ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - RECHERCHE - INNOVATION
Les écologistes ont toujours porté une attention particulière à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation. Si nous questionnons fréquemment la pertinence sociale et écologique de projets technologiques ou de recherches à visée applicative (nucléaire, OGM, nano-technologies...), nous prônons dans le même temps, sans restriction le développement et la transmission des connaissances dans tous les domaines. La liberté des chercheurs doit être pleinement respectée et soutenue, en soutenant notamment davantage la recherche fondamentale, les plus grandes découvertes n'ont pas toujours été le fruit d'une commande précise à visée applicative !
Même si l'Enseignement Supérieur et la Recherche Innovation ne sont pas des compétences directes des régions et que l'Etat reste le principal décideur, nous voulons affirmer le rôle des régions et encourageons à la prise de responsabilité explicite des régions en la matière. Cette implication des régions ne doit pour autant pas se faire au détriment du maintien d'un cadre national, garantissant l'équité des moyens alloués et l'équilibre entre les régions.
Si ces champ de compétences sont importants pour la structuration et le rayonnement de nos territoires, ils ne doivent pas être cantonnés dans des frontières territoriales, les coopérations inter6regionales, nationales et internationales sont à encourager. Les modalités mêmes de la recherche sont incompatibles avec une approche étroite, qui soit donnerait la priorité à tel ou tel territoire plus proche de l'excellence, soit concentrerait tous les moyens sur des objets considérés comme majeurs, issus de la seule commande privée.
Nous privilégierons la coopération entre les territoires et non la concurrence. Ainsi, par exemple, pouvons-nous envisager que des régions s'associent pour que des recherches soient conduites dans les meilleures conditions entre des laboratoires publics, sur des sujets d'importance : études sur les dangers des OGM, des nanotechnologies... ou bien encore dans le champ des sciences humaines sur l'égalité homme-femme, les discriminations... C'est l'homme que nous replaçons au coeur des enjeux sociétaux.
La logique de pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) ne saurait trouver sens dans l'exclusive logique d'excellence. Les enjeux d'un aménagement du territoire équilibré, d'une relocalisation des activités, diminuant les déplacements contraints et préservant l'environnement, sont à prendre en compte dans la réflexion en cours. Ainsi si le rapprochement des universités de Tours, d'Orléans et même de Poitiers doit être étudiée, il ne doit pas se faire au détriment de la qualité de vie des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des personnels BIATOSS.
Enfin, notre projet se singularise également par la volonté de développer la participation des citoyens aux réflexions sur les grands choix stratégiques en matière de recherche. Nous agirons aussi pour une plus grande diffusion des savoirs dans toute la société et encouragerons à la formation tout au long de la vie. L'université de tous les savoirs, l'université du 3ème âge, les projets d'Univers-cité sont des démarches que nous voulons soutenir.
Ce sont ces principes qui guideront notre intervention et notre projet s'articule en ce sens autour de quatre priorités :
Pour un enseignement supérieur et une recherche participant au développement et au rayonnement de nos territoires
L'enseignement supérieur et la recherche contribuent fortement à la structuration et au rayonnement des territoires. Les régions doivent être pleinement associées aux décisions qui sont prises en matière de stratégie universitaire et non seulement sur le financement des projets retenus. Les choix d'implantation, les choix d'extension impliquent les régions, qui sont les mieux placées pour identifier des synergies pertinentes au service de la cohérence territoriale. L'équilibre entre émiettement et hyper-concentration suppose un arbitrage au cas par cas et la présence des régions à la table des décideurs. A ceux qui défendent un enseignement supérieur élitiste, nous préférons opposer un enseignement supérieur ancré dans les territoires de la région, pour mieux réduire les disparités et qui donne sa chance à tout un chacun où que le hasard l’ait vu naître ! La région peut contribuer à la vitalité et la diversité des sites d'enseignement et de recherche tout en confortant l'université nationale, garante de l'égalité des chances.
- Définition d'un schéma régional d'enseignement supérieur et de recherche, établi en associant et en respectant les enseignants, les chercheurs et tous les acteurs concernés
- Encourager les coopérations entre universités interrégionales, au plan national comme au niveau international, notamment en facilitant la mobilité entrante comme la mobilité sortante des étudiants, des enseignants et des chercheurs : amplifier le dispositif Studium, conforter Mobi-Centre, , développer des bourses de mobilité sortante pour les enseignants-chercheurs et de mobilité entrante pour les étudiants étrangers
- Soutien aux regroupements des structures d'enseignement supérieur d'un même territoire en université de plein exercice,
- Nous subventionnerons les laboratoires publics, sans imposer une logique exclusive de projet, souvent privilégiée en contexte budgétaire contraint. La définition des modalités de financement pourra faire l'objet d'une concertation régionale avec ces laboratoires.
- Nous demanderons une évaluation des pôles de compétitivité engagés par l'Etat avec une contribution financière de la région Centre : impact réel sur l'économie régionale, sur les délocalisations d'emplois, sur les laboratoires publics associés... (ex : cosmetic valley, sciences et systèmes de l'énergie électrique...)
Pour des coopérations entre la société civile et les enseignants - chercheurs
L'université a un rôle à jouer dans la formation tout au long de la vie. A tous les âges, le développement des connaissances doit être possible. La démocratisation des savoirs est au service du progrès social. Si tout le monde ne peut s'improviser chercheur, métier d'exigence méthodologique, les citoyens peuvent cependant contribuer à la recherche et doivent être associés aux réflexions sur les enjeux sociétaux de telle ou telle découverte. Les associations, les collectifs citoyens ont un rôle à jouer et des formes de coopérations sont à inventer.
- Nous poursuivrons et amplifierons l’ouverture des universités aux adultes, mais aussi aux jeunes titulaires d'un Bac pro (ou équivalent) en instaurant une aide ciblée. Une communication spécifique sera mise en place par la région en direction des jeunes concernés. La compétence de formation continue pourrait être prise en charge par le futur Pôle Régional d'Enseignement Supérieur, permettant une mutualisation des moyens.
- Nous encouragerons des projets type Université de tous les savoirs, les projets d'université du temps libre.
- Nous expérimenterons à l'instar de la région Ile de France, les Partenariats Institution Citoyens pour la Recherche et l'Innovation (PICRI) pour financer des projets de recherche d'intérêt sociétal, associant laboratoire de recherche publique et acteurs non lucratifs de la société civile et encourageant ainsi la participation des citoyens aux réflexions sur les enjeux de société. Nous viserons au moins six PICRI à mi-mandat sur l'ensemble de la région.
Pour un enseignement supérieur, une recherche et une innovation responsables
Notre projet d'éco-région vise la réorientation de l'économie vers un autre mode de développement qui suppose une recherche et une innovation responsables. Il s'agit de donner du sens au progrès et de pouvoir sans cesse interroger les effets de ce progrès, en particulier les techno-sciences, dont la fascination peut voiler des effets désastreux pour l'humanité. Tout progrès technologique pour être utile doit s'insérer dans un projet humain. Les sciences humaines ont en ce sens un rôle important à jouer et peuvent donner des éclairages pertinents, elles doivent être soutenues au même titre que les autres sciences.
- nous identifierons des Domaines d'Intérêt Majeur (DIM), permettant d'inciter les acteurs scientifiques à se regrouper et à coopérer autour de secteurs clefs pour la science d’aujourd’hui et de demain. Financement d'un programme d’actions sur cinq ans qui inclue le fonctionnement (allocations de recherche doctorales et post-doctorales, organisations de colloque…) et l’investissement (bâtiment, laboratoire, équipement …).
- Mettre en place un dispositif de financement pour le retour post-doctorat dans un laboratoire de la région afin d'éviter le départ des chercheurs à l'étranger.
- La région établira un partenariat avec les universités et leurs composantes IUFM, dans le domaine de la formation professionnelle des futurs enseignants, pour le domaine spécifique de l'éducation à la santé, ainsi que celui de l'éducation écologique.
- nous créerons un Fonds Régional pour l'innovation responsable en réorientant x millions (?) vers l'aide à l'innovation responsable pour les TPE et PME, en encourageant les coopérations et les créations d'entreprises innovantes,
- nous définirons une stratégie régionale de l'innovation et de la recherche centrée sur les secteurs essentiels de l'économie verte : énergies renouvelables, toxicologie, chimie, santé environnementale, agro-écologie et revalorisation - recyclage des déchets
Pour de meilleures conditions de vie des 58000 étudiants en région centre
La région peut contribue auprès des autres acteurs publics à l'amélioration générale des conditions de vie des étudiants en région centre. Déplacements, alimentation, logement, matériels, sont autant d'aspects sur lesquels, nous prônons une qualité de vie compatible avec les enjeux environnementaux. Si des efforts ont été fait en ce sens par la région, il faut aller plus loin soit en développant des aides directes aux étudiants, soit en conditionnant nos aides auprès de nos partenaires.
- dans le schéma régional d'enseignement supérieur et recherche, intégration d'un plan d'amélioration des conditions de vie des étudiants à l'instar de ce que nous préconisons pour les lycées, passage au bio pour tous les restaurants universitaires,
- nous viserons à une meilleure prise en compte du logement étudiant en conditionnant les aides régionales portant sur la construction et la rénovation des bâtiments gérés par les CROUS aux normes environnementales les plus exigeantes , à l'intégration dans la ville de ces logements (transports en commun, commerces et services publics de proximité, etc.)
- nous inciterons à l'isolation des bâtiments universitaires, la mise en place de robinetteries permettant des économies d'eau, l'utilisation de matériaux renouvelables...
- nous inciterons financièrement à la mise en place de vélos à disposition, facilitant l'accès des étudiants aux sites universitaires souvent éclatés sur les territoires urbains (exemple à Tours)
- L'accès aux transports en commun seront soutenu. Les réflexion plus générale sur l'amélioration des transports en commun, sur l'intermodalité, sur les tarifications, devront tenir compte des étudiants, des enseignants, et des personnels des universités et écoles, ainsi que des projets de réorganisation des sites universitaires
- nous soutiendrons et renforcerons les centres de santé universitaires,
- La Région étudiera la possibilité d'un cautionnement solidaire pour celles et ceux qui ne peuvent bénéficier des logements CROUS.