Article de l'Echo du 5 juillet 2014 - édition Corrèze
Une ligne ferroviaire condamnée faute d'investissement
A quelques jours de la suspension officielle de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand,Tulle, Limoges, Brive et Bordeaux, des élus écologistes du Conseil régional d'Auvergne et du Limousin, ont organisé ce mercredi une conférence de presse à Ussel, avec le soutien de Danielle Auroi, députée écologiste du Puy-de-Dôme.
Faute de l'apport de 7M entre les différents partenaires, conseils régionaux, Etat, RFF pour rénover seulement 22 km de ligne et sous prétexte de rentabilité, la fermeture entraînera la disparition des relations directes entre Clermont-Ferrand, Limoges, Brive et Bordeaux. Ainsi, la liaison directe entre les deux grandes villes du Massif Central sera coupée en raison du refus de rénover les seuls 22 km de la section Laqueuille-Eygurande, soit 10 % du kilométrage total de la ligne Clermont-Ferrand-Limoges.
Elle rendra les Auvergnats et les Limousins encore plus dépendants de la route et de l'énergie pétrolière, alors qu'en 2011 plus de 3.800 voyageurs-kilomètres empruntaient la ligne entre Clermont-Ferrand et Ussel, en particulier des scolaires, des travailleurs et des touristes. Après les efforts entrepris entre 2007 et 2013 par les deux Régions, RFF et l'Etat pour rénover l'axe Clermont-Limoges cette décision est synonyme de gaspillage d'argent public. Il faut savoir que 7M d'euros correspondent grosso modo à la construction d'une centaine de mètres d'une autoroute. Et qu'ils auraient permis de sauver la ligne pour une dizaine d'année. De plus, la Région Limousin était favorable à des investissements sur la liaison Laqueuille-Eygurande contrairement à la Région Auvergne où seuls les écologistes ont plaidé en faveur des investissements nécessaires pour la pérennisation de la ligne et pour le développement d'une offre plus attractive (horaires des trains notamment).
Les élus EELV du Conseil régional d'Auvergne ont d'ailleurs voté la semaine dernière contre l'avenant à la convention TER entre le Conseil régional et la SNCF qui prévoit la suspension de la ligne (tous les autres élus de droite, socialistes, et FDG ont voté pour). « Nous, élus régionaux EELV et Danielle Auroi, député EELV du Puy de Dôme, avons interpellé les élus, participé à des manifestations pour la défense de la ligne, signé des pétitions, transmis des courriers aux principaux décideurs (RFF, Ministre des Transports, présidents de Région, etc.) sans avoir gain de cause malheureusement » ont-ils précisé. Pour les écologistes, la suspension de cette ligne montre une fois de plus que l'Etat et les principaux décideurs font une croix sur les territoires à faible densité de population. La question de l'aménagement du territoire est passée aux oubliettes.
Désormais la physionomie qui prédomine, en particulier avec la réforme territoriale proposée, repose malheureusement sur la compétitivité territoriale, la concurrence entre les territoires, avec tous les dommages collatéraux que cela implique sur les territoires. Les élus veulent que le gouvernement revoie complètement sa copie sur la politique des transports afin d'encourager les transports du quotidien alternatifs à la route.