Vers une stratégie globale pour la biodiversité en PACA

Lors de la séance plénière du 10 décembre 2010, nous avons adopté à l’unanimité, une délibération cadre : « Vers une stratégie globale pour la biodiversité en PACA ».

Elue déléguée à la biodiversité, voici un extrait de mon intervention pour présenter la délibération :

« La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, consciente de ses responsabilités envers les générations futures et forte de ses compétences, souhaite mettre en œuvre une stratégie régionale globale en faveur de la biodiversité, afin de couvrir l’ensemble des activités humaines, avec une mobilisation de tous les acteurs. Elle entend soutenir un aménagement intégré et solidaire du territoire, favorisant une symbiose entre l’homme, le développement économique et la valorisation de l’environnement. Appréhendant la biodiversité comme partie intégrante d’un nouveau modèle de société, générateur de bien-être, de santé et d’emploi, la Région entend préserver et reconnaître la valeur des services écologiques rendus à titre gratuit par la nature et redonner une valeur à la biodiversité pour qu’il soit toujours plus intéressant de préserver, voire restaurer un écosystème, plutôt que de l’exploiter jusqu’à épuisement. »

Pour plus d’information sur cette démarche lancée en décembre 2010, vous pouvez lire mon intervention complète, consulter la note de synthèse et la délibération-cadre.

Que retenir de Nagoya ?

Communiqué de presse du 29 octobre 2010

L’adoption de révèle enfin une prise en compte réelle des enjeux de la préservation de la biodiversité dans une approche globale. Cet accord reconnaît en effet les liens étroits qu’il existe entre l’état de la biodiversité et les grands enjeux internationaux tels que la pauvreté, la santé et le dérèglement climatique. Voici un extrait de mon communiqué de presse (lien).

« La communauté internationale réunie à Nagoya du 18 au 29 octobre 2010 a adopté un plan stratégique en 20 points visant à enrayer l’érosion de la biodiversité et à partager de façon plus équitable les bénéfices tirés des ressources génétiques des Pays du Sud.

Si Nagoya représente une étape décisive, c’est en partie grâce à l’adoption du Protocole ABS qui rétribue les pays du Sud pour l’exploitation, par les grandes firmes pharmaceutiques et cosmétiques, de leur biodiversité. Un combat qu’ils menaient depuis plusieurs années. Dorénavant, donc, les bénéfices que ces entreprises toucheront devront servir à alimenter des fonds en faveur des pays en voie de développement. »

La biodiversité est notre assurance survie

VŒU Europe Ecologie pour une stratégie en faveur de la biodiversité en PACA – séance du Conseil régional PACA du 22 Octobre 2010

« 2010 a été désignée par les Nations Unies comme l’année internationale de la biodiversité. Du 18 au 29 octobre, à Nagoya (Japon), se tient le sommet international de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) pour faire face aux enjeux d’érosion de la biodiversité.

La situation est grave. Le taux d’extinction d’espèces animales et végétales est désormais 1 000 fois plus élevé que le taux habituel. Plus du tiers des espèces sont menacées. Les effets de l’érosion de la biodiversité sont autant de signes précurseurs de la fin d’un modèle. Agriculture, pêche, industries, transports, urbanisme, etc. : toutes nos politiques sectorielles et économiques doivent être repensées en prenant en compte la finitude des ressources.

Trois axes sont au programme de Nagoya : la mise en œuvre d’un plan stratégique pour la biodiversité dès 2011, un protocole sur l’accès et le partage des bénéfices liés à la biodiversité et les ressources financières qui y seront consacrées, en particulier en faveur des pays en voie de développement. Ce sont en effet les plus pauvres qui souffrent le plus de l’érosion de la biodiversité car ils sont au quotidien les plus dépendants des ressources naturelles.

L’incapacité à enrayer la perte de biodiversité est inacceptable, non seulement du point de vue éthique, mais aussi sous l’angle écologique, social et économique, dès lors qu’elle prive les générations futures des services écosystémiques et du bien-être liés à l’existence d’une biodiversité naturelle importante.

Nagoya représente une occasion unique de mettre la biodiversité en haut de l’agenda politique, mais au regard des objectifs posés lors des sommets de Rio et Johannesburg, qui n’ont pas été atteints, peut-on encore être optimiste ? Nagoya ne doit pas être un Copenhague de la biodiversité.

La communauté internationale doit s’engager pour assurer la préservation d’au moins 20 % d’aires naturelles au niveau mondial, pour interdire toute déforestation nette, pour abandonner les pratiques de pêche destructrices et la surpêche et pour mettre en oeuvre des plans de sauvegarde efficaces et une bioconditionnalité de toutes les aides publiques (c’est-à-dire mettre fin aux subventions d’activités néfastes à la biodiversité pour les réaffecter vers des activités durables).

La signature d’un protocole d’accord sur les ressources génétiques et la non-brevetabilité du vivant, montreront également le degré de sincérité des pays occidentaux. L’indispensable évaluation économique des services rendus par la nature ne doit pas conduire à une Banque mondiale de la nature et ouvrir à la spéculation sur le vivant dans un nouveau marché de la biodiversité. La destruction de la nature a un coût, mais la nature n’a pas de prix. Ce qui est gratuit n’est pas à vendre.

Dans cet esprit, la Région PACA souhaite apporter sa pierre et afficher sa détermination en proposant au vote le 10 décembre 2010 une Stratégie régionale globale en faveur de la biodiversité à la hauteur des enjeux et de ses responsabilités. »

Et pour illustrer mes propos, je vous propose cet article paru le 25 octobre 2011 dans le Nice Matin :

Biodiversité Rencontres ARPE NM Var 25-10

Sauvons le Grenelle!

A l’occasion du vote de la loi Grenelle 2 au Parlement, je dois l’avouer, j’ai très mal vécu les postures politiques de certains qui n’ont fait, me semble-t-il, que couler davantage un texte historique le la majorité s’attelait déjà honteusement à vider de ses mesures phares.

J’ai proposé un texte au groupe EE de la région, un peu tard il est vrai, mais qui ne l’a pas retenu.

« Sauvons le Grenelle !»

Lettre ouverte des conseillers régionaux Europe Ecologie

aux parlementaires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

31 avril 2007 : Nicolas sarkozy, candidat à la présidentielle, prend l’engagement devant les associations environnementales de réunir, s’il est élu, un Grenelle de l’Environnement. Cinq collèges (Etat, collectivités, associations, entreprises et salariés) sont réunis dès l’été 2007 et pendant de long mois pour faire des propositions à long terme en matière d’environnement et de développement durable.  Ce processus inédit a donné lieu à un projet de loi (dit «Grenelle I») adopté à la quasi-unanimité des parlementaires en 2008 et 2009, puis à un second projet de loi, dit Grenelle II, détaillant les modalités d’application opérationnelles du Grenelle I.

Mai 2010 : avec le vote de la loi Grenelle II -au terme de débats qui ne devraient pas durer plus de 30h- c’est un espoir qui semble s’achever : celui d’imaginer que la France puisse opérer sa mutation écologique. L’ensemble de la classe politique semble pourtant s’y résigner et les attaques se multiplient de toute part.

Mais quand cesserons-nous de tirer sur l’ambulance, dont il faut apparemment rappeler, qu’elle vient au chevet d’un grand malade : notre planète.

Faut-il rappeler enfin et surtout que nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise écologique, énergétique sans précédent qui amplifie et accélère toutes les tensions sociales et économiques.

Comment l’éviter ? Nous n’avons pas d’autre alternative que d’engager une profonde mutation économique, sociale et culturelle de nos sociétés. La loi Grenelle 2, c’est l’heure de la vérité et de l’action. L’emploi, l’activité économique, la solidarité, la démocratie, le bien être de tous en dépendent.

Après l’échec de Copenhage, l’abandon sine die de la taxe carbone et le report en 2012 de la taxe poids lourds, les écologistes en ont gros sur le cœur.

Certes le texte est très imparfait, certes, il n’est pas à la hauteur des enjeux.

Oui, les résistances sont nombreuses, les coups bas portés au projet de loi sont insupportables : à l’éolien, au nom de la protection des paysages et de la tranquillité des habitants, à la santé publique avec un rapport nous mettant en garde contre une diminution « trop brutale » de l’utilisation des pesticides en France, à la transparence avec la disposition qui supprime les enquêtes publiques en cas d’augmentation des risques ou des rejets des centrales nucléaires, et bien d’autres encore…

Nous sommes loin encore de la « mutation » que les écologistes appellent de leurs vœux. Mais ne devons-nous pas accepter qu’elle ne se fasse pas en un jour ?

Alors plutôt que de détruire un texte, aussi imparfait soit-il, améliorons-le mesure après mesure, enrichissons-le, portons-le aussi loin que l’attendent les électeurs et que le dicte l’intérêt général. Alors Mesdames et Messieurs les parlementaires de la Région PACA, ferez-vous des enjeux écologiques une priorité nationale ? Notre avenir à tous dépend de vos choix.

Annabelle Jaeger, le 6 mai 2010.

Repenser nos relations Nord-Sud

Voici un texte que j’avais préparé à l’occasion du Contre-Sommet France Afrique le 31 mai dernier. Je devais le partager à l’occasion d’une rencontre en marge de la marche des Sans-papiers de Paris à Nice. Et finalement, la fête l’a heureusement emporté sur le fond en fin de journée et fin de marche pour les sans-papiers arrivés ce soir-là au terme de leur périple.

« Après plusieurs années dans l’associatif environnemental, j’ai décidé de rejoindre l’écologie politique. Pourquoi?

Parce que seuls les écologistes partagent le constat que notre modèle de développement n’est plus viable, ni pour l’homme, ni pour la planète. Qu’il est nécessaire de rompre avec ce modèle, en voulant bien s’attaquer aux causes et non aux seuls effets.

Si j’ai choisi l’écologie politique, c’est parcequ’elle est la seule à apporter une vision globale de la solidarité, une vision triple : la solidarité avec les plus démunis – ici et ailleurs, avec l’ensemble du vivant, dont bien sûr l’animal et le végétal, et enfin avec les générations futures.

Pourquoi je vous dis cela, vous l’aurez compris, parceque cette approche complexe doit être celle qui nous guide dorénavant de nos relations avec le Sud. une approche englobant les enjeux éthiques, sociaux, économiques et écologiques.

Permettez-moi de revenir sur certains de ces enjeux :

Enjeux Ethiques, en premier lieu. Le décalage nord sud est devenu moralement intolérable. Comment rétablir la confiance mutuelle autrement qu’en reconnaissant la responsabilité du modèle productiviste et financier, et en assumant résolument la dette des pays du Nord dans la situation contemporaine des pays du Sud ? Le citoyen du Nord, en rendant ce service aux peuples du Sud et de l’Afrique en particulier, se rendra service à lui-même en retrouvant sa dignité et en mettant ses actes en cohérence avec les valeurs des Droits de l’Homme.

Enjeux sociaux et économiques. Pour résumer, il s’agit de sortir de la misère les deux tiers de la population mondiale ! Jamais nos sociétés n’ont atteint de tels niveaux d’inégalité. Dans le monde entier, la fortune des 250 personnes les plus riches est égale aux revenus de 2,5 milliards d’individus. Quant à la fortune des 3 personnes situées en haut de l’échelle, elle équivaut à elle seule au PIB des 48 pays les plus pauvres ! J’arrête là la litanie des chiffres.

Comment imaginer que de tels gouffres, il puisse ressortir autre chose que de la misère et de la violence ? Comment être aveugle au point de ne pas voir que cette situation porte en elle le chaos chez ceux-là même qui aujourd’hui s’imaginent protégés ?

Est-ce qu’il est cohérent d’exporter un modèle basé sur la croissance et l’exploitation des ressources, chez ceux-là même que l’on exploite et que l’on empêche de croitre ?

Si nous voulons instaurer des relations durables et solidaires avec le Sud, nous devrons résolument et urgamment apprendre à partager.

Enjeux écologiques car Les grandes questions qui déterminent de plus en plus la sécurité planétaire, l’économie mondiale et le bien être des populations sont pour beaucoup d’origine écologique : accès aux ressources naturelles, approvisionnemnet en hydrocarbures, migrations, risques de pandémies généralisées, bouleversements dus aux changements climatiques, conflits pour l’usage de l’eau, l’avancée des déserts et le recul des forêts, la baisse de la fertilité des sols ou celle des océans…

Le malaise est d’autant plus grand que l’impossibilité pour tous les habitants de la planète d’accéder aux standards de vie occidentaux est avérée. Il faudrait 4 ou 5 planètes pour fournir l’énergie et les matières premières qui permettraient aux pays émergents d’accéder à notre style de vie. Cette impasse angoissante n’impose-t-elle pas naturellement un devoir de solidarité aux plus riches ?

Devrais-je ajouter pour ceux que ces arguments n’auraient pas convaincus, une dose de réalisme ? Dans le village global qu’est devenue notre planète, nous n’échapperons plus aux contrecoups des drames qui se préparent ou ont déjà cours au Sud. Refugiés politiques, climatiques, populations affamées sont déjà à nos portes et nous ne reviendrons pas ici sur la manière dont ils y accèdent. Partout se dressent des murs réels ou virtuels, mais n’est-ce pas la réponse la plus dérisoire et amorale ?

Face aux défis géopolitiques, climatiques et environnementaux qui menacent la planète, une nouvelle approche des relations Nord-Sud est indispensable! Il ne s’agit plus seulement d’œuvrer pour un développement durable, mais de trouver les moyens de vivre ensemble sur notre planète dans un partage équitable des ressources.

Où en sommes nous des Objectifs du Millémaire pour le Développement? Eliminer l’extreme pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’autonomie des femmes… Je m’arrete là au risque de sourire ou de pleurer. Quels moyens nous donnons nous? L’objectif des pays membres des nations Unies : atteindre 0,7% du Revenu national brut d’ici 2015. On en est loin…

Nous disposons pourtant de l’expertise et pouvons inventer de nouvelles ressources financières pour construire ces relations.

Des solutions sont avancées sans aboutir, comme la taxe Tobin : qu’attendons-nous pour agir ? l’initiative française de taxation des billets d’avion pour approvisionner un fonds contre les pandémies a bien abouti…

D’autres sont à l’agenda pour construire des partenariats permettant une gestion responsable des biens publics mondiaux que sont les matières premières qui s’épuisent, le climat, l’air, l’eau, la biodiversité, la santé face aux grandes pandémies.

Un exemple , le concept de «déforestation évitée» : comme il ne peut être question d’ interdire aux pays du sud de couper leurs forets, l’idée est de mettre en place une économie qui génère de réels avantages, économiques, culturels et matériels, à entretenir le patrimoine végétal. Méthode qui parait sensée, même si complexe à mettre en œuvre.

Dans tous les cas, les fonds dégagés devront être scrupuleusement soumis à des critères écologiques et sociaux afin qu’ils servent prioritairement des modes de production et de consommation durables. Il s’agit en effet de promouvoir une agriculture locale et durable, renforcer les modes de production et les marchés locaux, lutter contre l’effet de serre par le transfert de technologies appropriées et encourager la conservation de la diversité biologique.

Pour finir, une gouvernance mondiale est impérative, qui fasse le poids face à l’OMC notamment, pour traiter de manière prioritare et conjointe enjeux écologiques et sociaux. Un exemple parmi tant d’autres en matière de biodiversité : avec son érosion, couplée aux conséquences climatiques, la nature devient un enjeu vital, et génère déjà de multiples conflits. Dès 1992, l’article 3 de la Convention de Rio sur la Biodiversité refuse la notion de patrimoine mondial -dont l’on pouvait suspecter que le Nord s’empare comme d’un droit à s’arroger les ressources des autres- et consacre le droit des peuples à disposer de leurs ressources. Et pourtant, des Etats, des entreprises, et même des particuliers, s’approprient en toute impunité des terres partout dans le monde (1/2 de l’île de Madagascar a failli récemment y passer!!!)

Ce contre-sommet qui nous réunit aujourd’hui est un appel de plus pour voir le bon sens et la morale dicter l’ordre des choses : devons-nous encore une fois le rappeler : l’ensemble des budgets militaires annuels se montent à environ 1000 milliards de dollars, celui de la publicité 500 milliards, le marché des stupéfiants 500 milliards également. 50 milliards de dollars annuels suffiraient pour combattre efficacement famines, maladies graves et donner accès à l’eau potable. Pourquoi peut-on trouver de l’argent pour sauver le système financier et pas pour sauver des vies ? Devons-nous baisser les bras ou continuer à diffuser, ensemble, une autre vision du monde qui fasse fi de l’impératif du tout économique pour replacer l’homme et la nature au cœur de nos préoccupations ?

Pour finir, je reprendrai cette magnifique phrase de Gandhi « Il y a suffisamment de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun ».

Bonjour tout le monde !

Bientôt trois mois que je suis élue sous les couleurs d’Europe Ecologie, comme conseillère régionale en Provence Alpes Côte d’Azur. Trois mois de découverte d’un nouvel univers, de nouvelles règles et méthodes.

Comment être efficace, comment peser avec peu de moyens? Il s’agit déjà de comprendre comment çà marche…!

J’ai le sentiment que je commence a comprendre depuis qqs semaines.

C’est cette expérience unique, passionnante, parfois déconcertante que j’ai envie de partager avec vous.  Parfois pour me sentir moins seule, savoir ce que d’autres pensent sur les mêmes sujets, face aux mêmes circonstances. Avoir votre retour, vos réactions car il est vrai que l’élue régional que je suis n’est pas en contact régulier et organisé -pour le moment- avec les citoyens. (si ce n’est les militants bien sûr et heureusement!)

Voilà comment j’envisage ce blog : un partage d’expériences, d’impressions mais aussi de dialogue avec vous.

Merci par avance de votre lecture et de vos retours, Annabelle