Il est légitime d’exiger des élu/es une bonne connaissance des rouages institutionnels et des dossiers. Cela dit, il existe des services et des équipes pour les épauler à ce sujet. Et il ne faudrait pas que cela serve d’argument pour justifier une professionnalisation excessive, qui justifierait d’élire tout le temps les mêmes, encore et encore.
La personnalisation que l’on constate depuis des années, avec son lot de cumuls de plusieurs mandats simultanément et la répétition de plusieurs mandats successifs, est tout à fait nuisible à la démocratie : on ne choisit plus un élu sur sa vision des choses et ses propositions, mais parce qu’il est installé et connaît des moyens qui, peut-être, lui permettront de favoriser son territoire (et parce qu’on voit sa trombine partout). Et si je parle d’élu au masculin, c’est bien parce que, à ce jeu de la prorogation de l’existant, ces messieurs partent avec plusieurs longueurs d’avance ;-)
Pour revivifier la démocratie, pour renouveler le « personnel politique », il faut mettre en place des règles contre les cumuls. C’est pourquoi nous sommes favorables au mandat unique (plus de double ou triple casquette : député-maire, sénateur-maire, conseiller général-président d’agglo, etc.) et à l’interdiction d’exercer plus de deux mandats identiques consécutifs (M. Le Nay, qui a trois mandats de député derrière lui, n’aurait pas à se poser la question de savoir s’il rempile encore ;-)
Bien entendu, de telles règles anti-cumul, qui me semblent indispensables, supposent des mécanismes fins de transition (d’un mandat à un autre de nature différente) et un statut des élu/es qui leur évite, une fois leurs mandats terminés, de se retrouver dans des difficultés personnelles lourdes.
Mais ce chantier d’une véritable limitation des cumuls doit être ouvert et mené à bien si l’on veut non pas des élus qui fonctionnent en caste et en boucle perpétuelle, mais des élu/es qui soient de véritables ferments de démocratie.