Il fauf saluer la protestation de David Grosclaude, Conseiller régional d’Aquitaine délégué aux langues régionales, Secrétaire fédéral du Partit Occitan, contre l’attitude du Gouvernement qui refuse d’entériner la volonté des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées de mettre en commun et d’intensifier leurs politiques en faveur de la langue occitane.
La saluer d’abord parce qu’il remet en cause une attitude trop répandue chez la plupart des responsables politiques au pouvoir : le mépris pour les langues et cultures des territoires, en l’occurrence pour l’occitan.
Voici que deux collectivités régionales ont décidé, à l’unanimité de leurs membres, de mettre sur pied un outil indispensable au développement de leur langue commune : l’Office Public de la Langue Occitane. Et le Gouvernement depuis près d’un an n’a toujours pas manifesté la moindre velléité d’officialiser par décret cette institution commune, ouverte d’ailleurs aux autres régions qui souhaiteront la rejoindre.
On s’interrroge légitimement : la formule choisie -un « Groupement d’Intérêt Public »- serait illégale, a-t-on entendu parfois. Mais comment se fait-il que les délibérations des deux collectivités aient passé sans encombre le contrôle de légalité de chacune de leur Préfecture de région ? Un tel dysfonctionnement de l’Etat laisse pour le moins perplexe. Au surplus comment admettre que ce qui est acquis (un Office public pour la langue) pour d’autres territoires et d’autres langues soit refusé pour l’occitan ? Y aurait-il donc des degrés dans le traitement négatif de la diversité linguistique territoriale en France ?