Pollution aux hydrocarbures sur l’étang de Berre, à la suite de très fortes intempéries. Et les prochaines fois ?…

Le 9 novembre dernier, à la suite de très fortes intempéries, le contenu du bassin de rétention d’hydrocarbures de la raffinerie Total La Mède à Châteauneuf-les-Martigues a débordé dans le canal reliant Martigues au Tunnel de Rove, touchant une partie du canal et de la côte (rive sud de l’étang de Berre). Des résidus noirs, visqueux et malodorants ont envahi le littoral, touchant des zones à la biodiversité exceptionnelle (protégées par Conservatoire du Littoral) et entraînant la mort de plusieurs oiseaux. De telles pollutions sont inacceptables et inquiétantes pour les populations riveraines.

 La réhabilitation de l’étang de Berre, qui progresse depuis plusieurs années et dont les effets sur la qualité de l’environnement et l’attractivité du territoire sont positifs, ne doit pas être réduite à néant par une mauvaise conduite de certains industriels. Des efforts considérables ont en effet été faits depuis plusieurs années pour la réhabilitation écologique de l’étang, notamment dans le cadre du GIPREB (Gestion Intégrée, Prospective et Restauration de l’Etang de Berre), qui rassemble divers acteurs (Région, Département, Communes, Chambre d’agriculture, CCI…).

Des aléas climatiques exceptionnels risquent de se reproduire de façon plus fréquente encore à l’avenir, notamment avec l’effet du réchauffement climatique. Si rien n’est fait, nous risquons d’assister à une multiplication de telles pollutions, qui pourraient être plus graves.

Nous soutenons les associations environnementales qui demandent l’ouverture d’une enquête pour pollution, qui permettra de déterminer les causes et les responsabilités.

Nous demandons à Total de dépolluer entièrement la zone concernée et de mettre tous les moyens pour que cela ne se reproduise plus.

Nous interpellons le Préfet de Région pour qu’il nous informe de toutes les mesures qu’il compte prendre pour que de telles pollutions ne se reproduisent plus.

Contacts :

Pierre SOUVET  – psouvet@regionpaca.fr

Conseiller régional, vice-président du GIPREB, président de l’Association Santé-Environnement France

Annabelle JAEGER  – ajaeger@regionpaca.fr

Conseillère régionale déléguée à la Biodiversité, présidente de l’Agence régionale pour l’environnement

Annick DELHAYE  – adelhaye@regionpaca.fr

Conseillère régionale, vice-présidente Environnement, Energie, Climat

 

A severe lack of ambition of EU climate change targets

Committee of the Regions rapporteur Annabelle Jaeger regrets severe lack of ambition of EU climate change targets agreed by European Council 

 
«The results of yesterday’s meeting of the EU heads of state and government on the EU climate change targets are deeply disappointing, because they show that EU leaders have not understood the urgency of tackling both climate change and energy security» said PES Group member Annabelle Jaeger, CoR rapporteur on the 2030 framework for climate and energy.
«The European Council, under pressure from some Member States that did not want ambitious climate targets, has gone even below the already weak targets proposed by the European Commission», pointed out Annabelle Jaeger, who calls in her report, adopted by the CoR earlier this month and supported by the overwhelming majority of its members, for binding targets of 50% CO² reduction, 40% renewable energy and 40% energy efficiency. Local and regional authorities, who are in the front line when it comes to addressing climate change challenges, have thus committed themselves to leading the way in increasing the EU’s energy independence and helping vulnerable consumers. Instead, EU leaders agreed on just 40% C0² reduction by 2030, a 27% target for renewables, and a non-binding target of 27% for energy efficiency.
«The ambitious EU position on climate change that had been promised could not be endorsed, which is damaging for the environment, for the EU’s role in the global climate talks, and for many Member States and their regions. Even though it is positive that the targets agreed are just minimum targets, we have seen how difficult it is to go higher. We now have to keep up the pressure to move beyond this agreement and to work hard for a real leap forward at the Paris Climate Summit 2015. A lot will depend on local and regional authorities, which need to act swiftly in order to implement the targets» underlined Annabelle Jaeger.

Réconcilier aménagement et préservation de la nature

La réalisation du SRCE trouve sa légitimité dans la prise de conscience de la réduction des espaces naturels et agricoles par la fragmentation du territoire. Fragmentation causée par les infrastructures linéaires (routes, autoroutes, voies ferrées, canaux) et au sens large par la dispersion des habitations sur les territoires.

En réponse, le SRCE,  c’est la mise en œuvre à l’échelle régionale des trames vertes et bleues (TVB) : corridors et réservoirs écologiques. Il s’agit de réconcilier aménagement et préservation de la nature ; pour s’assurer que les espèces puissent se déplacer dans l’espace et dans le temps pour vivre : manger et se reproduire, à l’image des hommes. Ces déplacements conditionnent l’évolution des espèces, qui seront d’autant plus nécessaire que le changement climatique modifiera les habitats et leurs conditions d’existence. Concrètement : passages pour les espèces sur les routes, autoroutes, réseau ferrés ; éviter de nouvelles constructions sur les espaces de continuité comme le long des cours d’eau, ou construire différemment sur pilotis, avec des haies ; continuer de développer une agriculture respectueuse de la biodiversité pour que les espaces agricoles soient « bio-compatibles »… De nombreuses pistes d’action sont proposées dans le document.

Pour rendre cela possible, la Région, l’Agence régionale pour l’Environnement –l’ARPE PACA-, l’Etat développeront des outils d’aide à la prise en compte comme un guide PLU et SRCE à venir, des méthodes de déclinaison des objectifs régionaux à l’échelle locale, et la mobilisation de soutien financiers régionaux, nationaux et européens.

Ce Schéma de cohérence écologique est un pas en avant dans les politiques de préservation de la nature : nous passons d’une politique d’ »espaces sanctuarisés » à la prise en compte de la nature partout, sur l’ensemble de territoire.

Il s’agit d’un document cadre et stratégique pour un aménagement durable du territoire. Le SRCE est un outil qui a vocation à servir de cadre de référence pour les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement du territoire infrarégionaux.

Il est un des leviers essentiels de la Stratégie globale Biodiversité que nous avons votée en juin dernier et qui vise à intégrer la biodiversité dans nos politiques régionales. Nous posons là notre ambition régionale en matière de biodiversité et nous donnons les moyens de la mettre en œuvre. Nous posons les conditions de notre nouveau rôle de « chef de file », un rôle d’impulsion, de coordination et d’animation.

Oui ce schéma génère de la complexité pour ceux qui devront s’en emparer, mais elle est au bénéfice du vivant.  Sans nature, pas de futur ; c’est aussi simple que cela. Nous ne pouvons en aucun cas nous en exonérer, il s’agit de préserver nos conditions d’existence. Il s’agit également de prévenir plutôt que guérir, et d’éviter le gouffre financier que coûte la réparation à postériori.

Mais cette complexité, elle se gère, elle s’appréhende en amont. Le travail collectif effectué depuis 2 ans avec les parties prenantes pendant l’élaboration du SRCE, pendant les réunions de concertation et au sein du Comité Régional Biodiversité sont de bon augure. Agriculteurs, carriers, aménageurs, collectivités, associations, …ont largement participé, échangé, partagé pour avancer ensemble. Le vote à l’unanimité du CESER il y a quelques jours en atteste.

Aux élu-e-s maintenant de s’en emparer ! je ne vous cacherai pas ma déception d’en avoir vu si peu aux différentes réunions organisés sur les territoires.

Chers collègue, s’il s’agit de « cohérence écologique », il s’agit également de « cohérence » tout court. Le SRCE est né du Grenelle de l’environnement, c’est donc une politique qui devrait faire consensus et être voté pour tout l’hémicycle.

La prise en compte de l’environnement c’est tous les jours ; ce n’est pas un jour, oui, l’autre » ça suffit » ! c’est surtout un grand oui pour demain et les générations futures.

Annabelle Jaeger pour le groupe EELV-POC

Les écologistes soutiennent le projet de reprise du Groupe Nice Matin par les salariés

Soutien à la Société Coopérative d’Intérêt Collectif Nice-Matin- Séance plénière du Conseil régional – vendredi 17 octobre 2014

 Les écologistes ne pouvent que soutenir une démarche qui

-          Cherche à préserver l’emploi,         

-          Favorise la reprise de l’entreprise sous forme de coopérative,

-          Participe de l’animation du territoire,

-         Puisse maintenir un traitement pluraliste des opinions et projets politiques,

-          Porte un projet journalistique associant salariés, journalistes mais également ses lecteurs et lectrices.

C’est pourquoi les élu-e-s régionaux écologistes ont pleinement appuyé le projet de reprise de Nice Matin par la SCIC constituée par les salarié-e-s et souhaité que la Région s’engage et que son soutien soit chiffré.

L’impulsion de la Région a déjà aidé à la mobilisation d’acteurs phares du financement de l’ESS, que sont la Caisse des Dépôts et Consignation, les sociétés de capital-risque du mouvement coopératif PARGEST et SOCODEN, France Active via la SIFA, ou encore le Crédit Coopératif, pour un montant de prêt prévisionnel total de 5 millions d’euros. Espérons maintenant que les autres collectivités suivront et iront bien au-delà des effets d’annonce ou réponses techniques faites pour le moment!

La situation sociale exige une réponse forte et un signal clair vis-à-vis des salariés du Groupe Nice Matin et de leurs familles. Une mobilisation collective pour éviter un désastre social de plus. (Pour un licenciement, 4 à 5 personnes sont impactées). Il n’y a pas de doute sur la pertinence  sociale de la SCIC par rapport aux autres offres de reprises, elle permet d’éviter 240 licenciements si on la compare à l’offre Rossel ! Nous devons saluer et répondre à la hauteur de l’ambition de cette reprise des salariés qui passe par :

· Une réduction de la charge salariale par voie d’un plan de départs volontaires (159 salariés, contre 380 pour l’offre de reprise concurrente la plus crédible) ;

· La préservation de la majorité des emplois (1140 emplois repris sur l’ensemble du groupe sur un effectif de 1299 salariés) ;

Ceci est rendu possible grâce à l’implication exemplaire des salariés. A ce jour, environ 400 d’entre eux ont répondu positivement, représentant une contribution de l’ordre de 1 million d’euros. Cette consultation se poursuit et est susceptible de porter l’effort global à 3 millions d’euros. Aidons-les à aller plus loin en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls !

Il est aussi question de bonne gestion des fonds publics : ce soutien, sous une forme d’avance remboursable, est la plus apte à une maitrise du risque pour notre collectivité, comme l’exemple récent du soutien à l’entreprise LFOUNDRY le démontre avec le remboursement de l’avance régionale.

Nous croyons en l’Economie Sociale et Solidaire. Le soutien régional, réaffirmé en juin dernier, à son développement sur notre territoire s’inscrit pleinement dans cette volonté de structurer une économie régionale ancrée sur les territoires, non délocalisable, valorisant les ressources et patrimoines provençaux, et développant des modèles d’entreprises misant sur la propriété collective comme levier de performance et d’indépendance. Ces modèles, notamment le modèle coopératif, résistent mieux à la crise, et ont démontré leur efficacité en tant que solutions de reprises d’entreprises saines ou en difficulté par leurs salariés. Nous sommes heureux d’avoir été entendus et que soit partagé aujourd’hui ce constat.

Ces modèles permettent de repenser la gouvernance de l’entreprise. Nous sommes particulièrement attentifs aux statuts de la SCIC. Nous défendons 2 principes forts qui nous semblent essentiels pour garantir l’avenir :

-         L’engagement des partenaires publics de ne pas intervenir dans le projet éditorial ;

-         Une place significative donnée aux lecteurs.

Le Groupe Nice Matin a besoin d’évoluer et nous pensons que cette offre le permettra.  Le projet propose notamment un positionnement  nouveau sur le numérique mais aussi en termes d’animation du territoire et de services apportés aux personnes. Il y a là un magnifique potentiel : Qui dispose encore aujourd’hui d’une telle organisation permettant de toucher aussi finement les individus, y compris dans les lieux les plus reculés ?

En conclusion, ce projet représente la démonstration de l’efficacité économique de la solidarité. Nous le soutenons pleinement. Voici notre position d’écologistes, au nom de la défense de la liberté et de la pluralité de la presse, en n’intervenant aucunement dans la ligne éditoriale du journal.

Annabelle Jaeger, pour le groupe EELV-POC

Les villes et régions d’Europe, ambitieuses pour le Climat!

Bruxelles, le 8 octobre 2014. A la veille de la réunion du Conseil Européen qui dans quelques jours adressera un message au monde sur les ambitions de l’UE pour répondre aux défis climatiques et énergétiques, le Comité des Régions fait entendre sa voix pour que ce message soit le plus ambitieux. C’est l’objet de l’Avis dont je suis le rapporteure aujourd’hui à Bruxelles.

 1/ La voix des autorités locales et régionales qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique et de l’inaction, et qui se mobilisent fortement pour mettre en œuvre la transition énergétique. Rappelons le : le PNUD[1] estime que plus de 70 % des mesures de réduction du changement climatique et jusqu’à 90 % des mesures d’adaptation au changement climatique sont entreprises par les autorités locales.

Cet avis souligne ainsi le rôle fondamental du niveau local et régional dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de changement climatique, de développement d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique ; certaines d’entre elles se fixent des objectifs qui vont bien au-delà des objectifs en cours de discussion.

Leur action ne peut être optimale sans une reconnaissance se traduisant par un mandat et des ressources financières à long terme; cette reconnaissance nous ne l’avons malheureusement pas obtenu dans la proposition de cadre du Cadre d’action 2020-2030.

Il invite en conséquence l’UE  à les inclure dans le cadre d’action 2030 et les intégrer dans une nouvelle gouvernance énergétique; dans une logique de complémentarité, de gouvernance multi-niveaux et du respect du principe de subsidiarité.

Dans cet esprit, le COR demande à la Commission européenne de faire des propositions pour le financement des actions de transition énergétique, via notamment la BEI, qui pourrait appuyer les structures financières locales existantes ou à créer, au-delà des financements européens prévus pour la période 2014-2020.

2/ Les collectivités portent une voix, légitime et crédible, pour demander à l’UE d’aller plus loin : 

-         Pour nous laisser une chance d’éviter un réchauffement catastrophique supérieur à 2°C et pour atteindre l’objectif de long terme de l’UE (une réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre);

-         Pour peser dans les négociations internationales en cours qui devront aboutir à un accord mondial sur le climat à la 21è Conférence des Parties qui se tiendra à Paris en 2015 (Cop 21).

Dans la continuité et l’esprit du précédent rapport du Comité des Régions (CDR 5810/2013) adopté par le COR en janvier dernier, l’avis demande à l’UE d’opter pour un trio gagnant d’objectifs climatiques et énergétiques à l’horizon 2030, tous contraignants:

•   50 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990;

•   une part de 40 % d’énergies renouvelables, déclinée en objectifs nationaux;

•   40 % de baisse de la consommation d’énergie primaire par rapport à 2005, via des gains d’efficacité, également déclinée en objectifs nationaux.

Ces 3 objectifs cohérents entre eux sont réalistes techniquement et seraient bénéfiques pour l’économie européenne et pour l’emploi en donnant une visions structurelle à long terme.

Je voudrais insister sur le lien entre ces objectifs –notamment celui de l’efficacité énergétique- et la sécurité énergétique de l’Europe. L’Europe est le premier importateur mondial d’énergie (400 milliards d’importations d’énergie par l’Europe, soit près de 800 euros par citoyen européen) ; des objectifs européens plus ambitieux visant à réaliser des économies d’énergie en 2030 et parallèlement à accroître la part des énergies renouvelables réduiraient considérablement les importations énergétiques de l’Europe, et amélioreraient de fait son indépendance énergétique;

En conclusion, mes chers collègues, nous sommes dans un calendrier stratégique, au cœur de l’actualité des négociations climatiques. Faisons entendre le meilleur de nous-même, tant de nos villes et régions qui inscrivent déjà leur démarche bien au-delà des objectifs européens, que de celles qui n’y sont pas encore mais sont prêtes à franchir le pas. Soyons plus ambitieux que la Commission européenne, n’est-ce pas aussi le rôle du COR ? J’aurai l’honneur de vous représenter à la Conférence des Parties à Lima, aux côtés de Monsieur le Président Lebrun ; aidez-nous à arriver la tête haute dans ces négociations internationales en portant la voix ambitieuse des ALRs européennes.

Annabelle Jaeger, conseillère régionale de Provence Alpes Côte d’Azur



[1]              Rapport PNUD[1] « Charting a new low-carbon route to development: A primer on integrated climate change planning for regional governments » (2009)

Belle mobilisation franco-italienne à Nice pour la ligne ferroviaire Nice-Vintimille-Breil-Cuneo

Une mobilisation des associations, des élus, des citoyens ce samedi à Nice pour défendre la ligne Nice-Vintimille-Breil-Cunéo, véritable « ligne de vie » de la vallée de la Roya, axe international franco-monégasque-italien, qui doit perdurer : une question de survie!

Il convient de poursuivre cette mobilisation face à l’Etat et SNCF/RFF afin de disposer rapidement de réponses positives sur les possibilités, faute d’effectifs en nombre suffisant au sein de SNCF/RFF, d’avoir recours à des prestataires extérieurs pour que des travaux puissent être engagés sur la ligne de la Roya en cohérence avec les engagements et plannings affichés par l’État italien dans le cadre de son plan de relance.

De même, il faut que l’Etat accélère le processus d’actualisation de la fameuse convention de 1970 signée entre la France et l’Italie qui régit l’exploitation et le financement de cette ligne transfrontalière. Il faut aussi qu’il propose une expertise indépendante sur l’état de l’infrastructure et le coût des travaux à entreprendre pour assurer la pérennité de la ligne.

Le 24 septembre, à Breil sur Roya, je serai présente aux côtés de Jean-Yves Petit, Vice-Président Transports de la Région, au sein d’une réunion de travail et de réflexion pour continuer d’agir en faveur de l’existence du ferroviaire au sein des vallées et pour l’égalité des territoires.

A mercredi!

Des écologistes au Sénat : une nouvelle énergie pour les Alpes-Maritimes!

J’ai l’honneur de conduire la liste «  Des écologistes au Sénat : une nouvelle énergie pour les Alpes-Maritimes » aux élections sénatoriales du 28 Septembre prochain.

Si, comme moi, vous avez la conviction que notre modèle de développement n’est pas compatible avec les ressources limitées de notre planète, que notre responsabilité est engagée pour réagir et changer de cap, je vous invite à me lire.

Aux questions fondamentales que sont l’emploi, le logement, les pollutions en hausse partout, les difficultés croissantes à se déplacer, la fin programmée des énergies fossiles, l’écologie politique apporte des solutions concrètes.

La conversion écologique de l’économie (circuits courts, économie circulaire, transition énergétique, économie sociale et solidaire, développement d’une agriculture biologique…) permet de créer des activités non délocalisables, génératrices d’innovation et de créativité et d’emplois.

Notre patrimoine naturel est un atout considérable, source de développement économique et touristique. C’est pourquoi, je me suis engagée avec détermination dans des projets de territoire comme le Parc régional des Préalpes d’Azur ou la Réserve régionale de Daluis.

L’égalité des territoires est ma conviction. Dans cet esprit, je suis mobilisée sur les grands projets d’aménagement comme l’OIN Plaine du Var pour un développement respectueux des ressources, la Ligne ferroviaire nouvelle en réponse à la saturation routière, le développement des Chemins de fer de Provence ou la ligne Nice Cuneo, véritables “lignes de vie” du Moyen et Haut Pays.

Dans le cadre de la nouvelle organisation territoriale, j’engagerai le dialogue pour trouver un bon équilibre entre nos communes rurales et le gigantisme d’une métropole imposée ; je m’opposerai à la baisse des dotations de l’État aux communes et aux intercommunalités et demanderai leur autonomie fiscale. 

L’écologie politique est mature. Les écologistes sont prêts à assumer de nouvelles responsabilités comme nous le faisons déjà à la Région à des postes clés comme l’économie, le foncier, le logement, les transports, l’alimentation ou l’environnement… Nous n’avons plus vocation à être une force d’appoint du PS. Vous pouvez nous faire confiance.

J’ai la chance d’être accompagnée de personnes engagées tant dans les grandes villes littorales, avec Alain Ginouvier, cadre à Cagnes-sur-Mer, Jeannine Thiemonge, documentaliste à Nice,  Eric Carbone, infirmier à Saint-Laurent-du-Var et des villages du moyen et haut pays avec Mari-Luz Hernandez-Nicaise, professeur émérite d’Université, à La Penne, Joëlle Faguer, conseillère régionale et micro-entrepreneur à Grasse et Jacques Perez, agent de voyage à Sauze.

« Sans nature, pas de futur* »

Marseille, le 27 juin 2014

Grand jour pour la nature en PACA, notre stratégie globale pour la biodiversité vient d’être adoptée par la majorité régionale. Abstention de l’UMP et du FN!

« Sans nature, pas de vie. Sans nature, pas de futur » ; c’est aussi simple que cela. En PACA, la nature est riche et diversifiée. Elle nous nourrit, nous soigne, est à la base de notre économie régionale : agriculture, forêts, tourisme,… et de notre culture.

Quand on la détruit, on détruit l’économie et l’emploi. En Europe, si on se base sur une définition très limitée des éco-industries (agri bio, écotourisme…) 1 emploi sur 40 dépend de la biodiv. Si on élargit cette définition aux emplois indirectement liés, on atteint 1 emploi sur 6 ! Finalement quel emploi existerait sans la nature ? un pharmacien vend des médicaments, un chef de chantiers utilise des matériaux, un prof d’histoire du papier. Tout est produit de la biodiversité. Sans nature, il n’y a rien, pas de société et encore moins d’économie.

Si le vivant n’a pas de prix, en revanche, sa perte a un coût et coûte cher ! Selon le rapport de l’économiste Sukhdev, la perte annuelle des services (écosystémiques) rendus par la nature (approvisionnement en ressources, dépollution, régulation climatique…) est estimée à 50 milliards d’euros par an, alors qu’1 euro investi dans la biodiversité, c’est 100 euros de retour sur investissement. Estimer en ce sens la valeur économique de la nature est nécessaire pour faire agir. Il ne s’agit pas de se demander combien la nature va me rapporter mais combien elle va me faire économiser ?

Par exemple, la conservation de 20 à 30% des océans par création de zones marines protégées pourrait créer 1 million d’emplois et protéger des stocks de poissons d’une valeur de 70 à 80 millions de USD

Pour toutes ces raisons, il est de notre responsabilité de la préserver et la valoriser, tant dans nos espaces protégées qu’ailleurs sur nos territoires, jusque dans nos villes.

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La biodiversité, c’est l’ensemble des organismes vivants (dont l’homme) et les relations entre eux et leurs milieux de vie.

La Stratégie Globale pour la Biodiversité (SGB), c’est « repenser notre relation homme-nature pour faire émerger un nouveau modèle de développement, dans lequel la biodiversité soit mieux connue, préservée et valorisée » , c’est se donner les moyens de bénéficier de tous les services qu’elle nous rend. Elle pose le cadre d’intervention de notre politique régionale en matière de biodiversité et propose des plans d’actions thématiques.

Une stratégie « globale » au sens de :

  • Mobiliser tous les acteurs : Elle est le fruit d’un long travail de co-construction tant en interne avec les élus et services (concernés par les premiers plans d’action présentés), qu’avec les acteurs du territoire.
  • Elle s’intéresse tant à la biodiversité « remarquable » de nos espaces protégés qu’à une biodiversité plus ordinaire, urbaine et péri-urbaine : avec le SRCE étroitement lié et complémentaire de la Stratégie, outil de prise en compte de la biodiversité dans les documents d’urbanisme ou le plan d’action biodiversité urbaine, on s’intéresse à la nature partout
  • Enfin, globale au sens de s’intéresser à toutes nos politiques publiques afin qu’elles intègrent progressivement l’enjeu biodiversité. Le cadre d’orientation est ainsi complété d’une première série de plans d’actions visant l‘agriculture, la forêt, les milieux aquatiques et marins, la mobilisation des acteurs.

Il s’agit d’un processus continu d’amélioration et de prise en compte de l’impact de nos actions sur la biodiversité. Demain, nous pourrons développer des plans d’action biodiversité et lycées, et transports, et économie…

La mobilisation de tous les acteurs est essentielle ; prenons l’exemple des Trames Vertes et Bleues : leur succès sera le fruit de la concertation, de la mise en mouvement des élus locaux, des aménageurs, des agriculteurs, des propriétaires fonciers, des naturalistes, des écologues, des chasseurs, bref de toute la population locale.

Pour animer une dynamique positive sur notre territoire et valoriser les actions de chacun en faveur de la biodiversité, une Charte d’engagement est proposée « Agir pour la biodiversité en PACA ».

Le Comité régional Biodiversité (CRB), créé en 2012, pour échanger entre les parties sur tout sujet ayant trait à la biodiversité et aux continuités écologiques, aura un rôle à jouer en tant qu’organe de suivi et de reconnaissances des engagements.

Pour les partager et démultiplier, deux outils : l’Observatoire de la biodiversité, animé par l’ARPE, et les Assises de la Biodiversité.

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Certains diront, avec quelles compétences et avec quels moyens répondre à cette ambition ?

Engagée sur la biodiversité avec ses PNR et RNR, la Région a été reconnue depuis le Grenelle de l’Environnement comme la bonne échelle pour appréhender les enjeux biodiversité. Chargée d’élaborer, en co-pilotage avec l’Etat, les SRCE, la plupart des régions ont souhaité se doter de stratégie régionale biodiversité.

Depuis le 27 janvier 2014[1], la Région est chargée « d’organiser, en qualité de chef de file, les modalités de l’action commune des collectivités territoriales et de leurs établissements publics pour l’exercice des compétences relatives à la protection de la biodiversité. »

En ce qui concerne les moyens, je ne cache pas mon souhait qu’en parallèle de cette reconnaissance, il puisse y avoir une recette dédiée.

Sans attendre, je serai d’avis que nous suivions les préconisations du CESER, en écho aux  accords internationaux de Nagoya de 2010, qui consiste de façon plus pragmatique à cesser les subventions dommageables à la biodiv et dans le respect de notre délibération de décembre dernier, d’orienter nos subventions avec des bio conditionnalités, qui puissent favoriser les acteurs qui entreprennent des actions positives pour la nature .———

Merci aux élus impliqués, aux acteurs de la biodiversité très impliqués à nos côtés, et tout particulierement au Service Biodiversité de la Région.

Tous engagés pour la nature, c’est notre Stratégie pour la Biodiversité !

Annabelle Jaeger, Conseillère régionale déléguée à la biodiversité et présidente de l’ARPE.

* nom d’une campagne de la Fondation Nicolas Hulot que je me permets de reprendre ici


[1] Loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles

Le Comité des régions européen demande à l’UE d’être plus ambitieuse sur ses objectifs climat-énergie

Mon discours ce jeudi 19 juin à Bruxelles, Commission ENVE du Comité des Régions, en tant que rapporteure au nom du groupe PSE :

Madame la Présidente, Mr le représentant de la Commission, Cher(e)s Collègues, 

Je suis heureuse de vous présenter mon projet d’avis relatif au CADRE D’ACTION CLIMAT ÉNERGIE 2030.

Il s’inscrit dans la continuité et l’esprit du précédent rapport du Comité des Régions (CDR 5810/2013) porté par notre collègue Sirpa Hertell et adopté par le COR en janvier dernier.

Il demande à l’UE d’opter pour un trio gagnant d’objectifs climatiques et énergétiques à l’horizon 2030, tous contraignants:

•   50 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990;

•   une part de 40 % d’énergies renouvelables, déclinée en objectifs nationaux;

•   40 % de baisse de la consommation d’énergie primaire par rapport à 2005, via des gains d’efficacité, également déclinée en objectifs nationaux.

Ce triptyque est nécessaire pour nous laisser une chance d’éviter un réchauffement catastrophique supérieur à 2°C et pour atteindre l’objectif de long terme de l’UE (une réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre).

Nous considérions que la proposition actuelle de la Commission du cadre 2030 n’est pas crédible pour tenir ces objectifs.

C’est le signal politique fort que nous, autorités locales et régionale attendons, un signal adressé au reste du monde au moment où les USA et la Chine adressent des signaux positifs.

L’UE, forte de ces objectifs affirmés, serait alors prête à négocier un accord mondial sur le climat en vue de la 21e conférence des Parties (COP21).

Je voudrais insister sur le lien entre les objectifs de ce cadre 2030 et la sécurité énergétique de l’Europe. 

L’Europe est le premier importateur mondial d’énergie, et considère que des objectifs européens plus ambitieux visant à réaliser des économies d’énergie en 2030 et parallèlement à accroître la part des énergies renouvelables réduiraient considérablement les importations énergétiques de l’Europe, et amélioreraient son indépendance énergétique; 

L’objectif de l’UE en matière d’efficacité énergétique a pris une dimension particulière ces derniers mois avec la crise ukrainienne. L’Efficacité énergétique est une réponse forte de sécurité énergétique. C’est d’ailleurs le message que viennent d’adresser les ministres de l’Energie (BELGIUM, DENMARK, GERMANY, GREECE, IRELAND, LUXEMBOURG et du PORTUGAL) à messieurs Barroso, Oettinger, et Me la Commissioner Hedegaard.

Le potentiel d’économies d’énergie, qui est le plus grand parmi les pays de l’UE les plus exposés aux importations de gaz et de pétrole. Investir dans l’efficacité énergétique de l’UE à l’horizon 2030 permettrait à l’UE de réduire sensiblement les importations européennes d’énergie, améliorant ainsi la sécurité énergétique de l’UE.

ENFIN, l’avis, comme l’avait fait Me Hertell,

souligne le rôle fondamental du niveau local et régional dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de changement climatique, de développement d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, mais souligne aussi que leur action ne peut être optimale sans une reconnaissance se traduisant par un mandat et des ressources financières à long terme;

invite en conséquence l’UE  à reconnaître et à s’appuyer sur les autorités locales et régionales pour répondre aux défis climatiques et énergétiques; à les inclure dans le cadre d’action 2030 et les intégrer dans une nouvelle gouvernance énergétique; dans une logique de complémentarité, de gouvernance multi-niveaux et du respect du principe de subsidiarité

Je voudrais rappeler que le PNUD[1] estime que plus de 70 % des mesures de réduction du changement climatique et jusqu’à 90 % des mesures d’adaptation au changement climatique sont entreprises par les autorités locales ; 

Les autorités locales et régionales peuvent aider, grâce à leur proximité avec les citoyens, à informer et sensibiliser sur les bénéfices économiques et sociaux, au niveau local, des actions de transition énergétique;

Le Cadre d’action 2030 doit s’appuyer sur les initiatives de l’UE au niveau local et les amplifier, telles que la Convention des maires de l’UE; qui doit être renforcée et prolongée au-delà de 2020.

Pour aller plus loin encore, les autorités locales et régionales peuvent se fixer des objectifs quantifiés spécifiques pour 2030 en matière de réduction d’émissions et d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie.

Le COR demande à la Commission européenne de faire des propositions pour le financement des actions de transition énergétique, via notamment la BEI, qui pourrait appuyer les structures financières locales existantes ou à créer, au-delà des financements européens prévus pour la période 2014-2020;

et appelle les autorités locales et régionales, sur la base du présent avis, à unir leurs forces dans une mobilisation commune pour faire entendre leur voix, avant et pendant la COP21.

Chers Collègue, je m’adresse un chacune et chacun d’entre vous, membre de la Comm ENVE, qui êtes à la pointe de ces questions et porteurs de solutions dans les villes et régions de l’Europe : j’ai besoin de vous pour soutenir cet avis et porter cette ambition auprès de vos Gouvernements et représentations nationales à Bruxelles pour que le cadre d’action 2030 aujourd’hui et le système de gouvernance demain, donne toute sa place aux autorités locales et régionales !



[1]              Rapport PNUD[1] « Charting a new low-carbon route to development: A primer on integrated climate change planning for regional governments » (2009)

Lancement de la plate-forme européenne sur la coexistence entre l’homme et les grands carnivores

Heureuse d’assister ce matin au Lancement de la plate-forme européenne sur la coexistence entre l’homme et les grands carnivores à Bruxelles.

J’ai l’honneur d’ouvrir cette matinée au nom du Comité des Régions :

« Au nom du Comité des Régions, je suis heureuse de vous accueillir pour le lancement et la première session de travail de la Plate-forme européenne sur la Coexistence entre les humains et les grands carnivores.

Je suis membre du Conseil Regional Provence-Alpes-Côte d’Azur, déléguée à la Biodiversité et Présidente de l’Agence régionale pour l’Environnement qui conseille et accompagne les collectivités locales sur les politiques de biodiversité ; j’ai été aussi rapporteure pour le Comité des Regions d’un récent Avis sur l’infrastructure verte.

Je suis personnellement impliquée dans ma région où le contexte est extrêmement tendu autour de la présence du loup, qui menace et déstabilise un pastoralisme déjà fragile.

Pour ces raisons, j’ai accepté avec plaisir la demande des organisateurs d’ouvrir cette session au nom du Comité des Régions ; je salue vivement cette initiative importante qui vise à promouvoir la Coexistence entre les humains et les grands carnivores à travers l’échange, le dialogue et le partage d’expériences.

Permettez-moi une brève introduction sur le Comité des Régions : il est l’assemblée politique qui porte la voix des autorités locales et régionales au niveau Européen. Ses 344 membres viennent des 27 pays Européens, ils sont maires, conseillers municipaux, présidents de régions, et membres des parlements régionaux.

Le Comité des Régions promeut une coordination entre tous les niveaux de gouvernance et la participation de la société civile comme éléments nécessaires et structurants pour la mise en place de la Stratégie européenne en faveur de la biodiversité. Sur les grands carnivores, ma conviction est la même, cette coordination est tout aussi nécessaire pour apprendre, comprendre et partager.

Concernant le sujet qui nous réunit aujourd’hui, j’aimerais vous dire combien elle me tient à cœur et je remercie sincèrement les organisateurs.

Cette initiative est urgente et nécessaire :

-         les populations de grands carnivores sont pour certaines vivement menacées (ex : la population vosgienne du lynx ou celle de l’ours dans les Pyrénées), leur conservation relève aujourd’hui du challenge : les grands carnivores jouent un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes et font partie intégrante de notre héritage culturel et naturel. Mais serons-nous capables de les préserver ?

-         les tensions sont vives entre « pro et anti »-présence de grands carnivores, dans certaines régions comme la mienne, où les attaques du loup font la une de la presse chaque semaine, les éleveurs sont pour certains à bout ! la relève du pastoralisme n’est plus assurée. Et même si le loup joue trop souvent le rôle du bouc émissaire à l’origine de tous les maux des éleveurs, il est indéniable qu’il est vécu comme une terrible contrainte.

Cette initiative est utile car dans ces cas de grandes tensions, nous sommes désemparés et avons besoin de comprendre pourquoi cette coexistence peut marcher dans certains pays et pas dans d’autres. Pourquoi le loup est devenu un atout des Abruzzes en Italie, un atout touristique qui attire plusieurs millions de touristes chaque année, et vécu comme un fléau chez nous dans les Alpes françaises? Pourquoi 250 individus y posent autant de problèmes quand l’Espagne et l’Italie vivent avec des milliers de loups ?? Nous en arrivons chez nous en France, du fait de ces quelques centaines d’individus à une remise en cause forte du statut d’espace protégée.

Il est évident que le contexte n’est pas le même dans les pays où les grands carnivores ont toujours existés et ceux où ils sont revenus après une longue absence. Les solutions sont locales et ne peuvent réussir qu’avec l’ensemble des parties prenantes :

-         pédagogie et éducation à l’environnement,

-         suivi et d’une connaissance des populations,

-         lutte contre braconnage,

-         implication des chasseurs,

-         réintroduction (ex femelles ours, notamment en Pyrénées Centrales),

-         Accompagnement des éleveurs : financiers, administratifs, psychologique

Autant de solutions, autant de résultats locaux qui différent selon l’engagement des parties.

Permettez-moi une conclusion un peu personnelle : Je suis une élue écologiste, tout autant sensible à la présence et la protection des grands carnivores qu’à la présence du pastoralisme sur nos territoires ruraux. Je me sens ainsi « tiraillée » entre les intérêts des uns et des autres, même si je crois profondément que la coexistence est possible.

J’aimerais témoigner ici d’une expérience en faveur de cette coexistence : Grâce à une association, FERUS, j’ai été éco-volontaire auprès d’un berger, je l’ai donc aidé pendant une semaine, la nuit, pour la protection de son troupeau face au loup. Une semaine seulement, pas assez bien sûr pour en tirer des conclusions définitives mais assez pour percevoir plusieurs choses : les contraintes réelles que fait peser la présence du loup en énergie et temps pour le berger afin de protéger son troupeau, mais aussi la contrainte psychologique d’une menace permanente qui rode. J’ai vu aussi les éleveurs qui vivent avec, et qui s’en donnent les moyens, sans pour autant éviter toutes les attaques ; j’ai vu ceux qui ne se protègent pas et refusent de le faire car une première mesure de protection serait déjà en quelque sorte accepter la présence du loup qu’ils refusent…

Il y a des marges de manœuvre pour permettre cette coexistence, mais chacune des parties doit accepter de faire un pas vers l’autre.

Je terminerai sur le rôle des médias, qui joue un rôle tres négatif dans mon pays : jamais le berger qui n’est pas attaqué aura la parole, jamais le rôle du loup dans les écosystèmes sera valorisé… à l’issue d’un débat où j’essayais de créer un lien entre environnementaliste et éleveur, je me suis vue critiquée par le journaliste qui ne « m’avait pas invité pour des positions consensuelles ! »

Fortes de ces expériences, permettez-moi de formuler un vœu quant à l’existence de cette plate-forme, qu’elle permette de montrer et faire connaitre au plus grand nombre les expériences qui marchent !

Merci de votre attention, bon travail et surtout belles réussites en faveur de la coexistence entre l’homme et les grands carnivores. »