Depuis 2008, plus de la moitié de la population du globe, soit 3,3 milliards de personnes vit en milieu urbain. D’ici à 2030, ce chiffre devrait atteindre les 5 milliards. En France, ce sont près des ¾ de la population qui habitent déjà dans les espaces urbains. Les villes, qui génèrent près de 70% des émissions de GES sont au cœur des enjeux environnementaux. Il y a urgence à les rendre plus écologiques, plus denses, moins consommatrices de ressources et moins productrices de déchets. Urgence également à les rendre plus conviviales, plus végétales puisque 72% des Français* accordent une importance particulière à la présence d’espaces verts à proximité de chez eux. Urgence enfin à les rendre plus propices au développement de la biodiversité locale puisque la ville est devenue le refuge de nombreuses espèces. Cette dynamique s’amplifie d’autant plus que les zones humides ou des friches sont de nouveaux espaces créés susceptibles d’héberger des espèces qui n’étaient pas encore présentes dans la ville. (*Enquête de l’UNEP -Union nationale des entrepreneurs du paysage- en 2008.)
Le développement des politiques de nature en ville constitue aujourd’hui une priorité de l’action publique locale : maîtrise de la péri-urbanisation et de l’étalement urbain, lutte contre l’imperméabilisation des sols, favoriser l’habitabilité des quartiers, contribuer à transformer la représentation négative de la densité souvent assimilée au mal vivre citadin…
Des Démarches stratégiques existent pour intégrer la nature en ville
Dans cette optique, les villes ont vocation à s’appuyer sur des démarches stratégiques telles que les agendas 21 et les plans biodiversité, mais aussi les documents d’urbanisme (Scot, PLU) pour traduire la volonté politique de préservation et de développement de la nature (espaces verts, naturels et agricoles). La prise en compte des continuités vertes offrent de multiples opportunités joignant l’utile à l’agréable pour que les citadins aient plus de nature à proximité. Exemples dans certaines villes : intégration de friches urbaines dans un nouveau quartier (square Mabon à Nantes), aménagement de parcs naturels urbains (la Feyssine à Villeurbanne, la Deule à Lille), requalification des quais de Bordeaux…Certaines communes vont jusqu’à fixer un pourcentage en peine terre pour augmenter les continuités et les surfaces perméables.
L’élaboration de plans de végétalisation (plan vert, de paysage, de renaturation…) sont une traduction concrète de ces engagements.
Une ville-nature réconciliée n’est pas seulement plus « durable », elle est aussi plus citoyenne, mieux partagée, plus plaisante et finalement plus désirable. Ville et nature, c’est aussi ré-échanter la ville.