L'AGRICULTURE QUI RÉSISTE LE MIEUX A LA CRISE, C'EST L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

En Région Auvergne comme ailleurs, la droite n’est pas la seule, loin de là, à avoir raillé, parfois méprisé l’agriculture biologique. Mais rendez-vous tous à l’évidence, ce que les écologistes répètent depuis des années se confirme toujours plus : l’agriculture qui résiste le mieux à la crise aujourd’hui, c’est l’agriculture biologique. Les éleveurs qui tirent leur épingle du jeu, ce sont les éleveurs en bio. L’avenir pour nos producteurs de lait en Auvergne, il est en bio. Car les prix des produits bio sont beaucoup plus stables et car il ne s’agit pas d’un marché de niche, contrairement à ce que vous prétendez trop souvent : 43% des français sont des consommateurs réguliers de produits bio. Voilà pourquoi le marché a doublé en 5 ans en dépit d’un soutien public très insuffisant.

Soyons enfin capables dans la future Région de dire haut et fort que l’agriculture biologique doit être encouragée plus que les autres car, au-delà des arguments économiques, de par son cahier des charges, elle est bien meilleure pour l’environnement et pour la santé que les autres formes d’agriculture, y compris celle que vous appelez de qualité.

A quelques semaines de la COP21, dans l’agriculture comme ailleurs, "dialogue et proximité", "progrès social" et "protection de la planète", doivent être les maîtres mots pour construire un avenir commun juste et durable. Le temps presse et tous les indicateurs environnementaux sont au rouge.

L'URGENCE ÉCOLOGIQUE : SORTIR DE L'ECOLOGIE DE FAÇADE

Nous vivons à crédit depuis le 13 août sur notre planète. En moins de 8 mois, nous avons déjà consommé toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an. C’est un triste record, et cette date, toujours plus précoce, avance de trois jours par an en moyenne depuis 1970.

Il faut sortir de cette impasse. Les coûts de l’inaction sont considérables, croissants et mortifères. Un rapport du Sénat du mois de juillet sur la qualité de l’air en est encore la preuve.

Chaque année, le coût total de la pollution de l’air s’élève à plus de 100 milliards d’€ par an pour la France alors que le bénéfice net de la lutte contre la pollution de l’air serait de 11 milliards. Rien que pour la SECU, le coût annuel est de 3 milliards d’€, soit plus de la moitié du déficit de la branche maladie en 2014. 650 000 journées d’arrêt de travail dues à la pollution de l’air sont prescrites chaque année et les prises en charge médicales et hospitalières sont de plus en plus nombreuses.

Préjudiciable pour la santé, la pollution de l’air l’est pour la biodiversité bien sûr, mais aussi pour l’agriculture. D’après l’INRA, le coût annuel en France de la baisse des rendements des cultures de blé due à la pollution à l’ozone s’élève à 500 M€ par an.

Non l’écologie n’est pas l’ennemi de l’agriculture ou de l’économie. Au contraire. Elle est son meilleur atout pour l’avenir. L’écologie est radicale parce qu’elle s’attaque aux racines des problèmes. A l’inverse, l’écologie punitive martelée par Mme Royal, c’est l’absence d’écologie ou l’écologie de façade, celle qui sévit depuis des décennies sous la pression des lobbies, à l’instar de la FNSEA, des compagnies aériennes, des transporteurs routiers, d’EDF, d’AREVA ou encore de Total. C’est celle qui refuse le changement, maintient le productivisme et qui nous précipite droit dans le mur.

LES CITOYENS MOBILISES POUR LE CLIMAT

Les citoyens le déplorent, notamment les Auvergnats et ceux qui ont eu la possibilité de participer en juin au débat citoyen planétaire sur le Climat à Clermont-Fd : 81% d’entre eux se sentent très concernés par les impacts du changement climatique et ils sont 77% à regretter qu’il ne soit pas une priorité nationale. L’écologie n’est pas un fardeau ou un truc de bobo pour eux, ils sont même 87% à penser que les mesures en faveur du climat sont une opportunité pour améliorer notre qualité de vie.

Mes chers collègues, les initiatives citoyennes en faveur de l’environnement et du climat se multiplient partout et les attentes de la société sont aussi grandes que son exaspération vis-à-vis de l’inertie et du désintérêt politiques pour ces sujets. C’est particulièrement vrai dans le domaine des transports.

TRANSPORT : LES PROMESSES DOUTEUSES DES SOCIALISTES

La mobilité est la 2ème priorité pour 94% des Auvergnats, juste derrière l’emploi, juste devant l’économie régionale. Nous l’avons vu lors de l’actualisation du SRADDT. Les Auvergnats, notamment les jeunes, sont particulièrement mécontents des infrastructures et de l’offre de transport dans notre région. Ce n’est pas la gratuité que demandent les usagers ! D’ailleurs, vous avez toujours tous refusé ici de réinstaurer la gratuité en période estivale pour les jeunes de 18 ans, y compris les élus socialistes dont la sincérité des promesses de campagne est particulièrement douteuse. Ce que veulent les usagers, c’est plus de trains, plus de possibilités de se déplacer en soirée, plus de réductions tarifaires pour abandonner durablement leur voiture. Malheureusement nous n’en prenons pas le chemin et le bilan 2014 de l’activité TER en Auvergne n’est pas flatteur, le trafic régresse. Les prochains bilans, avec l’arrivée sauvage et massive des cars Macron, seront encore pires.

RÉFUGIES : UN VOYAGE RETOUR EN CHARTER AVANT LEUR ARRIVÉE, UNE PROMESSE DE WAUQUIEZ

Monsieur le Président, permettez-moi de terminer mon propos pour dire quelques mots sur la situation des réfugiés. Nous sommes bien entendu solidaires de votre décision de débloquer 100 000€ à répartir à des associations œuvrant dans l’accueil des réfugiés. Nous contribuerons ainsi à aider ces associations à fournir des interprètes aux réfugiés et à répondre à leurs questions de mobilité. Ne fermons pas la porte malgré tout à un soutien aux communes qui s’engageront dans l’accueil de réfugiés sans discrimination, sans leur promettre comme M. Wauquiez un voyage retour en charter avant même qu’ils ne soient arrivés.

Les nombreux réfugiés qui arrivent aux frontières de l’Europe sont poussés par des crises politiques, militaires, climatiques, économiques, qui les amènent à se déplacer, en majorité dans les pays limitrophes et pour une petite partie d’entre eux vers l’Europe.

Cette situation n’est pas nouvelle, et au-delà de l’accueil des réfugiés, nous devons aussi assumer nos responsabilités envers ceux qui fuient le sous-développement. Nous déplorons ainsi le recul, en France notamment, des politiques publiques d’aide au développement, les pratiques d’un commerce inéquitable renforcées par des traités internationaux de libre-échange qui fragiliseront encore plus les pays du sud et leurs productions locales. Voilà pourquoi il est urgent d’agir aussi localement dans ces pays pour répondre à la situation, maintenant et à long terme.

Je vous remercie.