Le baromètre de la nature, présenté par le magazine Terre Sauvage et l’Observatoire Régional de la Biodiversité en fin d’année 2012, a confirmé que notre Région Provence Alpes Côte d’Azur bénéficie d’une très grande biodiversité fortement menacée, faisant d’elle un « Hot Spot ». La richesse des climats et des écosystèmes présents sur le territoire régional a permis le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles : la région abrite par exemple près des deux tiers des espèces végétales françaises (4 700 espèces à fleurs sur les 6 000 en France), 100 espèces de mammifères (143 en France), et de nombreuses espèces d’oiseaux (237 espèces d’oiseaux nicheurs sur les 275 en France).
Comment se porte-t-elle ?
Commençons par les bonnes nouvelles, car elles existent : une forêt qui progresse, tout comme les surfaces cultivées en agriculture biologique (la Région PACA est ainsi la première de France !), un état des eaux côtières également grâce aux efforts d’épuration depuis 20 ans (un indicateur : la surface des herbiers de posidonie qui se stabilise enfin !) , certains espèces menacées ont remonté la pente : les mérous (bel indicateur car dernier maillon de la chaîne alimentaire), l’aigle de Bonelli qui se porte mieux ou encore le loup qui a conquis de nouveaux territoires.
Comme quoi, des mesures de protection peuvent être efficaces pour l’espèce et son habitat, au bénéfice de l’espèce bien sûr mais aussi de l’homme ; c’est tout à fait évident dans le cas de la qualité des eaux !
Et interrogeons nous sur les menaces… car elles sont directement liées à nos modes de vie. L’urbanisation et la pollution fragilisent notre patrimoine naturel et la survie de nombreuses espèces.
La pression foncière pèse lourdement dans notre région ; l’urbanisation ralentit mais reste une menace essentielle pour la biodiversité, notamment dans les espaces agricoles et naturels péri-urbains, pourtant essentiels au bon état d’une biodiversité ordinaire. Prenons l’exemple des oiseaux communs liés au patrimoine bâti qui ont chuté de 26% depuis 2002 ! ou ceux des espaces agricoles : – 13%. Encore une fois, pour ceux qui sont insensibles à l’évolution de ces espèces, qu’ils réalisent que leur état est un indicateur de l’état de notre environnement également…
Urbanisation et pollution pèsent aussi lourdement sur nos zones humides qui sont pourtant tout autant des réservoirs de biodiversité que des zones utiles à l’homme car « tampons » pour les inondations par exemple. Leur surface diminue, les pollutions agricoles et urbaines les abîment. Idem pour les eaux côtières comme le Golf de Fos pour ne citer que le plus emblématique, où métaux lourds, pesticides et même des PCB se concentrent.
Pour en savoir plus, je vous laisse découvrir le premier baromètre de la nature en PACA, publié par notre nouvel Observatoire régional de la Biodiversité, sur le site de l’Agence Régionale pour l’Environnement. Nous avons souhaité la création de cet Observatoire afin de donner au plus grand nombre une information claire et synthétique sur l’état de la biodiversité en PACA et aider les décideurs à intégrer la biodiversité dans leurs politiques.
« Sans nature, pas de futur », nos destins sont liés. C’est elle qui nous nourrit, nous soigne, nous ravit les sens et l’esprit, régule nos climats, absorbe nos pollutions… bref, elle est notre assurance-vie ! Avec beaucoup d’autres, à commencer par les acteurs de la biodiversité que sont les associations de protection de la nature et les gestionnaires des espaces naturels, nous continuerons pourtant à convaincre le plus grand nombre de cette évidence : la biodiversité n’est pas une contrainte de plus, mais bel et bien une formidable opportunité, pour ceux qui la préservent, de développer activités et emplois, dans un environnement sain et bénéfique tout autant aux espèces qu’à l’homme ! L’originalité de notre région repose sur une biodiversité exceptionnelle et unique : notre culture, modes de vie, nos produits, notre tourisme…sachons continuer à en profiter en donnant aux générations futures les mêmes possibilités, voir davantage encore…
Annabelle Jaeger, Conseillère régionale, élue déléguée à la biodiversité