Démocratie

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En juin 1992, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement se déroulait à Rio de Janeiro (Brésil). Vingt ans plus tard, un nouveau sommet appelé Rio+20 réunira du 20 au 22 juin prochains 120 chefs d’État et de gouvernement, dont le nouveau président français François Hollande.

L’objectif, a priori simple, est de constituer une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030 pour l’ensemble des pays de la planète face à la crise écologique majeure que nous subissons. Car nos modes de développement continuent de détruire l’ensemble du vivant et hypothèquent d’ores et déjà la possibilité même de survie des générations futures.

À l’approche de ce rendez-vous fondamental pour notre avenir à tous, Europe Écologie Les Verts tient à rappeler ses positions ambitieuses mais nécessaires pour que Rio+20 ne soit pas un sommet international de plus se contentant de vœux pieux.

C’est pourquoi j’ai signé le Pacte Rio+20 d’EELV et les huit engagements qu’il contient :

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J’ai répondu au questionnaire de l’Agence Bretagne Presse ce 28 mai.

Questionnaire législatives ABP :

1/ Etes vous favorable ou défavorable à la réunification de la Bretagne ?

J’y suis favorable.

2/ Etes vous favorable à la signature de la Charte européenne des langues minoritaires et à la reconnaissance du bilinguisme breton/français ?

Je suis favorable au soutien aux langues et cultures du monde, bien commun de l’humanité, de diverses manières et notamment par la pratique du bilinguisme, et donc je suis favorable à la signature de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

3/ Si vous êtes élu, accepteriez-vous d’abandonner vos autres mandats ?

Je n’ai pas d’autre mandat. Si j’en avais, je les abandonnerais, étant favorable au mandat unique.

4/ Etes vous prêt à former avec vos collègues députés bretons un collectif trans-partis pour défendre les intérêts de la Bretagne ?

Cela dépendra du résultat des élections. Il y a des partis, et des individus, avec lesquels je refuserai une action permanente au sein d’un collectif.

5/ Actuellement, 62.5% de l’énergie bretonne provient des centrales nucléaires françaises. Etes-vous favorable au développement de l’autosuffisance énergétique bretonne et que proposez-vous pour y arriver ?

L’urgence, pour la planète, est d’en finir avec l’utilisation des énergies fossiles et fissile (nucléaire). Pour cela il faut développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique (notamment en agissant sur le logement, neuf et ancien). Nous pensons en effet que ces politiques devraient être conduites en région (et même, pour certaines, en « pays » – au sens loi Voynet).

6/ Aujourd’hui, la construction navale bretonne est en péril. Soutiendrez-vous son redressement et que ferez-vous pour améliorer la situation de l’emploi en Bretagne ?

L’industrie navale (y compris celle de déconstruction) doit être une industrie de qualité. La Bretagne a les traditions et le savoir-faire pour cela, ils doivent être défendus et valorisés. Concernant l’emploi en général en Bretagne, nous pensons qu’une action vigoureuse en matière de logement, le développement des pôles d’assistance aux personnes, l’investissement dans les renouvelables et la transformation de l’agriculture – tout ce que nous appelons la « transition écologiste » donc – auront un impact positif majeur sur la situation de l’emploi.

7/ Etes vous pour ou contre le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes ?

Contre, bien sûr. Parce que le développement du trafic aérien, la disparition d’espaces naturels et le développement d’un mega-pôle Rennes – Nantes seraient autant d’erreurs pour la Bretagne.

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Les 10 et le 17 juin prochains, vous allez élire vos députés. Mais un député, c’est quoi ? A quoi ça sert ?

Les député/es sont élus au suffrage universel direct dans un scrutin uninominal à deux tours. C’est-à-dire qu’un premier tour a lieu où se présentent tou/tes les candidat/es qui le souhaitent. Ne sont qualifié/es pour le deuxième tour que les candidat/es ayant obtenu le vote de plus de 12,5% des personnes inscrites sur les listes électorales. Généralement il n’y en a que deux, mais il peut parfois y en avoir trois (on parle alors de « triangulaire »). À l’issue du deuxième tour, le candidat ayant obtenu le plus de suffrages est élu.

Commentaire : c’est un système qui n’est pas satisfaisant. Imaginons que le parti B obtienne 50,50 % au 2ème tour dans chacune des 577 circonscriptions, alors seul le part B sera représenté à l’Assemblée. Tout aussi grave rien ne garantit la moindre parité (et ça ce n’est pas que théorique : actuellement il y a moins de 20% de femmes à l’Assemblée !). C’est pourquoi nous proposons l’adoption d’un système qui garantisse la parité et la représentation proportionnelle (avec prime majoritaire).

Un député a deux fonctions : il fait les lois et il contrôle le travail du gouvernement. S’il est élu sur un territoire, le député est un élu national qui doit avoir une vision d’ensemble des problématiques du pays et être ouvert sur le monde. Il doit réfléchir avec les élus locaux et les citoyens de sa circonscription aux conséquences potentielles des lois qu’il vote, tout en gardant toujours à l’esprit l’intérêt général du pays.

Le travail d’un/e député/e, c’est aussi d’être en contact constant avec la population, les associations, les entreprises… de sa circonscription et les élus locaux pour les écouter, prendre note de leurs questionnements et de leurs inquiétudes, intervenir auprès des administrations ou s’en faire le relais auprès du préfet ou des ministres pour trouver des solutions.

Commentaire : un/e député/e devrait aussi rendre compte de son mandat. Cela veut dire pas seulement signaler ses interventions individuelles auprès des autorités, mais aussi, surtout dirais-je, d’expliquer les dossiers qu’il a eu à traiter et le sens de ses votes lors des scrutins. Le fait que, lors des précédents mandats, les députés se soient rarement acquittés de cette tâche explique en partie l’incompréhension et le rejet de « la politique » qu’on constate trop souvent.

 

 

Pour en savoir plus sur les député-e-s et sur le travail parlementaire : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/fonctionnement/parlement/definition/qu-est-ce-qu-depute.html

Note : pour cet article je suis partie d’un texte de Magali Deval, merci à elle.

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Pour ces élections législatives, moins de 30 % des candidats investis par l’UMP sont des candidates ! Même pas une sur trois !

Comment peut-on justifier une chose pareille au 21ème siècle ?

C’est d’autant plus lamentable quand on sait que, pour la plupart, les malheureuses 30 % sont sur des circonscriptions difficilement gagnables. Autant dire que ce n’est pas l’UMP qui va faire progresser la proportion de femmes à l’Assemblée Nationale, qui est actuellement, toutes formations confondues, de 18,5%.

«Chacun doit comprendre que dans la période qui est la nôtre, il nous faut absolument avoir le maximum de députés et que cela passe par le poids, l’ancrage local de beaucoup d’entre nous» a expliqué Jean-François Copé, dirigeant de l’UMP, en guise de justification.

Élisons toujours les mêmes hommes, encore et encore, voilà le leitmotiv, dirait-on.

Mais ce n’est pas ainsi que l’on réconciliera les citoyen/nes avec la politique, au sens noble, celle qui permet à toutes et tous de participer à la réflexion et d’imaginer les solutions qui vont nous permettre, ensemble, de vivre mieux ici et maintenant, sans hypothéquer l’avenir de nos enfants.

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Mise à jour du 21/05/12 : les menaces de rétorsion ayant été levées, le rassemblement de demain est annulé.

S’étonner, s’indigner, résister, alerter devraient être des droits intangibles en démocratie. Ils ne devraient connaître aucune limitation tant qu’ils sont exercés de manière non violente.

Malheureusement les mauvaises habitudes consistant à faire pression de manière indue, y compris en jouant sur le devenir professionnel, sur des gens parce qu’ils refusent de cautionner des dispositifs contestables ou parce qu’ils expriment des positions syndicales, politiques ou tout simplement humanistes, ces mauvaises habitudes persistent.

Je participerai au rassemblement prévu à Saint-Aignan le mardi 22 mai, à l’appel de plusieurs syndicats (voir l’appel ci-dessous) pour la défense des droits des personnels, des libertés individuelles et de la liberté d’expression.

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Communiqué presse du 23 avril 2012

Bien évidemment, nous voterons et nous appelons à voter « François Hollande », le 6 mai, contre le candidat de la droite, du chômage, des lobbys et du mépris.
Et, pour réussir le changement, nous appelons aussi toutes celles et ceux pour qui l’écologie doit compter dans la politique des années qui viennent, à participer à la campagne en vue des élections législatives des 10 et 17 juin pour que le changement soit bien celui des avancées sociales et des transitions écologiques, porteuses d’emplois, de solidarité et de pérennité.
« Changer maintenant : quoi et comment ? » réunion publique de lancement de campagne, jeudi 26 avril, 20h30, à Hennebont (maison de quartier de Saint Gilles – rue des Rouges-Gorges).

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Le 12 décembre 1999, le pétrolier Érika, affrété par Total, se cassait en deux. Dans les semaines suivantes, une grave pollution en mer et sur les côtes du Finistère à la Charente Maritime s’ensuivit.

7 ans plus tard s’ouvrait le procès. En janvier 2008 le Groupe Total est reconnu coupable de pollution maritime. L’armateur, le gestionnaire et l’organisme de certification du navire sont déclarés, quant à eux, coupables de faute caractérisée. Ce jugement, qui introduisait la notion de préjudice écologique, a été confirmé en appel en 2010.

C’est bien la moindre des choses, face à un tel accident, que les responsabilités soient établies et les compensations mises en oeuvre. Et qu’il faille attendre 10 ans pour cela, c’est déjà bien long.

C’est pourquoi la remise en cause de ce jugement est insupportable. C’est pourtant ce dont il est question, apprend-on aujourd’hui par Ouest-France et Libération, puisque l’avocat général de la Cour de Cassation demanderait l’annulation du jugement au motif qu’il a été prononcé par une juridiction incompétente.

Il est certain que le droit international en la matière est un enchevêtrement complexe. Aux diverses zones maritimes, sont attachées des règles diverses. Et le recours à des pavillons étrangers brouille, davantage encore, les choses. À l’évidence cela nécessite de poursuivre l’élaboration de règles plus claires et plus efficaces pour la préservation de nos biens communs marins.

Néanmoins, il serait scandaleux qu’à ce prétexte, Total bénéficie des carences et des ambiguïtés actuelles pour obtenir un « blanchiment ». Comme l’exprime Éva Joly dans un communiqué à ce sujet :«Ce sont nos côtes qui ont été touchées et c’est le droit de l’État côtier qui doit primer sur l’intérêt des pétroliers.»

Si la Cour de cassation annulait les jugements rendus, ce serait un bien mauvais signal. La catastrophe de l’Érika a été une nouvelle étape, bien cher payée, dans la prise de conscience de la fragilité de nos écosystèmes et de la nécessité de multiplier les précautions. L’annulation des jugements serait une régression qui ne manquerait pas de créer les conditions de futures catastrophes.

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La parité (50 % hommes – 50 % femmes) est loin, bien loin d’être une réalité en politique aujourd’hui :

  • - 13,8 % de femmes maires .
  • - 13,9 % de femmes dans les conseils généraux (départements)
  • - 18,5 % de femmes à l’Assemblée Nationale
  • - 22,1 % de femmes au Sénat
  • - 33,3 % de femmes au Parlement Européen
  • - 48 % de femmes dans les Conseils Régionaux (grâce au mode de scrutin en vigueur … qui, hélas, devrait être abandonné si la réforme des collectivités territoriales concoctée par la majorité actuelle est mise en oeuvre)

Voilà les chiffres que rappelle le site « Les nouvelles / news » dans un article consacré à la proportion hommes – femmes dans les parrainages pour la présidentielle. Un article où l’on notera que, sans surprise, la candidate d’EELV, Éva Joly, arrive largement en tête, avec 31% de parrainages provenant d’élues ! Compte tenu du déséquilibre général, c’est un résultat remarquable.

Et lire ça le jour de l’élection d’Aung San Suu Kyi, ça remet un peu de baume au coeur. ;-)

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J’ai bien des points de divergence avec les divers candidats de droite (ou du centre qui appelleront à voter à droite au second tour ;-), sur des tas de questions essentielles comme l’éducation, l’agriculture, l’énergie, l’emploi, la construction européenne, l’aménagement du territoire …

Et ça ne s’arrange pas avec la dernière candidature en date ;-) M. Le Nay vient en effet de faire part de sa décision : il se porte candidat à sa propre succession.

Ce serait pour un deuxième mandat, on serait dans l’ordre des choses. Ce serait pour un troisième mandat, on pourrait plaider la force de l’habitude. Mais là il s’agit de briguer un quatrième mandat ! Lisez la suite »

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Trois nouvelles dans l’actualité témoignent du dysfonctionnement de notre système démocratique.

Alors que la commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois souhaitait entendre les chefs des services du renseignement suite aux assassinats de Montauban et Toulouse, une dépêche AFP indique que Claude Guéant (ministre de l’Intérieur) et Gérard Longuet (ministre de la défense) «ont décidé de ne pas donner de suite favorable» à cette demande !

Aujourd’hui aussi on a appris le refus opposé par Jean-Yves Le Drian (président de la région Bretagne) à l’adoption d’un voeu présenté par les élu/es EELV pour demander la levée du secret-défense, dans l’affaire du Bugaled Breizh (voir le voeu en question ci-dessous).

Troisième élément, le problème que présente l’immunité du candidat-président, problème qu’a soulevé avec force Éva Joly dans son entretien à BFMTV ce matin, qui l’a amené à demander à Nicolas Sarkozy de se présenter aux juges qui instruisent les affaires en cours et à s’expliquer, afin que les citoyens aient les éléments d’appréciation.

Règles d’immunité excessives, secret-défense trop large, droit de rétention d’information abusif, tout cela n’est pas normal, tout cela n’est pas sain, tout cela ne peut que contribuer à accroître la défiance des citoyen/nes envers nos institutions. Or dans la période que nous connaissons, alors que des choix complexes doivent être faits, il est crucial d’avoir des institutions et des représentant/es en lesquel/les on puisse avoir confiance.

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Bugaled Breizh : le voeu EELV refusé en Conseil Régional :

Le 15 janvier 2004 un chalutier de Loctudy, le Bugaled Breiz, disparaissait, happé brutalement vers le fond au large du Cap Lizard avec cinq personnes à son bord.

Au même moment avait lieu sur ce secteur des manœuvres d’entrainement de sous-marins de l’OTAN auxquelles la marine nationale française participait.

Renflouée, la coque du chalutier a montré la violence du naufrage. Il ne fait aucun doute que  la déflagration sous marine engendrée par le naufrage l’ait été tout autant. Compte tenu de la sensibilité des  équipements sous marins même a de nombreux kilomètres, cette déflagration a de toute évidence été enregistrée.

Depuis 8 ans, plusieurs juges d’instruction se sont succédé pour rechercher les causes exactes de cet accident survenu par temps calme.

Pour que toute la lumière puisse être faite sur cette affaire, à plusieurs reprises la levée du secret défense a été demandée, sans suite. Seules des positions à l’heure supposée du naufrage ont été communiquées. Pourtant rien ne justifie le secret défense dans le cadre de manœuvres d’entrainement.

Les familles et le monde de la pêche ont le droit à la vérité. Tout doit être mis en œuvre dans la recherche des causes de cet accident.
Le Conseil régional de Bretagne demande au gouvernement la levée du secret défense. Elle seule permettra l’audition des militaires en poste au moment du naufrage et la communication de tous les éléments permettant de faire avancer l’enquête.

Voeu présenté le 29/03/2012
par les élu/es EELV Bretagne

 

 

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La question de l’implantation d’une nouvelle zone d’activité à Brandérion a fait débat, il y a quelques semaines, suite à la publication d’une lettre ouverte par l’une des riveraines.

Le problème était bien posé dans ce texte : dans un contexte général d’artificialisation des sols, de diminution du nombre des exploitations agricoles, de menaces pour la biodiversité, quelles activités industrielles et commerciales peut-on implanter et à quel endroit ? Dans un contexte de pression forte sur la bande littorale et de délaissement de l’intérieur, quelle politique d’aménagement du territoire convient-il de mener ?

Nous ne prétendons pas qu’il est simple. On le voit à l’énoncé, des objectifs a priori contradictoires doivent être poursuivis et, dans un tel cas, les équilibres sont difficiles à trouver.

Une chose est sûre, on ne les trouvera que dans un processus de concertation très approfondi, qui, visiblement, a été insuffisant en l’occurrence.

Souvent les élu/es et les services se focalisent sur l’enquête publique qui, généralement, est obligatoire dans ce genre de circonstances.

Ceci pose deux problèmes :

- la réforme des enquêtes publiques, en 1983, a été un progrès certain. Mais des avancées restent nécessaires. Si les dossiers sont, la plupart du temps exhaustifs, en revanche ils sont rarement accessibles. Deux améliorations me semblent indispensables. D’une part, il faut que le « dossier non technique » soit réellement court et lisible et qu’il mette en évidence, en termes simples, l’essentiel du projet. D’autre part, les dossiers d’enquête publique et le recueil des avis qu’ils doivent permettre, devraient maintenant être disponibles non seulement en mairie, mais aussi via internet.

- le deuxième problème posé est que, au stade de l’enquête publique, les choses sont déjà bien avancées et les options prises. Or il y a, auparavant, un travail de réflexion et de choix qui est fait et auquel les citoyens, et notamment les riverains, ne sont généralement pas associés. Ce n’est pas satisfaisant et il me semblerait fort utile qu’un cadre juridique soit établi qui indique les méthodes et les rythmes de cette consultation préalable.

À Europe Écologie Les Verts nous insistons souvent sur le fait qu’une bonne « gouvernance » doit reposer sur la démocratie participative. La poursuite de la réforme des concertations publiques va dans ce sens.

La question de la « gouvernance » c’est aussi celle de la légitimité et du fonctionnement des communautés d’agglomération, sujet sur lequel nous aurons à revenir.

Il est légitime d’exiger des élu/es une bonne connaissance des rouages institutionnels et des dossiers. Cela dit, il existe des services et des équipes pour les épauler à ce sujet. Et il ne faudrait pas que cela serve d’argument pour justifier une professionnalisation excessive, qui justifierait d’élire tout le temps les mêmes, encore et encore.

La personnalisation que l’on constate depuis des années, avec son lot de cumuls de plusieurs mandats simultanément et la répétition de plusieurs mandats successifs, est tout à fait nuisible à la démocratie : on ne choisit plus un élu sur sa vision des choses et ses propositions, mais parce qu’il est installé et connaît des moyens qui, peut-être, lui permettront de favoriser son territoire (et parce qu’on voit sa trombine partout). Et si je parle d’élu au masculin, c’est bien parce que, à ce jeu de la prorogation de l’existant, ces messieurs partent avec plusieurs longueurs d’avance ;-)

Pour revivifier la démocratie, pour renouveler le « personnel politique », il faut mettre en place des règles contre les cumuls. C’est pourquoi nous sommes favorables au mandat unique (plus de double ou triple casquette : député-maire, sénateur-maire, conseiller général-président d’agglo, etc.) et à l’interdiction d’exercer plus de deux mandats identiques consécutifs (M. Le Nay, qui a trois mandats de député derrière lui, n’aurait pas à se poser la question de savoir s’il rempile encore ;-)

Bien entendu, de telles règles anti-cumul, qui me semblent indispensables, supposent des mécanismes fins de transition (d’un mandat à un autre de nature différente) et un statut des élu/es qui leur évite, une fois leurs mandats terminés, de se retrouver dans des difficultés personnelles lourdes.

Mais ce chantier d’une véritable limitation des cumuls doit être ouvert et mené à bien si l’on veut non pas des élus qui fonctionnent en caste et en boucle perpétuelle, mais des élu/es qui soient de véritables ferments de  démocratie.

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Dans sa livraison du 29/02/2012, le Canard Enchaîné détaille, preuves à l’appui, comment l’entreprise Ikéa a utilisé des informations puisées dans différents fichiers, notamment le Stic (Système de Traitement des Infractions Constatées), contre des clients râleurs et des syndicalistes gênants.

Le Stic répertorie plus de 30 millions de français (un sur deux !) parce qu’y sont inscrites des données concernant des personnes liées à des délits (comme auteurs possibles … ou comme victimes ou témoins) ou à des tas d’incidents ayant fait l’objet d’un signalement.

Ce fichier est accessible à un nombre impressionnant de policiers (une simple délégation leur permettant d’y accéder) et il n’est pas étonnant que quelques uns aient prêté une oreille attentive aux demandes (tarifées) d’Ikéa.

Le problème dépasse d’ailleurs malheureusement cette seule entreprise, si l’on en croit Philippe Pichon, commandant de police qui a été révoqué pour avoir dénoncé la nature et l’utilisation du Stic (source) et selon lequel la pratique de communication abusives de données issues de ce fichier est courante, même si, généralement, c’est plus comme services entre amis que contre pot de vin.

La CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) s’était d’ailleurs inquiétée, il y a maintenant trois ans, au sujet du Stic qualifié par son président alors de «fichier dangereux» (source).

Voilà ce qui semble bien confirmer ce que je disais à propos de la loi sur la « protection d’identité » : il faut vraiment prendre le temps et les moyens d’une vaste réflexion en profondeur, sur ces questions, faute de quoi les dérapages liberticides sont certains. Mais pour cela il faut des député/es qui aient le souci de la défense des libertés ! ;-)

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Un texte législatif est en train de faire la navette entre les assemblées, qui prévoit la constitution d’un fichier général qui serait associé à la carte nationale d’identité comportant des données biométriques 1.

Avec la généralisation des échanges par internet, commerciaux et non commerciaux, les possibilités de communication se multiplient. Les occasions de démarchage abusif et d’usurpation d’identité aussi. Il est donc logique et nécessaire que le législateur réfléchisse aux moyens de sécuriser ces échanges.

Mais il devrait être évident aussi que des projets en la matière doivent s’entourer de toutes les précautions. Faute de quoi nous glisserions dans une société où la liberté individuelle, le droit à la différence, la possibilité de prendre « une autre route qu’eux » (G. Brassens) seraient gravement compromis.

Il est particulièrement important que soit absolument écartée l’éventualité d’insertion de puces RFID (lisibles à distance), dans une carte liée à un fichier global du genre de celui qui est envisagé.

Un projet qui n’a pas reçu l’avis du Conseil d’État 2, qui n’a pas reçu l’aval de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) à ma connaissance, qui ouvrirait la possibilité de localiser et d’identifier, à distance, tout individu, qu’il ait précédemment commis des délits ou pas, un tel projet ne doit pas passer !

Il me semble important que les élu/es de la nation et les candidat/es à la députation, ainsi, bien sûr, que les citoyen/nes se mobilisent pour exiger que ce projet soit stoppé et que soit pris le temps et les moyens d’une vaste réflexion en profondeur.

 

1 – (Proposition de loi relative à la protection de l’identité : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion4223.asp ; dossier législatif : http://www.assemblee-nationale.fr/13/dossiers/protection_identite.asp)

2 – Il s’agit d’une « proposition de loi » soutenue par le gouvernement et non d’un « projet de loi » émanant du gouvernement. L’avis du Conseil d’État n’est donc pas requis.

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La presse s’est fait l’écho de l’intention d’André Hartereau, élu municipal hennebontais, de lancer un mouvement « lieu de réflexion » porteur d’une autre vision de l’action politique locale.

Il est vrai que les écueils sont nombreux en matière de politique locale. Comment échapper à la tendance despotique (maire tout puissant et seul décideur) ? Comment éviter la politique politicienne (quand les choix ne sont pas faits quant au fond, mais pour se démarquer ou, au contraire, se rapprocher d’un autre parti) ? Comment associer durablement les citoyens (non pas une fois tous les cinq ans, mais au quotidien) ?

On sent bien, en Morbihan, l’aspiration à une autre vision et une autre pratique. L’existence d’Hennebont Initiative Citoyenne (HIC), de Lanester Nouvelle Citoyenneté (LNC) ou encore de Vannes Projet Citoyens (VPC) en témoigne.

L’idée de faire se rencontrer et coopérer les personnes qui, dans ces mouvements mais aussi en dehors, ont ces préoccupations est excellente. Elle le sera d’autant plus si ce groupe sait rester ouvert et impulser des initiatives et des projets publics.

J’ajouterai qu’il est intéressant qu’il entende se saisir de la question de l’intercommunalité. L’exercice d’une véritable démocratie est déjà difficile à l’échelle d’une commune.  À l’échelle d’une communauté d’agglomération ou d’une « pays », la chose est encore plus complexe et mérite imagination autant que réalisme, enthousiasme autant que patience.

Le chantier est donc particulièrement important. Je formule le voeu de sa réussite et ne manquerai d’y apporter ma contribution.