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Hommage au général Bigeard : un manque de respect pour les victimes de la torture en Algérie

15 novembre 12 in solidarité

Le ministre de la défense inaugurera, mardi 20 novembre, sur le site du mémorial des guerres d’indochine, à Fréjus, une stèle qui accueillera les cendres du général Bigeard.
Le même jour, un hommage sera rendu dans le Finistère devant le mémorial indo à L’Hôpital Camfrout à 13 h 30.
Europe Ecologie Les Verts s’indigne qu’on puisse rendre hommage à un général qui a pratiqué la torture pendant plusieurs années en Algérie, et qui le revendiquait. Les langues se sont déliées depuis. Les faits sont avérés. Ces pratiques honteuses ne grandissent pas notre pays, au contraire. Les faits d’armes de Bigeard en Indochine ne justifient pas cet hommage. La France, qui se dit patrie des droits de l’homme, doit reconsidérer sa position. EELV ne s’associera pas à cet hommage.

La France a-t-elle des leçons à donner à la Turquie ?

24 janvier 12 in solidarité

Lors du vote au sénat hier, le groupe écologiste, au complet et unanimement, a voté contre le projet de loi visant à réprimer la contestation des génocides.
Entendons-nous bien : les écologistes ont toujours été présent/es, et le seront toujours, pour dénoncer les génocides, les persécutions et les massacres visant un peuple. Ils l’ont fait pour les Rwandais, pour les Arméniens, pour les Tziganes, pour les Juifs. Il ne s’agissait bien sûr pas, en votant contre cette loi, de nier quelque génocide que ce soit.
Il s’agissait, pour les écologistes, d’affirmer une nouvelle fois l’importance, pour l’exercice réel de la démocratie, que la liberté d’expression soit la plus large possible et de dire que c’est par l’information libre et la qualité du débat citoyen qu’on doit combattre les idées erronées ou simplistes, pas par l’accumulation des interdits et des sanctions !
…Et si l’état français veut pointer du doigt ce grand pays européen qu’est la Turquie à travers une histoire vieille de près d’un siècle, alors il est bon de rappeler qu’en sept années et demie de guerre en Algérie, l’armée française a tué entre 300 000 (estimation française) et 1,5 million de personnes (selon l’état algérien).
La France a un impérieux devoir de mémoire concernant ces faits qui remontent à un demi siècle et notre pays n’a de leçon à donner à personne.

(Merci à Claire Duval, candidate EELV dans le Morbihan à qui j’ai emprunté la première partie de ce texte)

Printemps arabe : les exemples de solidarité viennent de l’autre côté de la Méditerranée

18 juin 11 in solidarité

Après 6 mois de révolte dans les pays arabes, que voyons nous ?

D’un côté, la Tunisie (10 millions d’habitants) accueille, nourrit et intègre dans ses écoles les enfants des 200 000 migrants qui ont fui les combats qui font rage en Lybie.

De l’autre côté de la Méditerranée, l’Europe forteresse se mobilise avant tout pour ériger des murs artificiels destinés à repousser ces réfugiés. Des querelles entre pays, plus fermés les uns que les autres, éclatent pour savoir qui arrivera à se « débarrasser » des quelques milliers de réfugiés ayant survécu à la fuite par la mer dans des boat peoples d’un nouveau genre. La France sarkozienne était évidemment en pointe dans ce registre, n’hésitant pas à agiter la peur de l’invasion de l’Europe. Celle-ci n’a pas eu lieu, bien évidemment. Les grandes migrations, qu’elles soient dues à des catastrophes climatiques ou à des conflits armés, sont régionales. On le voit en ce moment avec les Syriens qui se réfugient de l’autre côté de la frontière, en Turquie.

Deux auteurs présents au festival des Etonnants Voyageurs à Saint Malo ont retenu mon attention lors des débats consacrés au printemps arabe :

- le tunisien Tahar Bekri, poète d’une terre sans frontière, auteur de Salam Gaza (Elyzad éditions)

- l’égyptien Khaled al-Khamissi, auteur de Taxi (Actes sud), mosaïque de 58 conversations avec des chauffeurs de taxi cairotes qui disent, à leur manière, la crise, la misère et la corruption vécue en Egypte ces dernières années.

 couvProg

Libye : les risques d’un engrenage

25 mars 11 in solidarité

La résolution de l’ONU donnant mandat aux pays occidentaux d’intervenir en Libye est sujette à interprétation. Ce n’est pas seulement la neutralisation de l’espace aérien. Les abstentions du Brésil, de l’Inde, de l’Allemagne notamment, m’ont alerté. Les réserves (le mot est faible) de l’Organisation de l’Unité Africaine et de la Ligue arabe m’interpellent. L’affaire prend une tournure à la limite du colonialisme.

bahrein

De même, il faut noter l’absence de réaction des pays instigateurs de la résolution devant l’envoi de troupes d’Arabie Séoudite (1000 hommes) au Bahrein pour soutenir un régime qui ne vaut pas mieux que celui de Kadhafi, et où ont lieu des manifestations populaires et pacifiques. Là aussi, comme au Yémen et maintenant en Syrie, le sang a coulé et coule encore. Pourquoi ces deux poids, deux mesures ? Pourquoi cette mansuétude vis à vis de l’Arabie Séoudite qui n’a rien d’une démocratie, non plus ? Pourquoi n’avoir pas réagi plus tôt avec d’autres moyens que des bombes.

Il est temps de remettre en question les ventes d’armes dans le monde. Qui a armé Kadhafi ? Qui lui a vendu les armes qui donnent prétexte à cette intervention ?

Rappelons également que la France, ou plutôt, son Président a signé un accord nucléaire avec Kadhafi le 25 juillet 2007 à Tripoli qui autorise  »les institutions et entreprises industrielles des deux pays à œuvrer conjointement en vue de la réalisation de projets de production d’énergie nucléaire »

Sans commentaire.

Jean-Pierre Bigorgne

Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, met en garde :

‘ »on s’engage dans un engrenage épouvantable. ce qui me gêne dans cette opération, c’est qu’on prétend installer la démocratie et un Etat de droit avec des bombardiers ; à chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué mais le remède était pire que le mal. Des interventions destinées à prévenir des massacres, j’en ai vu d’autres, elles ont gelé la situation et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires. On ne va pas faire la révolution à la place des Libyens. »