Le poison du secret

Trois nouvelles dans l’actualité témoignent du dysfonctionnement de notre système démocratique.

Alors que la commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois souhaitait entendre les chefs des services du renseignement suite aux assassinats de Montauban et Toulouse, une dépêche AFP indique que Claude Guéant (ministre de l’Intérieur) et Gérard Longuet (ministre de la défense) «ont décidé de ne pas donner de suite favorable» à cette demande !

Aujourd’hui aussi on a appris le refus opposé par Jean-Yves Le Drian (président de la région Bretagne) à l’adoption d’un voeu présenté par les élu/es EELV pour demander la levée du secret-défense, dans l’affaire du Bugaled Breizh (voir le voeu en question ci-dessous).

Troisième élément, le problème que présente l’immunité du candidat-président, problème qu’a soulevé avec force Éva Joly dans son entretien à BFMTV ce matin, qui l’a amené à demander à Nicolas Sarkozy de se présenter aux juges qui instruisent les affaires en cours et à s’expliquer, afin que les citoyens aient les éléments d’appréciation.

Règles d’immunité excessives, secret-défense trop large, droit de rétention d’information abusif, tout cela n’est pas normal, tout cela n’est pas sain, tout cela ne peut que contribuer à accroître la défiance des citoyen/nes envers nos institutions. Or dans la période que nous connaissons, alors que des choix complexes doivent être faits, il est crucial d’avoir des institutions et des représentant/es en lesquel/les on puisse avoir confiance.

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Bugaled Breizh : le voeu EELV refusé en Conseil Régional :

Le 15 janvier 2004 un chalutier de Loctudy, le Bugaled Breiz, disparaissait, happé brutalement vers le fond au large du Cap Lizard avec cinq personnes à son bord.

Au même moment avait lieu sur ce secteur des manœuvres d’entrainement de sous-marins de l’OTAN auxquelles la marine nationale française participait.

Renflouée, la coque du chalutier a montré la violence du naufrage. Il ne fait aucun doute que  la déflagration sous marine engendrée par le naufrage l’ait été tout autant. Compte tenu de la sensibilité des  équipements sous marins même a de nombreux kilomètres, cette déflagration a de toute évidence été enregistrée.

Depuis 8 ans, plusieurs juges d’instruction se sont succédé pour rechercher les causes exactes de cet accident survenu par temps calme.

Pour que toute la lumière puisse être faite sur cette affaire, à plusieurs reprises la levée du secret défense a été demandée, sans suite. Seules des positions à l’heure supposée du naufrage ont été communiquées. Pourtant rien ne justifie le secret défense dans le cadre de manœuvres d’entrainement.

Les familles et le monde de la pêche ont le droit à la vérité. Tout doit être mis en œuvre dans la recherche des causes de cet accident.
Le Conseil régional de Bretagne demande au gouvernement la levée du secret défense. Elle seule permettra l’audition des militaires en poste au moment du naufrage et la communication de tous les éléments permettant de faire avancer l’enquête.

Voeu présenté le 29/03/2012
par les élu/es EELV Bretagne

 

 

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