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Stationnement : les raisons de l’abstention des écologistes

24 décembre 12 in Mobilité

Dans un article d’OF du 24/12, Bernard Poignant revient sur le vote des élus écologistes au conseil municipal du 21 décembre en le jugeant incohérent et affirme n’avoir pas été prévenu.
Depuis la réunion de majorité du lundi précédent le conseil, où de nombreuses réserves ont été émises, M. le maire était bien au courant des difficultés posées par le passage en stationnement payant de la totalité du parking de la Providence nouvellement aménagé. Les raisons sont très simples : hormis les personnes venant du nord de l’agglomération pouvant stationner à la Croix des gardiens, les salariés résidant à l’est, au sud et à l’ouest de la Cornouaille et travaillant dans le centre ville ne peuvent utiliser les futurs parcs relais en projet à l’eau blanche et à Kerdrezec, ceux-ci étant prévus dans le projet transports encore en attente du rapport de l’enquête publique. A l’instar de la ville de Brest, qui vient de modifier son plan stationnement après la mise en service du tramway, il eut été cohérent d’attendre la mise en place des lignes de Bus à Haut Niveau de Services pour faire évoluer les conditions de stationnement dans le centre ville, et en particulier à la Providence.
Malgré de nombreuses discussions avec la directrice de cabinet du maire toute la journée précédant le conseil, il n’a pas été possible d’obtenir le report de cette décision qui n’avait aucun caractère d’urgence, le reste de la délibération pouvant être adopté.
C’est la raison pour laquelle les élus écologistes se sont abstenus.

Véhicules électriques : enfin un bilan carbone !

12 octobre 12 in énergie, environnement, Mobilité

A en croire les politiques français, l’avenir de la planète automobile passe par le développement du véhicule électrique. Pour en avoir le coeur net, Anders Hammer Stromman (université de Trondheim) et son équipe ont comparé les analyses de cycle de vie des véhicules légers électriques et thermiques.
Si l’on estime le bilan carbone des deux types de véhicules, l’origine de l’électricité servant à la produire et à l’alimenter est primordiale. En prenant une électricité dont le facteur carbone est comparable à la moyenne européenne (337 grammes de CO2 le kilowattheure, selon PricewaterhouseCoopers), les émissions imputables au véhicule électrique seront de 20 à 40% inférieures à celles de la voiture à essence et de 10 à 14% moindres que celles d’une voiture roulant au gazole, sur la base de la durée de vie du véhicule et de 150.000 kilomètres parcourus.
Si l’électricité est majoritairement produite avec du gaz naturel (600 g/CO2/kWh), les véhicules à essence émettent encore 12% de plus, en moyenne, que les VE. Les diesel, en revanche, font jeu égal. En revanche, si l’électron est essentiellement produit par des centrales au charbon (+900g/CO2/kWh), le bilan carbone du véhicule électrique sera de 17 à 27% plus important que celui de la voiture thermique.
Contrairement à sa cousine thermique, la part la plus lourde de l’empreinte carbone du VE est imputable à sa fabrication et à celle de sa batterie: plus de 90 grammes d’équivalent CO2/km (g.éq.CO2/km) contre 43 g.éq.CO2/km pour le véhicule thermique. La fabrication de la batterie du VE étant responsable, à elle seule, de près de 40% de l’impact carbone de la production du VE.
Contrairement à une idée reçue, le parc nucléaire français ne nous place pas dans une configuration très différente de nos voisins, compte tenu de la politique mise en place par les pouvoirs publics (relayés par la région Bretagne), à savoir l’installation de bornes de recharges rapides. Elles provoquent des pics de consommation en pleine journée auxquels ne peuvent répondre les réacteurs nucléaires qui fonctionnent en base. Il est alors fait appel aux centrales au fuel, au gaz, ou au charbon.
Conclusion : la voiture électrique n’est ni un véhicule propre, ni un véhicule décarboné. C’est une variante de la voiture individuelle qui utilise une autre motorisation tout aussi consommatrice de matière première (voire même davantage) et d’énergie.
La mobilité durable passe par une utilisation croissante des modes doux, des transports en commun et des alternatives à l’autosolisme.

Plan voiture : où va le gouvernement ?

30 juillet 12 in énergie, environnement, Mobilité, solidarité

Les acquéreurs de voitures électriques recevront une aide gouvernementale de 7.000 euros, soit 2.000 € de plus qu’actuellement. Le bonus maximal pour les voitures hybrides est porté à 4.000 € (il est doublé) et rendu accessible aux entreprises, qui jusqu’à présent ne bénéficiaient que d’une prime forfaitaire de 400 €.
Il s’agit, ni plus ni moins, d’un cadeau fait à une minorité de personnes aux revenus suffisamment confortables pour s’acheter des véhicules dont le prix oscille entre 30 000 et 35 000 € et dont le bilan carbone est quelconque.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [page6], « du puits à la roue » (prenant ainsi en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication et au fonctionnement), le bilan carbone serait de 126 g/CO2 pour le véhicule électrique contre 161 g/CO2 par km pour le véhicule thermique. Depuis la date de cette note de l’Ademe (juillet 2009), les émissions de CO2 du véhicule thermique ont chuté de 19 g/CO2 par km… Ce bilan carbone remet en cause l’idée reçue selon lequel la voiture électrique serait « zéro émission » de CO2.
Le soutien du développement de la voiture électrique devrait s’accompagner d’une analyse plus globale de l’ensemble des éléments :
- l’installation des bornes de recharge rapide pronés par les constructeurs revient entre 5000 et 8000 € pièce.
- Ce sont les centrales thermiques qui permettront de répondre aux pics de consommation électrique générés par les recharges rapides.
- Le bilan global environnemental et énergétique des batteries (matières premières, recyclage des déchets…) n’est pas pris en comptesans parler de l’aspect social avec la mise en place de primes importantes au profit d’une minorité de personnes ayant les moyens de s’acheter des véhicules haut de gamme chers…
Mi-juin, une étude de l’OCDE estimait entre 500 et 700 € l’investissement nécessaire pour éviter l’émission d’une tonne de CO2 en roulant électrique. Est-ce bien raisonnable ?
C’est l’ensemble du secteur des transports et de la mobilité qui doit être repensé et c’est là que doit s’engager la transition.
Dans ce domaine, visiblement, le changement, ça n’est pas pour maintenant…

Le projet transports au service de la santé des habitants de l’agglomération

18 juin 12 in environnement, Mobilité

Les gaz d’échappement des moteurs diesel sont désormais classés parmi les «cancérogènes certains» pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ/IARC), l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les experts estiment que les preuves montrant qu’une exposition aux gaz d’échappements de moteurs diesel associée à un risque accru de cancer du poumon sont suffisantes pour classer ces gaz dans le groupe des cancérogènes certains pour les humains (Groupe 1).
«Les preuves scientifiques sont irréfutables et les conclusions du groupe de travail ont été unanimes: les émanations des moteurs diesel causent des cancers du poumon», a déclaré le docteur Christopher Portier présidant le groupe.
«Etant donnés les impacts additionnels pour la santé des particules diesel, l’exposition à ce mélange chimique doit être réduite dans le monde entier», a-t-il ajouté dans une déclaration.
En 2010, le transport routier a été responsable de 55% des émissions d’oxyde d’azote (NOx) en France, issues en particulier des véhicules diesel. Les poids lourds diesel et les voitures particulières diesel catalysées sont les plus polluants, selon le dernier inventaire d’émissions 2010 du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa)* réalisé pour le ministère de l’écologie et publié mercredi 13 juin.
L’oxyde d’azote constitue, avec les particules fines, la pollution majeure des transports routiers susceptibles de provoquer des troubles respiratoires, notamment chez les enfants, et d’aggraver les troubles des sujets asthmatiques.
Ce nouveau constat confirme la nécessité de développer les transports en commun et les modes doux de manière impérative dans les zones urbaines. Rappelons que les bus au gaz du réseau QUB de Quimper Communauté n’émettent ni particule ni oxyde d’azote.
Ces déclarations des plus éminents spécialistes justifient d’autant plus la mise en oeuvre du projet transports et du schéma vélo (à l’étude) de Quimper Communauté, qui constituent des actions déterminantes de la collectivité destinées à améliorer la santé des habitants de l’agglomération.

les voitures électriques ne sont pas des véhicules décarbonés

24 février 12 in énergie, environnement, Mobilité

Selon une récente étude allemande, la voiture électrique ne serait pas la meilleure solution à moyen terme pour réduire les émissions polluantes.
Si l’on regarde de près, le constat est clair : la voiture électrique ne rejette pas de gaz à effet de serre, la voiture thermique oui. Mais l’institut allemand d’écologie appliquée estime que pour le moment, le véhicule thermique reste le moyen de transport sur lequel il faut se concentrer : « le développement des voitures électriques en Allemagne peut permettre de réduire les émissions de CO2 mais dans une moindre mesure que celle de voitures traditionnelles ».
Selon cette étude, 14 % du parc automobile allemand sera constitué d’électriques et d’ hybrides en 2030, ce qui engendrera une baisse des émissions de l’ordre de 6 %. À titre de comparaison : « Si les voitures à essence gagnent fortement en efficacité énergétique d’ici 2030, elles peuvent faire baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre », explique le chercheur Florian Hacker, en parallèle de cette étude.
La seule condition pour que les véhicules électriques soient réellement propres est « le développement des énergies renouvelables ». L’institut allemand s’inquiète justement de la recharge de ces autos, qui pourraient « renforcer le recours à des centrales à charbon polluantes ».
Revenons en France : la région Bretagne, prenant le relais du gouvernement, incite à la création de bornes de recharge rapide à l’usage du public pour permettre aux utilisateurs de voitures électriques de recharger leurs batteries en pleine journée, période pendant laquelle les centrales thermiques font face aux consommations de pointe.
Pas vraiment ce qu’il y a de plus « renouvelable ».

La voiture électrique : ce n’est pas la panacée

10 mars 11 in Mobilité

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Elle a 3 inconvénients majeurs : un prix excessif, une autonomie médiocre et un bilan carbone loin d’être satisfaisant.

LE PREMIER FREIN : LE PRIX

Le prix de vente ou de location longue durée établi par les constructeurs automobiles est excessif et dissuasif. Malgré une aide substantielle de l’Etat fixée à 5000 euros, l’achat d’une voiture électrique devrait néanmoins s’établir à environ 35.000 euros. Ce prix hors de portée du plus grand nombre amène certains constructeurs à revoir en urgence à la baisse le nombre de voitures électriques vendues d’ici à 2015, signe avant-coureur d’un échec annoncé. Peugeot espère vendre à peine 50.000 exemplaires de la Ion d’ici 2015, soit 0,4% des voitures vendues chaque année en France. Dans le meilleur des cas, la Commission européenne estime à 2% la part de marché de la voiture électrique.
 
LE SECOND FREIN : L’AUTONOMIE

La faible autonomie dudit véhicule électrique en fait une seconde voiture à usage urbain et périurbain. Les constructeurs automobiles annoncent une autonomie d’à peine 150 kms. Or, selon un rapport du Conseil d’analyse économique dit « Véhicule 2030 », cette autonomie théorique ne prend pas en considération certaines options vitales comme les phares, les essuie-glaces, le dégivrage des pare-brises ou le chauffage de l’habitacle. Aux dires des auteurs du rapport « Véhicule 2030 », l’autonomie réelle de la voiture électrique pourrait être sensiblement plus faible !
 
LE TROISIEME FREIN : LE BILAN CARBONE

Enfin, le bilan écologique et climatique semble moins favorable que prévu. En effet, l’usage exclusivement urbain ou périurbain de la voiture électrique nécessite une seconde voiture et ne remplacera donc pas la première voiture « thermique ». La voiture électrique ne viendra donc pas en substitution au véhicule thermique mais en ajout. Or, la fabrication d’une automobile est responsable de 14% à 20% des émissions globales d’un véhicule. De plus, le mix énergétique nécessaire à la production de l’électricité de la voiture électrique induit un bilan carbone loin d’être neutre, notamment durant les périodes de pic de consommation, appelées à augmenter de 10% selon ERDF. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [page6], « du puits à la roue » (prenant ainsi en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication et au fonctionnement), le bilan carbone serait de 126 g/CO2 pour le véhicule électrique contre 161 g/CO2 par km pour le véhicule thermique. Depuis la date de cette note de l’Ademe (juillet 2009), les émissions de CO2 du véhicule thermique ont chuté de 19 g/CO2 par km… Ce bilan carbone remet en cause l’idée reçue selon lequel la voiture électrique serait « zéro émission » de CO2.
Le gouvernement britannique a cessé de subventionner le développement de ce type de véhicule
En zone urbaine, seuls le développement des transports en commun ainsi que la promotion des modes de déplacement doux sont à même de répondre efficacement et durablement aux contraintes écologiques.

La question des prises pour les voitures électriques sur la voie publique.
 

La nuit le MWH est à moins 50€, la journée c’est plus proche de 100€ et aux heures de pointe 150€, jusqu’à 350€ quelques fois (voir : http://www.rte-france.com/uploads/media/pdf_zip/publications mensuelles/apercu_energie_elec_2010_10.pdf ) à la dernière page du document.

Le nucléaire fournit 80% de l’électricité la nuit, quand on consomme peu. Aux heures de pointe, quand on consomme beaucoup, ça peut descendre à 60%. Le complément vient du charbon, fioul (barrages et éolien en partie).
Autre document intéressant :

http://www.rte-france.com/fr/developpement-durable/maitriser-sa-consommation-electrique/consommation-production-et-contenu-co2-de-l-electricite-francaise#telechargement

On y trouve les consommations d’électricité par filière et par 1/4 d’heure.
A certaines périodes de froid, notamment, EDF met en marche les centrales à fioul. Celles au charbon (l’énergie la moins chère) marchent en continue). Quand ça ne suffit pas, EDF importe de l’énergie, surtout d’Allemagne (charbon, fioul). RTE précise bien que ce n’est pas pris en compte dans le CO² émis, quand il s’agit d’importation.

Il existe différents modes de charge: lente(3kW), rapide(22kW) ou ultra-rapide (43kW). On voit bien que la charge rapide rajoute de la charge CO2 sur le système (appel de pointes), comme nous venons de le voir ci-dessus. Lors d’une table ronde traitant des infrastructures liées aux voitures éléctriques, c’est EDF qui a alerté avec insistance sur le danger de la charge rapide façon station service, car ces charges seront faites en journée et même en heures de pointe du matin et du soir, et seront donc potentiellement très carbonées (appel de centrales à gaz, à fuel ou à charbon). Ils ont plaidé pour un modèle qui privilégie la charge à domicile (surtout de nuit). Mais les constructeurs (Renault, BMW, Toyota) ne sont pas du même avis et veulent toujours faire des véhicules électriques qui ressemblent le plus possible à leurs voitures actuelles.