Luc Chatel, ministre de l’Éducation Nationale, vient de prendre un décret qui met en oeuvre la possibilité d’une «première formation professionnelle», éventuellement «dans des centres de formation d’apprentis et des sections d’apprentissage» au cours des deux dernières années du collège (classes de 4ème et de 3ème).
Ce décret, publié le 17 février au Journal officiel met en application la loi n° 2011-893 adoptée fin juillet 2011. Il signe l’abandon de l’idée du socle commun et encourage les établissements à se débarrasser de leurs élèves en difficultés à l’école en les orientant vers des dispositifs d’alternance et d’apprentissage qui les en écartent.
Il s’agit d’une mauvaise réponse à un vrai problème. Oui, le collège tel qu’il fonctionne est une souffrance pour certains jeunes. Mais c’est en le réformant, c’est en donnant à «l’école fondamentale» (4 années du collège compris) les moyens de son adaptation, qu’il faut offrir à tous les jeunes un cadre de formation épanouissant pour chacun/e. Ce n’est certainement pas en sortant des élèves dès 13 ans de cette école fondamentale qu’on rendra service à leur avenir.
Enfin, faire une telle réforme, à quelques mois de l’échéance que constituent les élections présidentielle et législatives, alors même que le bilan de la mise en oeuvre du «socle commun» n’a pas été tiré, c’est vraiment se moquer du monde !