dès la première année d’instauration d’un « budget vert », les mesures préconisées auraient un impact positif de 0,9 point de produit intérieur brut (PIB) et de 1,8 point de PIB sur deux ans.
C’est la première fois qu’un parti politique, et qu’une candidate à l’élection présidentielle soumettent leurs hypothèses de travail à un audit effectué par des chercheurs indépendants.

L’austérité n’est pas une fatalité : 5 propositions pour répondre à la crise

30 août 11 in solidarité

pourmoicesteva_2 C’est la fin du capitalisme d’endettement que l’on observe,  instauré pour doper artificiellement la croissance. Cet endettement, la droite et la gauche l’ont également creusé pour contrebalancer la montée du chômage ou la mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux dans le cadre de la mondialisation.

À la fuite en avant, les écologistes préfèrent la responsabilité. La croissance des trente glorieuses ne reviendra pas, et eux seuls peuvent l’appréhender car ils ont toujours été critiques d’un modèle de développement qui nie la finitude du monde, gaspille les ressources et nous conduit à une autre faillite : la faillite écologique. Par leurs combats, ils ont été les premiers à s’attaquer aux paradis fiscaux, à l’économie casino, à la concurrence fiscale, et à formuler un projet européen ambitieux.

Voici cinq mesures présentées par Eva Joly à Clermont-Ferrand lors des journées d’été d’Europe Écologie Les Verts :

1. Un livret vert pour préparer l’avenir et créer dès emplois en luttant contre le gaspillage

2. Une double réforme fiscale : la justice et l’environnement

3. Adopter en France la loi américaine contre l’évasion dans les paradis fiscaux

4. Mon arme de dissuasion massive contre la spéculation : la mutualisation des dettes

5. Un audit européen des dettes publiques

Lire le contenu des propositions à l’aide du lien ci-dessous :

http://evajoly.fr/2011/08/18/lausterite-nest-pas-une-fatalite-5-propositions-pour-repondre-a-la-crise/?utm_source=Eva+Joly&utm_campaign=267c9873f3-NewsprimaireEcolo&utm_medium=email