L’actualité sur les pesticides appelle à un changement de modèle agricole

La dangerosité des pesticides dûment reconnue.

Entre les trois avis défavorables émis par l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) le 16 janvier et le débat du 23 janvier au Sénat sur rapport de la mission commune d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé et l’environnement sortie le 10 octobre dernier, la question de la dangerosité des pesticides à tous les niveaux est enfin dûment reconnue.

Pour les élu-e-s régionaux écologistes de Provence Alpes Côte d’Azur, cette actualité doit se traduire dans des mesures d’urgence mais aussi l’accompagnement dynamique du changement de modèle agricole.

Les avis de l’EFSA et le rapport de la mission commune d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé et l’environnement doivent nous interroger en profondeur sur les conséquences de l’utilisation massive de pesticides sur la santé des paysans et des consommateurs, mais aussi leur impact sur la biodiversité.

Arrêtons le financement d’un modèle agricole qui nous rend malade

Alors qu’en juillet dernier, un décret reconnaissait enfin la maladie de Parkinson comme une maladie professionnelle et que le taux plus élevé de cancers dans la profession agricole n’est pas contesté, nous continuons de financer sans infléchissement un modèle agricole qui nous rend malade.

La nouvelle PAC doit sérieusement prendre en compte notre santé

A l’heure où nous entrons dans la dernière ligne droite des négociations autour de la PAC (Politique Agricole Commune), le rapport d’information débattu au Sénat va plus loin en préconisant notamment un renforcement du plan Ecophyto 2018 qui prévoit de réduire de 50% la quantité de pesticides utilisés en France et un meilleur contrôle des obtentions d’autorisation de mise sur le marché. Mais il devrait avant tout inspirer nos représentants dans les instances de l’Union européenne pour que la nouvelle PAC prenne sérieusement en compte notre santé et celle de nos écosystèmes. 

Objectif de 30% d’agriculture biologique en PACA d’ici 2020, grâce aux écologistes. 

Dans notre Région, première de France pour ses surfaces cultivées en agriculture biologique (le taux de pénétration de 10,5 % de la Surface Agricole) ; nous avons fait voter en 2011 un amendement permettant d’introduire l’objectif de 30% d’agriculture biologique en PACA d’ici 2020.

Délibération « zéro phyto » en PACA, grâce aux écologistes. 

Par ailleurs, nous avons également fait voter en juin 2011 une motion puis, en octobre 2012, une délibération « Zéro phyto » , hors domaine agricole, pour les communes qui souhaitent développer une telle démarche.

Un dispositif régional d’appui se met en place qui soutient, valorise et accompagne financièrement les collectivités qui souhaitent aller vers le zéro Phyto et s’engagent ainsi dans une charte régionale dans l’entretien et l’aménagement des espaces publics (Voierie, terrains de sport, cours d’école, espaces verts, cimetières, zones d’activités,…), avec notamment des créations de postes d’animateur de démarche « zéro phyto » dans le cadre du Contrat régional pour l’Emploi et une Economie Responsable (CREER).

Pour consulter les documents en question, cliquer ici

La priorité aujourd’hui doit être la promotion des systèmes agraires sans pesticides ainsi qu’aux programmes de recherche qui les consolident, afin de sortir l’agriculture de cette dépendance vis-à-vis des pesticides chimiques.

Le groupe n’oublie pas le douloureux décès de Marie Tarbouriech, conseillère régionale EELV des Hautes-Alpes.

Ingénieur agronome, conseillère agricole pendant 10 ans, elle apportait un appui technique aux exploitations d’arboriculture fruitière du département et a pu ainsi être confrontée à la réalité économique et écologique (pesticides, pollution, intoxications…) de ce secteur.

Elle est décédée d’un cancer à 53 ans, le 11 janvier dernier.

Annick Delhaye, vice-présidente Développement soutenable, Environnement / Energie / Climat

Jacques Olivier, président de la commission Agriculture, forêt, pêche, littoral

Anne-Marie Hautant, vice-présidente santé, alimentation

André Aschiéri, vice-président Foncier, logement, habitat

Christian Desplats, président de l’ARPE

Annabelle Jaeger, déléguée à la biodiversité

Sophie Camard, co-présidente du groupe, présidente de la commission Emploi, développement économique régional, enseignement supérieur et innovation

Pierre Souvet, conseiller régional représentant la Région à l’Observatoire régional de la Santé

 

Comment se porte la Biodiversité dans notre Région ?

Le baromètre de la nature, présenté par le magazine Terre Sauvage et l’Observatoire Régional de la Biodiversité en fin d’année 2012, a confirmé que notre Région Provence Alpes Côte d’Azur bénéficie d’une très grande biodiversité fortement menacée, faisant d’elle un « Hot Spot ». La richesse des climats et des écosystèmes présents sur le territoire régional a permis le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles : la région abrite par exemple près des deux tiers des espèces végétales françaises (4 700 espèces à fleurs sur les 6 000 en France), 100 espèces de mammifères (143 en France), et de nombreuses espèces d’oiseaux (237 espèces d’oiseaux nicheurs sur les 275 en France).

Comment se porte-t-elle ?

Commençons par les bonnes nouvelles, car elles existent : une forêt qui progresse, tout comme les surfaces cultivées en agriculture biologique (la Région PACA est ainsi la première de France !), un état des eaux côtières également grâce aux efforts d’épuration depuis 20 ans (un indicateur : la surface des herbiers de posidonie qui se stabilise enfin !) , certains espèces menacées ont remonté la pente : les mérous (bel indicateur car dernier maillon de la chaîne alimentaire), l’aigle de Bonelli qui se porte mieux ou encore le loup qui a conquis de nouveaux territoires.

Comme quoi, des mesures de protection peuvent être efficaces pour l’espèce et son habitat, au bénéfice de l’espèce bien sûr mais aussi de l’homme ; c’est tout à fait évident dans le cas de la qualité des eaux !

Et interrogeons nous sur les menaces… car elles sont directement liées à nos modes de vie. L’urbanisation et la pollution fragilisent notre patrimoine naturel et la survie de nombreuses espèces.

La pression foncière pèse lourdement dans notre région ; l’urbanisation ralentit mais reste une menace essentielle pour la biodiversité, notamment dans les espaces agricoles et naturels péri-urbains, pourtant essentiels au bon état d’une biodiversité ordinaire. Prenons l’exemple des oiseaux communs liés au patrimoine bâti qui ont chuté de 26% depuis 2002 ! ou ceux des espaces agricoles : – 13%. Encore une fois, pour ceux qui sont insensibles à l’évolution de ces espèces, qu’ils réalisent que leur état est un indicateur de l’état de notre environnement également…

Urbanisation et pollution pèsent aussi lourdement sur nos zones humides qui sont pourtant tout autant des réservoirs de biodiversité que des zones utiles à l’homme car « tampons » pour les inondations par exemple. Leur surface diminue, les pollutions agricoles et urbaines les abîment.  Idem pour les eaux côtières comme le Golf de Fos pour ne citer que le plus emblématique, où métaux lourds, pesticides et même des PCB se concentrent.

Pour en savoir plus, je vous laisse découvrir le premier baromètre de la nature en PACA, publié par notre nouvel Observatoire régional de la Biodiversité, sur le site de l’Agence Régionale pour l’Environnement. Nous avons souhaité la création de cet Observatoire afin de donner au plus grand nombre une information claire et synthétique sur l’état de la biodiversité en PACA et aider les décideurs à intégrer la biodiversité dans leurs politiques.

« Sans nature, pas de futur », nos destins sont liés. C’est elle qui nous nourrit, nous soigne, nous ravit les sens et l’esprit, régule nos climats, absorbe nos pollutions… bref, elle est notre assurance-vie ! Avec beaucoup d’autres, à commencer par les acteurs de la biodiversité que sont les associations de protection de la nature et les gestionnaires des espaces naturels, nous continuerons pourtant à convaincre le plus grand nombre de cette évidence : la biodiversité n’est pas une contrainte de plus, mais bel et bien une formidable opportunité, pour ceux qui la préservent, de développer activités et emplois, dans un environnement sain et bénéfique tout autant aux espèces qu’à l’homme ! L’originalité de notre région repose sur une biodiversité exceptionnelle et unique : notre culture, modes de vie, nos produits, notre tourisme…sachons continuer à en profiter en donnant aux générations futures les mêmes possibilités, voir davantage encore…

Annabelle Jaeger, Conseillère régionale, élue déléguée à la biodiversité

 

Pour préserver la biodiversité, conditionnons l’action de la Région !

Pour préserver la biodiversité, conditionnons l’action de la Région !

- La région Provence-Alpes-Côte-D’azur : une biodiversité exceptionnelle mais menacée. Quels impacts économiques ?

Le baromètre de la nature, présenté par le magazine Terre Sauvage et l’Observatoire Régional de la Biodiversité le 16 novembre dernier, a confirmé que la Région Provence Alpes Côte d’Azur bénéficie d’une très grande biodiversité fortement menacée, faisant d’elle un « Hot Spot ». La richesse des climats et des écosystèmes présents sur le territoire régional a permis le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles : la région abrite par exemple près des deux tiers des espèces végétales françaises (4 700 espèces à fleurs sur les 6 000 en France), 100 espèces de mammifères (143 en France), et de nombreuses espèces d’oiseaux (237 espèces d’oiseaux nicheurs sur les 275 en France).

Mais l’urbanisation et la pollution fragilisent ces milieux naturels et la survie de nombreuses espèces. Ces menaces sur la biodiversité pourraient avoir de graves impacts sur la qualité de vie mais aussi sur la production agricole et alimentaire ou encore sur l’économie du tourisme, pour ne citer que quelques-uns des services rendus par la nature.

- Une Stratégie Globale pour la Biodiversité et la création d’un Observatoire Régional de la Biodiversité

C’est pourquoi le Conseil régional a engagé dès 2010, sous la responsabilité de la conseillère régionale EELV Annabelle Jaeger, l’élaboration d’une Stratégie Globale pour la Biodiversité. Elle vise à sensibiliser et mobiliser tous les acteurs du territoire et à réorienter les politiques publiques pour supprimer leurs impacts négatifs sur la biodiversité. Dans ce cadre, un Observatoire Régional de la Biodiversité a été mis en place par l’ARPE (Agence Régionale pour l’Environnement) pour favoriser la diffusion de la connaissance sur la biodiversité et permettre d’intégrer cette thématique dans les décisions publiques.

- Avis unanime du CESER pour la prise en compte de la biodiversité dans les politiques du Conseil Régional.

Dans ce contexte, le Comité Economique, Social et Environnemental Régional (CESER) a rendu public le 26 octobre un avis adopté à l’unanimité de ses membres, sur la prise en compte de la biodiversité dans les politiques du Conseil Régional.

Le CESER analyse l’impact des aides publiques dommageables à la biodiversité et estime ainsi que l’enjeu principal est de préserver les milieux et espaces naturels, en limitant l’artificialisation. Il demande que toutes les politiques et schémas structurants de la Région soient analysés au crible de 4 critères concernant leur impact sur l’emprise au sol, la surexploitation des ressources naturelles, les pollutions (eau, air, sol, sous-sols), et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.

 EELV défend l’éco-conditionnalité dans les politiques du Conseil Régional.

Le groupe des élu-e-s Europe Ecologie Les Verts / Partit Occitan, qui défend l’éco-conditionnalité de l’action publique, se félicite que les recommandations du CESER rejoignent les siennes en matière de bio-conditionnalités pour faire évoluer l’action régionale dans la préservation de la biodiversité.

Il porte des propositions dans ce sens dans le cadre de l’élaboration du budget régional 2013.

Télécharger le baromètre de la nature

Télécharger l’avis du CESER

En savoir plus sur l’Observatoire régional de la Biodiversité

Les enjeux de la conférence d’Hyderabad sur la diversité biologique

La onzième conférence des parties à la CDB (convention sur la diversité biologique) s’est ouverte lundi 8 octobre 2012, pour deux semaines, dans la ville d’Hyderabad en Inde. Elle fait suite à la conférence de Nagoya, d’octobre 2010 qui avait abouti à un accord très attendu sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (dit « protocole APA »). Deux autres accords avaient par ailleurs été conclus à cette occasion : un nouveau plan stratégique visant à stopper l’érosion de la biodiversité pour les années 2011 à 2020, appuyé sur 20 objectifs (dits « cibles d’Aïchi ») et une stratégie de mobilisation des ressources financières pour augmenter les niveaux actuels d’ADP (aide publique au développement) dans le domaine de la biodiversité.

Deux ans plus tard, Hyderabad doit essentiellement préciser les accords de Nagoya.

> Le PROTOCOLE APA
Le protocole de Nagoya, fortement soutenu par les pays très riches en biodiversité a pour but d’encadrer l’accès des industriels ou des chercheurs aux ressources génétiques d’un pays en favorisant le partage des bénéfices tirés de l’utilisation de ces ressources, selon un dispositif contractuel. Plusieurs articles doivent être discutés comme l’application du protocole à des « produits dérivés » (article 2), la création d’un mécanisme mondial pour les ressources situées dans des zones transfrontalières (article 10), la création d’un mécanisme de surveillance (articles 16 et 30) ou encore la relation avec d’autres instruments internationaux.

Le protocole doit entrer en vigueur à partir de 2014. Il nécessite pour cela la ratification d’au moins 50 pays. À ce jour, seuls six États l’ont ratifié : Gabon, Jordanie, Mexique, Rwanda, Seychelles et Laos. La France l’a signé en septembre 2011 et devrait intégrer un dispositif sur ce point dans sa future loi cadre sur la biodiversité en 2013.

> Le PLAN STRATÉGIQUE
La Convention doit faire le point sur la mise en oeuvre des cibles d’Aïchi et notamment leur intégration dans les plans nationaux de protection de la biodiversité. Au niveau international, 91 % des parties de la CDB ont élaboré une stratégie et des plans d’action afin de protéger la nature et la biodiversité, mais seules quatorze nations ont révisé ces documents en prenant en compte le plan stratégique accepté à Nagoya. Retenons par exemple l’objectif 3 (suppression, réduction ou réforme des subventions nuisibles à la biodiversité), et notons que le gouvernement français n’a pas donné suite à ce jour au rapport Sainteny. Ou l’objectif 11 de réaliser 17 % de zones terrestres protégées et 10 % de zones marines protégées : la France compte à ce jour environ 13 % de son territoire classé en zones protégées, mais n’inclut pas dedans les PNR (parcs naturels régionaux), qui représente le plus faible niveau de protection selon le classement établi par l’UICN (Union internationale de conservation de la nature). Au niveau international, on estime qu’environ 12,7 % des zones terrestres et 1,6 % des zones marines sont protégées.

> La MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIÈRES
Nagoya prévoyait « une augmentation substantielle » des financements, mais se heurte à trois écueils : une évaluation des besoins, un engagement des États et la mise en oeuvre d’instruments.

Le GEF (Fonds pour l’environnement mondial) évalue entre 74 et 191 milliards de dollars l’atteinte des 20 cibles d’Aïchi d’ici à 2020. On estime aujourd’hui que l’APD mondiale consacrée à la biodiversité atteint 4,3 milliards d’euros par le canal bilatéral et 0,6 milliard d’euros par le canal multilatéral. Les pays développés consacrent quant à eux un budget total de 46 milliards d’euros au domaine de la biodiversité. La conférence d’Hyderabad devrait également permettre d’avancer sur le cadre de suivi et de surveillance des engagements financiers.

Le projet actuel de conclusions du sommet comporte une demande d’augmentation de 10 % des flux consacrés à la biodiversité.

> La GOUVERNANCE DE LA BIODIVERSITE EN HAUTE MER

La convention est chargée d’élaborer, selon sept critères, une liste d’aires marines à protéger. À Hyderabad devraient être adoptées les propositions issues de deux ateliers régionaux : Pacifique sud-ouest et Caraïbes-Atlantique central et occidental.

En savoir plus : www.cbd.int

Intégrer la biodiversité dans nos politiques régionales

Parce que le bon état de la biodiversité nous concerne tous, et chacun de nos secteurs d’activité- qui en dépende directement ou indirectement-, il est urgent de l’intégrer dans nos politiques régionales. Dans le cadre de la dynamique d’élaboration de notre Stratégie Globale pour la Biodiversité en PACA, cela a commencé avec des décisions fortes dans différents secteurs comme :

- Agriculture : soutien fort à l’agriculture biologique avec par exemple la prise financière en charge des démarches de certification. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est aujourd’hui la première région française pour l’Agriculture Bio.

- Soutien aux communes : Délibération « O phyto », pour les communes qui souhaitent développer une démarche « zéro phyto », un dispositif régional d’appui se met en place. La Région soutient, valorise et accompagne financièrement les collectivités qui souhaitent aller vers le 0 Phyto dans l’entretien et l’aménagement des espaces publics (Voierie, terrains de sport, cours d’école, espaces verts, cimetières, zones d’activités,…), avec notamment des créations de postes d’animateur de démarche « zéro phyto » dans le cadre du Contrat régional pour l’Emploi et une Economie Responsable (CREER).

- Emploi : postes 0 phyto, soutien de la Région à la création de nouvelles filières basées sur la biodiversité comme le développement de filières de recyclage des fibres textiles, de la paille de riz et de lavande qui peuvent être transformés en matériaux d’isolation tout en créant des emplois non délocalisables.

- Formation : L’IRFED, Institut régional de formations à l’Environnement et au développement durable, créé par la Région en 2009, intègre dès la rentrée 2012 les enjeux de biodiversité avec les thématiques ci-dessous : Gestion et protection des ressources, Prévention des risques et traitement des pollutions, Eco-construction et éco-réhabilitation, Services à l’environnement.

Les Formations en préparation sont par exemple : Utilisation des essences locales dans la construction bois, Mise en oeuvre d’espèces végétales appropriées dans le cadre des travaux de génie écologique (intervention sur les carrières par exemple), De formateur à destination des professionnels de la formation dans les domaines du bâtiment …

- Recherche : la Région a mobilisé ses fonds de soutien à la recherche pour accueillir le CESAB, le Centre de Synthèse et d’Analyse de la Biodiversité, programme phare de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB). Mis en place en 2012 à Aix au pôle de l’Arbois, il a pour vocation de rassembler des groupes d’experts de renom et de toutes nationalités dans le but de développer des projets de synthèse et d’analyse de données existantes ; et de permettre notamment à des scientifiques français reconnus, de piloter des groupes de travail internationaux de haut niveau.

- Tourisme : développement et accompagnement des acteurs pour un tourisme durable, à travers une charte notamment.

- Forêt : Formation des gestionnaires forestiers, soutien aux initiatives de formations professionnelles mises en œuvre, Introduction de la biodiversité dans les outils de gestion forestière comme lors de l’élaboration des  chartes forestières et plans simples de gestion…

Les écologistes souhaitent aller plus loin dans cette direction et sont en discussion avec leurs partenaires de la majorité pour obtenir :

-          des bio-conditionnalités des aides régionales autour de critères comme l’emprise au sol des projets, la pression sur les ressources naturelles, des pollutions générées…

-          l’arrêt des subventions néfastes à l’environnement suite à un audit indépendant des aides régionales sur leur impact sur l’environnement et la biodiversité.

Annabelle Jaeger, élue déléguée à la biodiversité

Objectif « zéro phyto » dans nos villes et nos villages

Pour les communes qui souhaitent développer et/ou valoriser leur démarche « zéro phyto » : Un dispositif régional d’appui se met en place !

Une charte régionale d’engagement « Vers une région sans pesticide, nos collectivités s’engagent »

La signature de cette charte mise en place par la Région Provence Alpes Côte d’Azur, permet de valoriser l’engagement de la commune à renoncer progressivement et durablement à l’usage des pesticides dans l’entretien et l’aménagement des espaces publics (Voierie, terrains de sport, cours d’école, espaces verts, cimetières, zones d’activités,…). Elle permet aussi à la commune de s’engager dans une démarche par étape avec le soutien de l’ensemble des partenaires régionaux que sont notamment la Région, l’Agence de l’eau, l’ARPE, la DRAAF.

Contact : Franck Quenault – Région PACA- Direction du Développement Soutenable et du clima, fquenault@regionpaca.fr – Tel : 04 91 57 50 57

Des informations et des conseils : L’Agence Régionale Pour l’Environnement a développé un point info pour conseiller les collectivités qui souhaite s’engager dans une gestion durable de leurs espaces verts notamment dans des démarches de réduction des pesticides.

Elle propose de mettre à disposition des ressources ainsi que des outils de communication sur la question du jardinage sans pesticide.

Pour plus d’infos : www.territoires-durables-paca.org  <Rubrique espace verts et naturels

Contact : Stéphanie GARRIDO- ARPE PACA – unité écodéveloppement,  s.garrido@arpe-paca.org – 04.42.90.90.54

Des aides techniques et financières : La Région Provence Alpes Côte d’Azur propose de financer dans le cadre du Contrat régional pour l’Emploi et une Economie Responsable (CREER) des postes d’animateur de démarche « zéro phyto ».

Contact : Franck QUENAULT , fquenault@REGIONPACA.FR - 04.91.57.50.57

Retour sur le Congrès mondial de la nature

Retour sur le Congrès mondial de la nature :

- Un partage de solutions aux crises que nous vivons, basées sur la nature

- un refus des collectivités territoriales en tant que membres

Le 5ème congrès mondial de la nature de l’UICN s’est tenu sur l’Ile de Jeju, en Corée du Sud du 6 au 15 septembre 2012. Il a réunit plus de 10 000 participants, les appelant à de nouveaux engagements pour la biodiversité et affirmant que des solutions basées sur la nature permettront de répondre aux défis de demain (développement économique et social, changement climatique, sécurité et qualité alimentaire).

Aux côtés de collègues d’Ile de France et d’Aquitaine, j’ai eu la chance de participer au nom de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Commission Biodiversité de l’ARF (Association des Régions de France) au Congres Mondial.

* de riches échanges basés sur la nature

Le congrès mondial de l’UICN a rappellé l’importance des services écologiques dans l’économie mondiale et le coût de la dégradation de la biodiversité pour nos sociétés. Un développement social et économique ne doit plus se faire au détriment de la nature mais en mettant, au contraire, la nature au cœur de tous nos choix de développement.

En parallèle de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre à Paris, le Congrès mondial de la nature avançait des propositions : dans le domaine des financements, la suppression des subventions dommageables à la biodiversité, la taxation des transactions financières et le recours à des financements innovants devraient permettre de limiter les pressions sur la biodiversité et de dégager les investissements nécessaires dont la nature et l’homme ont besoin. L’élaboration d’une stratégie pour le financement de la conservation de la biodiversité en France doit en effet être lancée.

La transition énergétique passe par une évolution déterminée des énergies fossiles vers les énergies renouvelables, tout en veillant à éviter et minimiser leurs impacts sur la biodiversité. Il faut sortir de notre dépendance au pétrole et, dans l’immédiat, suspendre ou encadrer beaucoup plus strictement les projets d’exploitation pétrolière offshore (Méditerranée, plateau des Guyanes) et des hydrocarbures non conventionnels (gaz de schistes notamment). Le rôle des écosystèmes dans la lutte contre le changement climatique doit être davantage reconnu et constituer un axe d’action fort avec les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.

La restauration et le maintien des écosystèmes et les services écologiques qu’ils fournissent, sont les piliers sur lesquels les actions des acteurs politiques, économiques et sociaux doivent reposer. Protéger et gérer les écosystèmes nécessitent le renforcement de la politique des aires protégées. Dans le domaine des océans, la constitution d’un grand réseau d’aires marines protégées efficacement gérées est la principale solution au défi du maintien et de la reconstitution des stocks halieutiques, et plus largement des écosystèmes marins.

* une faible majorité des membres de l’UICN a rejeté la motion portée par la France pour l’adhésion des collectivités locales à l’UICN 

Dans le domaine de la gouvernance, l’implication plus forte des collectivités territoriales est nécessaire pour stopper le déclin de la biodiversité. L’un des enjeux majeurs du congrès, et qui justifiait la présence de 3 régions Françaises (PACA, Aquitaine et Ile-de-France) était de défendre l’adhésion des collectivités locales à l’UICN, aux côtés des Etats et des ONG. Malheureusement, les membres ont rejeté à une faible majorité -10 voix près- la motion portée par l’UICN France, l’ARF et plusieurs régions françaises. Malgré la dynamique lancée à Nagoya reconnaissant le rôle des collectivités territoriales en matière de biodiversité, certains membres – Etats ou ONGs – de pays non démocratiques et/ou de pays n’ayant pas mis en œuvre leur décentralisation, n’ont pas souhaité cette adhésion.

J’ai bien sûr été très déçue par ce vote serré : si je comprends bien que pour certains – dans d’autres configurations géo-politiques-, les collectivités ne sont pas encore des « partenaires » en matière de biodiversité, j’aurais aimé que l’UICN reconnaisse au niveau mondial leur rôle en la matière dans de nombreux pays du globe et les accepte à sa table pour inventer ensemble un futur soutenable.

Départ de Jéju – Corée du Sud

L’Union internationale pour la conservation de la nature (sigle UICN, ou IUCN en anglais) est la principale ONG mondiale consacrée à la cause de la conservation de la Nature.

La mission de l’UICN est d’influencer, d’encourager et d’assister les sociétés dans le monde entier, dans la conservation de l’intégrité et de la diversité de la nature, ainsi que de s’assurer que l’utilisation de ces ressources naturelles est faite de façon équitable et durable.

Elle réunit 83 États, 114 agences gouvernementales, plus de 1 000 ONG et plus de 11 000 experts et de scientifiques de plus de 160 pays. Elle emploie plus d’un millier de personnes travaillant à travers le monde à près de 500 projets.

L’UICN est également l’organisme consultatif référent auprès du Comité du patrimoine mondial pour l’étude de l’inscription des sites naturels à la liste du patrimoine mondial, ainsi que l’évaluation de l’état de conservation de ces sites.

Depuis 1992, le Comité français de l’UICN (ou UICN France) regroupe les organismes et les experts de l’UICN en France.

www.uicn.fr

 

Tournée des territoires à Dignes les Bains, la biodiversité à l’honneur !

Régulièrement, les conseillers régionaux EELV vont à la rencontre des acteurs du territoire. Dernier en date : Digne les Bains.

Dans le jardin des papillons avec les Associations de Protection de la Nature

Ce 10 juillet, Colette Charriau, conseillère régionale des Alpes de Haute-Provence nous avait concocté une riche et passionnantes journée de rencontres avec les acteurs de la biodiversité dans ce département à « biodiversité remarquable ». Christian Desplats, conseiller régional, Président de l’ARPE (Agence Régionale pour l’Environnement), Marie Tarbouriech, conseillère régionale déléguée à l’alimentation de qualité et moi-même, déléguée à la biodiversité avons passé à Dignes-les-Bains une journée visant tant à écouter qu’à expliquer notre travail en matière de biodiversité.

Réserve géologique, Jardins des Papillons, associations de protection de la nature comme la LPO ou le CEN PACA, naturalistes… ils nous ont présenté avec l’enthousiasme qui les caractérise leur travail de terrain et leurs projets pour l’avenir. Ils nous ont exprimé leurs doutes sur la pérennité de leurs travaux liés aux moyens financiers bien sûr, mais aussi rappelé les conflits d’usage et d’objectifs entre développement des énergies renouvelables et préservation de la biodiversité (bois-énergie et gestion durable de la forêt, photovoltaïque et préservation des terres et de leur biodiversité…). Des moments conviviaux à l’ombre des arbres et surtout des battements d’ailes de papillons…

Pour mieux comprendre le contexte, arrêtons nous sur 2 lieux magiques posés sur les hauteurs de Digne-les-Bains :

- le Jardin des papillons, entièrement dédié, vous l’aurez compris, aux papillons. Le premier du genre en Europe. Récit du travail de réhabilitation par l’association Proserpine, d’un espace devenu extraordinaire : rencontres étonnantes avec ses plantes, ses fleurs et les 120 espèces de papillons de jour revenus là, sur les 250 existantes en France.

- la Réserve géologique de Haute Provence (RGHP), elle assure un rôle d’information, de formation et de sensibilisation sur les Sciences de la terre et la protection du patrimoine géologique. Alliant nature, sciences et culture, elle manie avec talent la conjugaison des arts pour proposer aux visiteurs une découverte « artistique » de la richesse géologique et un voyage initiatique à travers le temps.

Colette Charriau et Christian Desplats avec le Directeur de la Réserve géologique

Pour clore cette journée, nous avons participé au lancement du 3ème Festival de la Biodiversité Inventerre. L’objectif de ce festival, soutenu par la Région, est d’agir dans le sens d’une meilleure connaissance des richesses naturelles du territoire et de leur préservation. La réalisation d’un inventerre naturaliste donc mais aussi la programmation de culture scientifique du 10 au 13 juillet : conférences et café-sciences, expositions, salon du livre scientifique, sorties de découvertes, animations musicales,…

L’occasion de rappeler l’action de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans ce sens : elle a lancé en décembre 2010 l’élaboration d’une Stratégie Globale pour la Biodiversité (SGB) dont l’objectif est de mettre la biodiversité au cœur de toutes ses politiques sectorielles, mais aussi d’impulser des actions partenariales associant l’ensemble des acteurs. Parfaire la connaissance de la biodiversité et de son évolution est naturellement un axe majeur. Il s’articule au sein de l’Observatoire Régional de la Biodiversité que met en place l’ARPE. La SGB vise aussi à favoriser une dynamique régionale et mobiliser les acteurs. Pour que cette mobilisation soit effective, la Région s’est donné comme mode opératoire de co-construire cette stratégie avec l’ensemble des partenaires et acteurs… la biodiversité étant dans tout.

Sans avoir un discours culpabilisant en ce soir de festivités, il m’a semblé important de rappeler que la biodiversité est « notre assurance vie » : nous la mangeons, la buvons, la respirons, elle nous soigne, nous habille, nous protège. Elle concerne ainsi tous nos secteurs d’activités et nous sommes tous concernés : consommateurs, agriculteurs, forestiers, entreprises, acteurs publics. Nul besoin de nous affronter sur ces questions mais bien d’avancer ensemble dans une relation de bénéfice réciproque. Ayons conscience de notre destin commun avec la nature pour co-évoluer avec elle !

Annabelle Jaeger, élue déléguée à la biodiversité

 

 

Un Observatoire national de la Biodiversité, un avant-gout de notre Observatoire régional

Lors de la journée internationale pour la diversité biologique (22 mai), le ministère de l’écologie a lancé l’Observatoire national de la biodiversité (ONB), 1er baromètre de l’état de la biodiversité en France.

Désormais, 50 indicateurs précis sur l’état de la biodiversité sont accessibles d’un simple clic : surface d’aires marines protégées, nombre d’espèces menacées, dépense nationale pour la biodiversité, évolution de la pollution des cours d’eau…

L’Observatoire national de la biodiversité poursuit un double objectif :

> Répondre au besoin de connaissance sur la faune, la flore, les paysages, les habitats naturels ou semi-naturels .

> Apporter un éclairage objectif sur l’évolution des relations entre notre société et la biodiversité, notamment au travers des mesures de préservation.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cette démarche de connaissance pour guider et aider à la décision, c’est l’objectif que nous nous sommes donnés en PACA avec la création de l’Observatoire Régional de la Biodiversité porté par l’ARPE (Agence Régionale pour l’Environnement). RDV en septembre prochain pour un « Etat 0 » de la biodiversité en Provence-Alpes-Côte d’Azur, hot spot de la biodiversité mondiale !

Annabelle Jaeger, élue déléguée à la biodiversité

 


Nature & Ville : vers une réconciliation ?

Depuis 2008, plus de la moitié de la population du globe, soit 3,3 milliards de personnes vit en milieu urbain. D’ici à 2030, ce chiffre devrait atteindre les 5 milliards. En France, ce sont près des ¾ de la population qui habitent déjà dans les espaces urbains. Les villes, qui génèrent près de 70% des émissions de GES sont au cœur des enjeux environnementaux. Il y a urgence à les rendre plus écologiques, plus denses, moins consommatrices de ressources et moins productrices de déchets. Urgence également à les rendre plus conviviales, plus végétales puisque 72% des Français* accordent une importance particulière à la présence d’espaces verts à proximité de chez eux. Urgence enfin à les rendre plus propices au développement de la biodiversité locale puisque la ville est devenue le refuge de nombreuses espèces. Cette dynamique s’amplifie d’autant plus que les zones humides ou des friches sont de nouveaux espaces créés susceptibles d’héberger des espèces qui n’étaient pas encore présentes dans la ville. (*Enquête de l’UNEP -Union nationale des entrepreneurs du paysage- en 2008.)

Le développement des politiques de nature en ville constitue aujourd’hui une priorité de l’action publique locale : maîtrise de la péri-urbanisation et de l’étalement urbain, lutte contre l’imperméabilisation des sols, favoriser l’habitabilité des quartiers, contribuer à transformer la représentation négative de la densité souvent assimilée au mal vivre citadin…

Des Démarches stratégiques existent pour intégrer la nature en ville

Dans cette optique, les villes ont vocation à s’appuyer sur des démarches stratégiques telles que les agendas 21 et les plans biodiversité, mais aussi les documents d’urbanisme (Scot, PLU) pour traduire la volonté politique de préservation et de développement de la nature (espaces verts, naturels et agricoles). La prise en compte des continuités vertes offrent de multiples opportunités joignant l’utile à l’agréable pour que les citadins aient plus de nature à proximité. Exemples dans certaines villes : intégration de friches urbaines dans un nouveau quartier (square Mabon à Nantes), aménagement de parcs naturels urbains (la Feyssine à Villeurbanne, la Deule à Lille), requalification des quais de Bordeaux…Certaines communes vont jusqu’à fixer un pourcentage en peine terre pour augmenter les continuités et les surfaces perméables.

L’élaboration de plans de végétalisation (plan vert, de paysage, de renaturation…) sont une traduction concrète de ces engagements.

Une ville-nature réconciliée n’est pas seulement plus « durable », elle est aussi plus citoyenne, mieux partagée, plus plaisante et finalement plus désirable. Ville et nature, c’est aussi ré-échanter la ville.