Accueil Nos interventions au conseil régional Historique des sessions (Page 27)

Historique des sessions

Dans cette rubrique retrouvez l’ensemble des interventions, prises de position, votes, vœux, publications des élu-es écologistes, session par session.

 

2015

SESSION DU 18 DÉCEMBRE 2015

SESSION DU 15 OCTOBRE 2015

SESSION DU 18 JUIN 2015

SESSION DU 15 AVRIL 2015

SESSION DU 5 FÉVRIER 2015

 

 

 

2014

SESSION DES 18 ET 19 DÉCEMBRE 2014

Session des 15 et 16 octobre 2014

Session des 18, 19 et 20 juin 2014

Session du 17 avril 2014

Session du 20 février 2014

 

 

 

2013

Session du 19 décembre 2013

Session du 17 octobre 2013

Session du 26 Septembre 2013

Session du 20 juin 2013

Session du 28 mars 2013

Session du 14 février 2013

 

 

 

2012

Session du 20 décembre 2012

Session des 24 et 25 octobre 2012

Session du 20 Septembre 2012

Session du 21 juin 2012

Session du 22 mars 2012

Session du 26 janvier 2012

 

 

2011


Session du 15 décembre 2011

Session des 20 et 21 octobre 2011

Session du 29 septembre 2011

Session des 23 et 24 juin 2011

Session du 14 avril 2011

Session du 17 février 2011

 

 

2010


Session du 16 décembre 2010

Session du 21 octobre 2010

Session du 22 septembre 2010

Session du 24 juin 2010

 

 

Toutes les interventions des élu-es

Engager la transformation écologique et sociale de l’économie

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. Notre région est violemment percutée comme le reste du pays par la crise économique et sociale qui a éclaté en 2008 de l’autre côté de l’Atlantique.Même si nous avons un taux de chômage légèrement inférieur au taux national les dégâts sociaux que cela provoque sont au rendez-vous autour de nous : développement de la précarité, de la pauvreté, de l’exclusion et plus largement mise en cause de la cohésion sociale.Cette cohésion sociale est d’autant plus menacée lorsqu’on apprend qu’au même moment les grands patrons ceux du CAC 40 ont vu leurs rémunérations augmenter de plus de 30%.Nous l’avons déjà dit plusieurs fois dans cette enceinte cette crise n’est pas une fatalité qui nous serait tombée dessus comme une giboulée de mars sans que personne n’en soit responsable.Il s’agit bien de la crise du capitalisme financier, d’un capitalisme financier qu’on n’a cessé de déréguler, de libéraliser, depuis le début des années 80. L’exigence de dividendes plus juteux a conduit à sophistiquer toujours plus l’ingénierie financière sans se soucier vraiment de la solidité de l’économie réelle,  les paradis fiscaux ont connu des développements sans précédent et les bulles spéculatives se sont gonflées comme des baudruches…  avant de nous exploser à la figure.L’intervention des Etats, hier honnie par le dogme ultra-libéral, est soudain redevenue en 2009  une ardente obligation lorsqu’il s’est agi de sauver les banques. D’ailleurs encore aujourd’hui la BCE doit sans cesse injecter de nouvelles liquidités pour leur venir en aide… alors qu’au même moment les collectivités locales ne trouvent plus sur le marché les financements dont elles ont besoin pour poursuivre leur travail d’équipement et de développement de nos territoires…Mais ces interventions publiques massives de 2009 ont fragilisé encore un peu plus les finances publiques, déjà bien mises à mal par les cadeaux fiscaux multipliés depuis des années en faveur surtout des mieux nantis et des grandes entreprises. Et nous voilà plongés dans ce qu’ils appellent la « crise de la dette ». Charles Fournier avait déjà très bien expliqué en septembre dernier qu’on pourrait aussi bien parler de crise des ressources fiscales. Mais pour les Merkel, les Sarkozy, les Cameron, mais aussi hier les Zapatero ou les Papandréou la crise des finances publiques n’est pas à chercher du côté d’un manque de recettes mais seulement et exclusivement du côté d’un excès de services publics et les voilà revenus, après un court intermède Keynésien qui n’a duré que quelques mois, vers l’orientation libérale qui menée avec persistance depuis les années 1980 nous a conduit à la situation grave que nous connaissons aujourd’hui.Qui plus est en pleine crise les voilà qui ne trouvent rien de mieux à faire que d’imposer de nouvelles purges à nos économies déjà en grandes difficultés. Tout le monde sait que dans un pays comme la Grêce le remède imposé par l’UE et le FMI ne va rien résoudre mais va au contraire enfoncer encore un peu plus ce pays dans la récession. A des niveaux moins dramatiques pour l’instant -mais pour combien de temps ? - en France le pouvoir ne cesse de n’avoir à la bouche que la remise en cause des dépenses sociales et des services publics.Je ne prendrais que deux exemplesLe premier concerne directement  l’éducation et aboutit à ce que pour la rentrée 2012 il soit par exemple prévu de supprimer 80 postes d’enseignants dans mon département : c’est une nouvelle fois l’équivalent de la disparition d’une PME de taille conséquente pour l’Indre qui va disparaitre.En dehors des conséquences très négatives pour l’éducation que Chantal Rebout développera tout à l’heure, c’est en période de crise autant de consommateurs en moins pour l’économie locale.Je voudrais m’arrêter un peu plus sur un autre exemple parce qu’il est aussi à mettre en perspective avec l’actualité de ces dernières semaines dans notre région : il s’agit de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le service public du transport ferroviaire et des perturbations insupportables  qu’ont pu connaître les usagers des trains du quotidien. Comment comprendre en effet que la mise en place du pseudo-cadencement depuis le 11 décembre dernier ait pu conduire à une telle pagaille. Vous vous rappelez tous que nous, élus écologistes, avions mis en garde contre ce « cadencement » et que nous avons refusé d’approuver les modifications horaires proposées pour 2012, mais franchement nous ne nous attendions tout de même pas à un service aussi « minable » comme l’a qualifié un responsable d’un collectif d’usager lors d’un CLAD récent. Ce que cette situation révèle c’est bien la grande fragilité de ce service public provoqué par toutes les réformes et cures d’amaigrissement que l’Etat lui a fait subir. Je ne prendrai qu’un seul chiffre : alors que le nombre d’usagers tend à se développer, le nombre de salariés de la SNCF lui est passé de plus de 175000 en 2001 à 150 000 en 2011 : près de 15% de cheminots en moins en 10 ans ! Voilà une des raisons qui rend la SNCF incapable de réagir, de remplacer les hommes manquants, de prendre les mesures de précaution exigées par les épisodes de grands froids… Et cela à l’heure même où le prix croissant des carburants rend encore plus nécessaire pour tous ceux qui le peuvent d’utiliser en priorité les transports collectifs.Même si nous aurions souhaité qu’elle soit un peu plus précoce, nous nous réjouissons de la très ferme prise de position de François Bonneau le 9 mars dernier.  Nous exigeons avec lui  la « restauration rapide d’un fonctionnement de qualité sur l’ensemble des lignes » et nous partageons l’idée que « Le non respect de cette exigence par la SNCF devrait conduire la Région Centre à remettre en cause l’application de la convention notamment dans son volet financier. »Cependant par delà l’exigence d’améliorations immédiates de ce service public, ce que cette crise du ferroviaire a révélé c’est une telle ampleur  des dysfonctionnements, que dans ce domaine comme dans bien d’autres, il faut qu’un changement politique profond intervienne dans les prochains mois  pour pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases.Oui un changement profond de politique est indispensable. Un changement qui devra rompre avec les logiques libérales à l’œuvre non seulement en France mais aussi au sein de l’UE.Cependant nous écologistes disons qu’il ne suffira pas de rompre avec le Sarkozysme pour construire un avenir durable. Croire que l’on pourrait réenclencher aujourd’hui une croissance comme celle des 30 glorieuses, susceptible de résoudre un peu tous les problèmes c’est pure illusion. Attendre la solution miracle de technologies dépassées l’est tout autant. Si l’actualité dans la région c’est la galère vécue par les usagers de la SNCF, c’est tout autant le prix du litre d’essence bientôt à 2€ ou le premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Qu’est-ce que nous rappellent  avec force ces deux questions en matière d’énergie ?Sur le prix de l’essence on entend beaucoup de démagogie et de vision à très court terme dans la campagne électorale mais il n’y a pas grand monde pour dire la vérité aux citoyens : la tendance à l’augmentation du prix des produits pétroliers est une tendance lourde provoquée fondamentalement par l’épuisement des ressources et l’augmentation des consommations à l’échelle mondiale. Toutes les approches de court terme qui prétendent soulager le porte monnaie du consommateur-électeur ne font que masquer les graves problèmes auxquels nous allons être de plus en plus confrontés et donc la nécessité de trouver des solutions alternatives pérennes.Et si la question de l’énergie est particulièrement sensible, elle n’est pas la seule : la problématique c’est celle du caractère limité de toutes les ressources naturelles et particulièrement de celles d’origine minérale, qu’on pense aux « terres rares » par exemple. Les propositions des écologistes sont celles de notre époque. Dans tous les domaines elles passent par la lutte contre le gaspillage, la recherche de plus de sobriété dans l’utilisation des ressources naturelles mais aussi de plus d’efficacité dans leur mise en œuvre.La solution en ce qui concerne l’énergie ce n’est certainement pas le nucléaire. Le nucléaire dépend aussi de ressources limitées sur la planète, l’uranium, qui plus est exploitées souvent dans des régions du monde instables. Mais surtout après Fukushima qui peut assumer de faire prendre de tels risques aux populations vivant sous le vent des centrales. Les reportages récents sur la situation un an après la catastrophe nucléaire au Japon ont bien montré la détresse de centaines, voir de millions de personnes obligées de continuer à vivre dans des zones pourtant sérieusement contaminées. Nous vous proposerons un vœu ce soir pour exiger des autorités que les Périmètres Particuliers d’Intervention autour des centrales de notre région soint sérieusement élargis pour tenir compte des enseignements de Fukushima : si on veut être rigoureux c’est l’ensemble du territoire régional qui devrait être classé en PPI et bénéficier des mesures de précaution en attendant qu’on se décide à fermer et à démanteler les centrales.De manière démagogique, dans une région comme la notre où il existe un nombre non négligeable d’emplois dans les centrales nucléaires certains n’hésitent pas à utiliser cet argument pour mettre en cause le projet de recourir à d’autres solutions. Sans doute y a-t-il eu à d’autres époques pareils démagogues qui expliquaient qu’il ne fallait pas développer le chemin de fer car cela faisait perdre des emplois dans les diligences…  Mais dans le cas particulier du nucléaire nous affirmons 1° que la transition prendra 20 à 25 ans et  2° qu’il faudra encore plus longtemps garder au moins 1/3 des travailleurs aujourd’hui en activité pour travailler à l’immense tâche de démantèlement des centrales. On voit qu’il n’y a pas lieu de craindre pour les emplois de ceux qui travaillent aujourd’hui dans les centrales nucléaires.Surtout de nombreuses études ont prouvé que les créations d’emplois  à attendre de la transformation écologique sont bien plus nombreuses que les emplois qui pourraient disparaitre.Il faut d’abord un plan très ambitieux de rénovation thermique de tout le parc d’habitations, prioritairement celles construites avant 1975, afin de parvenir à limiter les consommations et réduire les factures des ménages qui sinon vont devenir explosives. Si on prend au sérieux l’objectif de diviser par 4 nos émissions de GES d’ici 2050 il y a là un chantier susceptibles de créer 400 000 emplois d’ici 2020 avant tout dans les entreprises artisanales du bâtiment. Il faut ensuite développer avec sérieux et cohérence les énergies renouvelables contrairement à ce qui a été fait par exemple par le pouvoir Sarkozyste. Faut-il rappeler par exemple comment dans le photovoltaïque, comme l’a reconnu NKM elle-même,  « les modifications successives du cadre tous les 6 mois depuis 2008 ont pu être pénalisantes ». (07/2001). C’est ainsi qu’a été encore retardé et que n’est pas assuré la deuxième phase d’installation de panneaux sur le site de Chaillac.  Faut-il aussi parler des difficultés auxquelles se heurtent l’entreprise Vergnet, « victime des nouvelles réglementations et du retard pris dans les appels d’offres gouvernementaux » (La Tribune d’Orléans 16/02/12). Au contraire une politique réellement  ambitieuse de développement des énergies renouvelables permettrait de créer encore plus de 150000 emplois directs et indirects d’ici 2020,  comme l’exemple de l’Allemagne le prouve amplement.On nous parle de la nécessité de soutenir les emplois industriels mais le plus souvent on ne nous dit pas comment. Pourtant la transition écologique est une pièce maitresse de ce processus de ré-industrialisation. Je voudrais juste évoquer un exemple très récent que j’ai trouvé dans l’Usine Nouvelle et qui me semble hautement symbolique : il s’agit de la reconversion de l’usine Bosch de Vénissieux qui à la suite de l’arrêt de son activité de pompes à injection diesel a su maintenir plus de 200 emplois sur place en lançant une  production de panneaux photovoltaïques.C’est cela que nous appelons la transformation écologique de l’économie. C’est ce genre de projets d’avenir qui maintiendra à terme des emplois industriels. Mais Il faut aussi lancer, comme le propose Eva Joly, des pôles territoriaux de coopération économiquepour travailler à la relocalisation des activités, en particulier pour enclencher sur les territoires des dynamiques d’économie circulaire, les sous-produits et déchets de certaines activités devenant des matières premières pour d’autres…Qu’en est-il de l’agriculture ? Nous allons aborder cette après-midi la question de l’agriculture régionale dans la PAC. Nous savons et Michelle Rivet le rappellera combien ce secteur est destructeur d’emplois aujourd’hui sous l’effet de la concentration des exploitations. A l’inverse de cette tendance mortifère, l’objectif que nous mettons en avant d’atteindre d’ici 2020, 20 % de surface agricole en agriculture biologique permettrait la création de 75 000 emplois.  En effet, l’agriculture biologique est de 20% à 30% plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle. L’exploitation d’un hectare en agriculture biologique nécessite 20% de main d’œuvre en plus du fait du plus grand nombre d’opérations. Seule une agriculture bio ou s’inspirant des méthodes de la bio est susceptible de maintenir l’emploi agricole et même de le développer.Enfin si la transformation écologique de l’économie fournit un cap, une direction pour la société, l’économie sociale et solidaire en fournit les valeurs et cela est essentiel dans des domaines comme ceux des services aux personnes. Nous savons bien qu’il faut là aussi faire face à des besoins insatisfaits et des besoins croissants : c’est la prise en charge de la dépendance, c’est le besoin de crèches…  Les 300 000 postes qu’il faut créer dans ces secteurs ne peuvent être abandonnés à la loi de la rentabilité maximum mais ils doivent et peuvent être créés  dans le cadre de l’ESS.Il ne s’agit là que de quelques pistes mais vous voyez que pour nous il n’y a aucune contradiction insoluble entre écologie, économie et social : nous pouvons prouver que la transformation écologique et sociale peut permettre de créer près d’un million d’emplois nouveaux d’ici 2020. Mais il est vrai que cela demande de changer de logiciel et de se tourner résolument vers l’avenir. Je dois reconnaitre que le débat présidentiel semble plutôt profiter à ceux qui évoquent  les vieilles recettes, la nostalgie, l’évocation d’un « glorieux » passé. Gageons cependant que les vrais enjeux finiront par revenir sur le devant de la scène : le plus tôt sera le mieux pour que demain le réveil et les adaptations nécessaires ne soit pas trop douloureux. ...

Les écologistes, vous les savez, prônent une relocalisation des échanges et la promotion de l’économie de proximité

Portrait Michelle Rivet

Intervention de Michelle Rivet. Monsieur le Président, chers collègues,Nous aurons l’occasion d’évoquer l’agriculture dans cette session à propos de la communication sur la PAC. Cependant il me semble important de dire quelques mots sur la situation des agriculteurs et du monde rural.Tout d’abord pour rappeler la situation économique aléatoire dans laquelle vivent beaucoup d’agriculteurs. Notre région est moins concernée qu’une autre puisque le revenu moyen y est largement supérieur à la moyenne nationale. Mais cela cache de grandes disparités, les éleveurs étant bien en dessous et de manière générale tous les agriculteurs des zones défavorisées de la région en particulier le sud de l’Indre et du Cher.Dire aussi que la crise a un impact sur la valeur de la terre et que l’augmentation du prix du foncier a des conséquences sur l’installation de nouveaux agriculteurs. Or nous sommes dans une région où les installations de jeunes agriculteurs a été divisée par 2 en 10 passant de plus de 600 à moins de 300 en 2010.Par ailleurs et nous écologiste l’affirmons assez, cette crise n’est pas que financière : elle est aussi environnementale, climatique, sociétale. Et le monde rural se trouve confronté très directement à cette réalité.Ainsi en ce début d’année le changement climatique se rappelle à nous avec un niveau inquiétant des nappes phréatiques, un niveau aussi bas que l’an dernier.Autre réalité après d’autres vécues ces dernières années : celles des éleveurs ovins de l’Indre dont les troupeaux sont touchés par une nouvelle maladie (virus de Smallenberg) dont le vecteur est un moucheron. Les pertes à la naissances des agneaux sont importantes et vont leur causer de nouvelles difficultés. L’apparition de maladie et ravageurs inconnus et leur circulation ne sont pas forcément des conséquences du réchauffement mais ils sont à coup sûr favorisés par les déplacements commerciaux qui inter-connectent la planète. Et localement aucune parade est possibleLe monde rural a la capacité de mieux résister aux crises. Mais je crains que la crise économique ne fournisse des prétextes supplémentaires à son total abandon par les pouvoirs publics. Curieusement en Grèce l’agriculture a été le seul secteur dont la croissance économique était positive en début de crise et vers lequel de nombreux jeunes diplômés se sont tournés.Sans comparer des situations dissemblables, cela constitue un objet de réflexion et d’espoir pour les territoires ruraux.Les écologistes, vous les savez, prônent une relocalisation des échanges et la promotion de l’économie de proximité. Il est certain qu’elles ne sauveront pas seules le monde rural et qu’il faut aussi la volonté politique de réformer réellement.Mais les ressources des territoires ruraux et l’agriculture peuvent effectivement fournir des solutions et contribuer à de nouvelles formes de développement économique. ...

Débat d’actualité : contexte socio-économique

Portrait Christophe Rossignol

Intervention de Christophe Rossignol. Monsieur le président Chers Collègues En région Centre, comme en France la situation économique et sociale et environnementale est extrêmement préoccupante, voire dramatique pour certains de nos concitoyens.Le chômage de masse explose : la barre des 4 millions de demandeurs d’emploi a été franchie cet automne et fin février 2012, 4,112 millions de personnes étaient inscrits à pôle emploi, les prochains chiffres ne seront pas meilleurs malheureusement. En région Centre le taux de chômage est légèrement plus bas 8, 7 % qu’en France 9,4 % Ce niveau élevé s’accompagne en France d’une croissance du chômage de longue durée. Et le temps partiel subi, qui frappe avant tout les femmes a augmenté depuis 2003.Selon l’Insee, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 760 000 depuis 2002.Les moins de trente ans sont les plus touchés par la pauvreté : 10,9 % des 18-29 ans, 10 % des moins de 18 ans, si l’on utilise le seuil de 50 % du niveau de vie médian. L’ensemble des moins de trente ans représente la moitié des personnes pauvres, soit 2,28 millions d’individus. Le nombre de pauvres augmente chez les jeunes, mais aussi chez les plus âgés. Le taux de pauvreté des plus de 60 ans en région Centre (8,6 %) est en dessous de la moyenne nationale (10,5 %), il n’en est pas moins dramatique.3,6 millions de personnes sont concernées par le mal-logement en France et environ 700 000 personnes n’ont pas de domicile personnel.Le médiateur de l’énergie vient de rendre un rapport qui démontre que 8 millions de personnes sont touchées par la précarité énergétique qui augmente en France, liée à la crise, et à la hausse des prix de l’énergie.Attention, ce ne sont pas simplement des chiffres mais des vies brisées, les signes tangibles d’une société de plus en plus injuste qui se fracture. Problèmes de santé, de logements, de transports, record des déficits, désengagement de l’état et casse des services public, agriculture en souffrance, injustice sociale et fiscale, éducation fragilisée, territoires ruraux abandonnés... De plus les ressources naturelles s’épuisent, les paysages sont détruits, la biodiversité recule, (les scientifiques parlent de sixième extinction des espèces), les pollutions augmentent et nous vivons une pandémie de cancers .... Ces constats qui fragilisent notre société sont connus. Pour y faire face, il faut que les responsables politiques, économiques et sociaux, prennent des mesures efficaces et rompent avec l’idéologie dominante, celle du laisser faire, du court-termisme et du chacun pour soi .Tout ceci démontre, s’il en est encore besoin, que les prochaines élections seront cruciales pour l’avenir de la France et des Français.Le choix est clair : D’un coté refaire confiance à un président dont le bilan, accablant ressemble tristement à un dépôt de bilan et affaiblir davantage la France .De l’autre coté , changer de président et construire une nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale. D’un coté réélire un président qui en 2007, promettait de réduire le chômage à 5 % et expliquait alors qu’en cas d’échec les Français devraient en tirer les conclusions. Le constat aujourd’hui c’est « Moins de travail et plus de pauvreté ».Le nouveau slogan du président candidat devrait être, pour être crédible « travailler moins et gagner moins », enfin pas pour tout le monde puisque les rémunérations moyennes des patrons du CAC 40 ont augmenté de 34 % en 2010. Dix patrons Français ont touché une rémunération représentant plus de 240 Smic annuel, soit 4, 6 millions d’euros en 2010.De l’autre coté , voter pour le changement pour lutter contre la précarité et la pauvreté, permettre à tous de vivre dignement avec le souci de l’intérêt général et le sens de la justice tout en préservant l’environnement...Face à la l’ Europe de la rigueur de Madame Merkel et Sarkozy, qui nous entrainent vers la récession et plus d’injustice, nous devons réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire, un Europe plus efficace et plus démocratique, agissant pour faire respecter les normes sociales et environnementales, agissant pour la paix et capable de dominer la finance.Nous devons améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse… Nous devons Bâtir une République nouvelle. Nous devons faire de la transition écologique une urgence et une chance…Créer, innover, inventer et partager : dans des nombreux domaines, nous pouvons inverser la spirale de l’exclusion et du chômage.Ainsi la transition énergétique permettra de réduire notre facture énergétique en luttant contre les gaspillages, elle sera source d’emplois non délocalisables en particulier dans l’artisanat et dans les PME. Construire des logements, rénover et mieux isoler les bâtiments, c’est crer des milliers d’emplois tout en luttant contre le dèréglement climatique. Tandis que 7000 emplois furent perdus l’année dernière en France, l’éolien et le solaire photovoltaïque pourraient employer plus de 110.000 personnes en France en 2020, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Les professionnels ont par ailleurs dénoncé le rôle contre productif du gouvernement malgré les engagement pris. Nous avons déjà dans le débat évoqué le cas de l’entreprise Vergnet du Loiret qui subit l'inefficacité du gouvernement.Grâce à l’économie sociale et solidaire, une économie au service des citoyens et non de la finance, nous pouvons créer des emplois durables qui répondent aux besoins réels (éducation, emplois à la personnes, santé, sport, culture, information .... .) autant de secteurs qui favorisent le bien être.On le voit, il s’agit désormais de changer de cap, de refondre l’ espoir, de rompre avec l’ultra libéralisme qui ruine notre société et d’inventer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique. A ceux qui seraient tentés de trouver des réponses dans le passé, de se replier sur des certitudes erronées, de trouver des boucs émissaires, rappelons que l’intelligence collective, c’est la capacité d’analyser, d’associer et d’anticiper. Pour cela, il est crucial d’apaiser la société, de rassembler plutôt que de diviser, de recréer de la confiance envers nos institutions et nos dirigeants, d’avoir une vison qui prépare le long terme plutôt que d’agir dans l’urgence et la précipitation. La raison doit l’emporter contre la peur et la fraternité doit l’emporter contre la haine.Merci de votre Attention ...

Débat d’actualité : Le service public de l’éducation est devenu une variable d’ajustement du budget national, sans vision à long terme

Chantal Rebout - Intervention 2012

Intervention de Chantal Rebout. Qui a assisté à un conseil d’administration dans un lycée, ces derniers temps, a pu se demander s’il ne s’agissait pas, en fait, d’une oeuvre des Shadocks, ou de quelque manifeste de l’absurde revisité par Monsieur le Ministre de l’Education nationale...En effet, les derniers CA, comme il est coutume de les appeler, traitaient à leur ordre du jour, de la dotation horaire globale des enseignements pour la rentrée 2012. Mais la réforme, les réformes sont passées par là, et il s’agit donc de faire toujours mieux, encore plus avec.... beaucoup moins ! Au début de ce quinquennat au moins nous laissait-on espérer gagner plus en travaillant plus !Ainsi, en guise d’autonomie, les chefs d’établissements sont-ils amenés à assumer en première ligne, les suppressions, réductions d’horaires, rééquilibrages des matières, attribution des heures supplémentaires et enfin, le non remplacement de départs à la retraite.Pourtant, il leur faut assurer par exemple, une des mesures phares de la réforme des lycées ; l’accompagnement personnalisé. Pour mémoire, ce dispositif consiste à offrir aux élèves de 2nde depuis 2010, de 1ère depuis la rentrée 2011 et de Terminale à celle de 2012, 2 heures par semaine, consistant, selon les choix des établissements, en remise à niveau, renforcement de connaissances ou aide à l’orientation. Si l’on se réfère au 2e rapport de suivi des inspections générales – moyennement connues pour être de dangereux repaires de gauchistes – présenté officiellement le 9 mars 2012, les débuts de l’accompagnement personnalisé sont qualifiés, je cite, d’inégaux et encore fragiles. D’ailleurs, les commentaires inclus dans ce rapport sont tout aussi mitigés concernant les autres dispositifs de la réforme des lycées, tels que les enseignements d’exploration, dont une mise en application judicieuse voudrait que l’on joue sur la mutualisation et la coopération entre établissements, à l’heure où ceux-ci sont plutôt encouragés à la concurrence, pour pouvoir attirer le plus grand nombre d’élèves et espérer assurer ainsi, leur survie.Le tutorat, qui repose sur le volontariat des élèves et des enseignants, faute de moyens débloqués, ne prend pas. Tandis que les stages passerelles restent bloqués dans les limbes de la communication.Les rédacteurs du Café pédagogique attirent l’attention sur une réforme qui entraine des effets indésirables et pervers, notamment dans le contexte de pénurie où elle se situe. Ils notent aussi que pour beaucoup d’enseignants, la réforme du lycée est, de fait, associée à la réduction des postes, et  un moyen de remettre en cause les disciplines et de faire des économies. Alors, nous ne nous étonnerons plus si nous revenons à notre CA d’établissement, que la copie de Dotation Horaire Globale soit retoquée. Jamais l’affirmation selon laquelle l’éducation doit se trouver au cœur d’un projet de société, portée par les écologistes, et par Philippe Méirieu, jamais cette affirmation n’a été aussi vraie, indispensable ni aussi malmenée.L’éducation publique, laique et républicaine, subit les attaques répétées, depuis 2002,  de gouvernements qui n’ont jamais cru à un service public, dont ils répètent comme un mantra qu’il coute trop cher et qu’il faut lui imposer des économies.Ainsi 77000 postes ont été supprimés entre 2007 et 2012, de l’ordre d’un enseignant sur dix. En région Centre, la prochaine rentrée verra la suppression de 187 postes dans le secondaire, tandis que 245 élèves supplémentaires sont attendus.Ce n’est plus de la conviction, c’est de l’acharnement, une sorte d’obsession monomaniaque.Le service public de l’éducation est devenu une variable d’ajustement du budget national, sans vision à long terme, et ce ne sont pas quelques places d’internat d’excellence qui cacheront le refus de l’excellence pour tous.Mais le financement n’est pas le seul angle d’attaque contre ce service. La société du toujours plus, toujours plus vite, fait son entrée dans les lycées, collèges et écoles. Elle conduit à des logiques de rejet, d’exclusion, d’immédiateté, de compétition.... et des logiques commerciales qui font de l’Education un marché juteux. D’autres continuent de croire à la mobilisation de l’intelligence, de la créativité des humains, au droit de progresser différemment de son camarade de classe, selon un rythme respectueux de ce que nous sommes avant tout ; des êtres humains.Pourquoi l’école devrait-elle réussir là où le marché roi n’a pas su le faire en s’imposant des rythmes fous et des échéances inatteignables ? Pourquoi devrait-elle enseigner ce qui constitue la faillite de nos sociétés ? Pourquoi les programmes sont-il pétris de développement durable, quand la logique de l’enseignement, vue par son ministère de tutelle, veut aller à l’encontre des principes indispensables à celui-ci, à savoir la coopération, la solidarité, la compréhension effective des enjeux, la participation de tous à la construction d’une société éducative, responsable et sobre ?L’école que nous appelons de nos vœux n’est pas une école sans enseignant, sans parents, sans élèves heureux d’apprendre. C’est une école de la confiance, apaisée qui permettra aux enseignants de se ré approprier leur métier, et aux jeunes d’avoir envie d’y venir ? ...

Fonds d’amorçage et souscription de parts du Fonds commun de placement « Emergence innovation »

Portrait Jean-Philippe Grand

Intervention de Jean-Philippe Grand. Monsieur le Président, mes chèr-e-s collègues,Je ne suis absolument pas d’accord avec l’analyse de monsieur Colombier du groupe Front National. Je fais même une analyse inverse à la sienne quant à l’intérêt de souscrire au Fonds Commun de Placement Emergence Innovation I. Je rappelle que cet engagement n’est d’ailleurs qu’un des outils que nous avons développés pour venir en aide à toutes les entreprises de notre Région.Grâce à la mise en place de ce fonds d’amorçage, la Région Centre et ses partenaires prennent une place fondamentale dans le parcours d’une entreprise innovante qui souhaite accéder à des moyens financiers indispensables à son développement. On peut regretter que les banques ne jouent pas leur rôle et refusent de prendre de temps en temps un minimum de risque. Mais plutôt que de constater la déficience du monde de la finance, il est plus judicieux d’agir et de mettre en place un dispositif qui renforce les fonds propres de nos PME afin de leur permettre de créer une activité qui générera d’ici quelques années les emplois dont nous avons bien besoin. C’est tout l’intérêt de ce Fonds Commun de Placement Emergence Innovation I.Je tiens à saluer également le choix qui a été fait de limiter l’intervention de ce fonds à des secteurs économiques précis et porteurs. Que ce soient les sciences de la vie, les TIC, l’environnement, les Energies Renouvelables ou les Sciences de l’Ingénieur, je suis persuadé, comme vous tous, qu’on tient là les moteurs de l’économie de demain. Il est à noter également que ces entreprises créeront dans notre Région des emplois à forte valeur ajoutée difficilement délocalisables, emplois qui généreront eux-mêmes de nombreuses embauches induites dans les secteurs des services ou du commerce. Il est en effet généralement admis qu’un emploi de cadre dans une PME innovante génère plusieurs emplois indirects et crée un cercle vertueux dans un bassin d’emplois. Je tiens à pointer l’intérêt du lien qui se crée entre la recherche fondamentale publique et la recherche appliquée. Ce lien est indispensable et démontre que sans recherche fondamentale on ne peut espérer créer des pans entiers de notre économie qui tireront notre développement pour les décennies à venir. Ceux qui créent une nouvelle activité prennent déjà des risques en investissant leur temps et leurs économies car ils croient en leur projet.  Avec ce fonds d’amorçage la Région Centre se dote d’un moyen supplémentaire pour soutenir ces entrepreneurs régionaux qui sont l’avenir de notre économie régionale voire nationale.Enfin, le positionnement dans notre Région de la personne chargée de développer le fonds sur les secteurs Energies et Environnement permettra d’accroître les chances de nos entreprises de ces secteurs d’être détectées et soutenues. Je vous remercie. ...

Ambitions recherche et développement 2020

Portrait Moïsette Crosnier

Intervention de Moïsette Crosnier. Monsieur le Président,Cette communication présente notre démarche régionale pour accroître de façon significative et ambitieuse la recherche en Région Centre à l’horizon 2020. Il est bon de rappeler que l’ambition, affichée dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, qui était de consacrer 3% du PIB en 2010 à la recherche n’est toujours pas atteinte en France, de sorte que notre pays a reculé dans les classements internationaux.Dans ce contexte, le groupe EELV, qui souhaitent développer les interactions fécondes entre la recherche publique et les entreprises ne peut que souscrire à cette orientation. Cependant je voudrais faire 2 remarques et mises en garde, l’une sur la forme, l’autre sur le fonds du projet qui nous est présenté ici.Sur la forme, il s’agit de consacrer 30 millions d’euros pour 2 ou 3 projets. La réforme de la recherche du gouvernement Sarkozy n’est pas une réussite. Au lieu de promouvoir l’innovation et les partenariats, ces réformes n’ont fait qu’accroître la complexité et la compétition stérile. Une compétition permanente s’est instaurée entre chercheurs pour accéder aux financements.Il ne faudrait pas que notre dispositif d’appel à projets, renforce cette évolution négative en favorisant seulement les gros projets.Comme il est rappelé dans cette communication notre Région bénéficie, dans la mise en œuvre des Investissements d’avenir de l’Etat, de lancements d’appels à projets variés : Equipex (équipements d’excellence) et labex (laboratoires d’excellence). C’est une chance pour notre Région, il faut saisir ces opportunités mais en ayant conscience du risque d’augmenter la compétitivité entre les chercheurs.Il est, politiquement, surement plus intéressant d’attribuer 3 millions d’euros à une plateforme technique dite « mutualisée », mais en réalité surtout centralisée et du coup plus éloignée des utilisateurs, que de financer une quinzaine de projets de « seulement » quelques centaines de milliers d’euros. Donc oui au développement de la recherche à condition de garantir aussi le développement de petits projets, de projets émergents et interdisciplinaires et en substituant une logique de coopération à une logique de compétition. Je propose que nous prévoyions en parallèle une augmentation de 50% de ce type de projets plus modestes.Sur le fond, des thèmes qui seront retenus. Je comprends que cet AMI, appel à manifestation d’intérêt, ne spécifie pas de thème précis pour laisser libre les propositions et collaborations entre les différents acteurs. Mais comme il est dit dans cette communication, la recherche est un élément essentiel du développement économique et nous devons faire face aux défis majeurs dans les domaines énergétique et climatique.Il faut que les propositions s’inscrivent dans cette priorité régionale : répondre au grand défi énergétique et climatique.Je suis très étonnée que la biodiversité ne soit pas citée. Nous avons pourtant voté la stratégie régionale pour la biodiversité en octobre dernier. Les écologistes tiennent à rappeler que la biodiversité est un enjeu majeur. La recherche doit s’emparer de ce domaine pour apporter des réponses à l’accélération de la perte de la biodiversité constatée, chiffrée et alarmante pour l’avenir de l’Homme sur cette planète.Je voudrais aussi rappeler que les problèmes liés à la santé environnementale ainsi que tout ce qui touche à la prévention de la santé sont devenus fréquents et importants. Ils sont de plus en plus souvent traités dans les médias et l’inquiétude est en train de monter parmi nos concitoyens. Pour les écologistes ces domaines aussi sont prioritaires, notre dernière session y était d’ailleurs consacrée.Les exemples ne manquent de thèmes où la recherche est à développer : les effets sur notre organisme et sur la baisse de fécondité en particulier masculine des pesticides et autres molécules chimiques qui envahissent la terre, l’eau et l’air. La recherche agronomique sur la diversification des semences, leur adaptation aux sols et à une irrigation raisonnée, l’agrobiologie, les effets des OGM et de la baisse du nombre d’abeilles sur la pollinisation, les maladies orphelines, les causes de la recrudescence des cancers, les nouveaux matériaux de construction et la production à grande échelle des énergies renouvelables...La liste est longue et le choix large pour que la Région soutienne la création créer d’un pôle d’envergure nationale et internationale dans un ou plusieurs de ces domaines. Les calculs économiques et les expériences montrent que ces thématiques ont un potentiel de développement économique énorme et qu’elles sont génératrices d’emploi. Les écologistes resteront donc vigilants sur les choix qui seront et les modalités de mise en oeuvre de cette nouvelle démarche.Je vous remercie ...

Ambitions recherche et développement 2020

Portrait Charles Fournier

Intervention de Charles Fournier. Monsieur le Président, chers collègues,Moïsette Crosnier est intervenue et a exprimé la position des écologistes sur la communication qui nous est proposée. Je voudrais quant à moi compléter cette intervention en élargissant le champ à l’ensemble de la politique de soutien à la recherche que propose la Région. Nous avons acté le lancement d’un appel à projets de la Région avec ses deux volets, projets d’intérêts régional et projets d’initiative académique. Il nous est proposé aujourd’hui une initiative qui vise à faire converger recherche et développement socio-économique. Les écologistes sont en accord avec l’effort important qui est fait en matière de soutien à la recherche et à l’innovation. Nous approuvons l’augmentation sensible des moyens accordés, qui par ailleurs, tentent de compenser les bouleversements engendrés par les politiques gouvernementales en matière de recherche. La mise en place des Initiatives d’excellence (Idex), élément central des investissements d’avenir du « grand emprunt » de Nicolas Sarkozy, se traduit en fait par une concentration de moyens qui sont a contre-courant des principes de fonctionnement du monde scientifique : la collégialité et la transparence. Les élus écologistes considèrent que la capacité d’autonomie des chercheurs doit être revalorisée par rapport à la recherche unique de résultats. Nous ne partageons pas la politique d’excellence portée par l’État qui crée des inégalités entre les structures. Nous souhaitons élever le statut des savoirs au rang des biens communs. La diffusion de ces savoirs par la NTIC permet les échanges d’informations et donc d’accélérer la diffusion de la culture et l’avancée des connaissances, tout en expérimentant de nouvelles formes de coopération et de travail. Ce possible progrès est contesté par un capitalisme qui cherche à contrôler la production et cette circulation des savoirs ainsi qu’à accélérer la mise en marché des produits des découvertes, sans toujours le souci d’en vérifier l’impact social, humain et environnemental. Et les politiques menées ces dernières années ont amplifié ce risque : recherche publique lentement mais sûrement déstructurée, argent public destiné à l’innovation privée investi sans contrôle, renforcement des droits de propriété intellectuelle, ... à contrario, nous soutenons un lien plus grand entre science et société et voulons agir en faveur de la liberté de circulation et d’accès à l’information. Le système de recherche public doit repousser les frontières de la connaissance, répondre aux interrogations des citoyens, éclairer les décisions politiques et offrir un levier de transformation de la société. à ce titre, la recherche fondamentale doit aussi être soutenue et non seulement l’inféodation de la recherche aux seuls intérêts d’une certaine économie. Nous défendons l’idée que l’innovation doit être utile sur le plan social et environnemental.  L’argent public ne doit pas permettre de produire n’importe quelle innovation si elle est dangereuse pour l’environnement ou les libertés publiques. Nous sommes pour l’innovation quand elle permet de retisser du lien social, d’améliorer les conditions de travail, de protéger la santé et la biodiversité. à celles et ceux qui ne manqueront pas de nous dire que cette position est idéologique, je vous invite à regarder avec attention ce qui a produit la politique menée par la région Ile-de-France sous l’impulsion de Marc Lipinski, élu écologiste. Il a développé une politique régionale en faveur de la recherche en inventant le concept des Domaines d’intérêt majeur (DIM), qui donnent une priorité pour les sciences du vivant et les sciences humaines et sociales. Le modèle des PICRI – Partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation – grâce auxquels des associations bénéficient de crédits pour mener des recherches aux côtés d’acteurs académiques méritent sans nul doute de trouver sa place dans les politiques que nous pourrions développer ici au Conseil régional du Centre. Oui à l’intérêt majeur pour la Région, oui à l’initiative académique et pourquoi pas à la coopération avec les acteurs socio-économiques mais oui aussi à l’initiative et au partenariat citoyen en matière de recherche. Je pourrais aussi citer l’Aide à l’innovation responsable, qui s’est traduite par la mise en place deux structures d’aide au PME-TPE : le Centre francilien de l’innovation et le Lieu du design. Ainsi, nous sommes toujours méfiants quant il s’agit de nous inscrire dans la compétition entre les territoires, entre les laboratoires de recherche, entre les universités. L’émergence de pôles d’envergure internationale, nous ne nous y opposons pas si tant est que cela ne se construit pas au détriment du reste. Nous sommes aussi pour que plus de chercheurs viennent en région Centre, mais plus globalement pour qu’il y ait plus de chercheurs d’abord. Nous sommes aussi favorable au développement socio-économique de la région mais pas à n’importe quel développement. Nous saluons le fait que vous n’ayez pas à ce stade indiqué de thématiques prioritaires pour ne pas enfermer l’initiative, mais nous serons attentifs à celles qui émergeront et au choix des projets que nous ferons demain. Pour autant vous dîtes que la sélection des pôles se fera en fonction des priorités de la Région, par le CORIT ainsi qu’un jury d’experts scientifiques. Nous pensons qu’il est possible d’associer d’autres acteurs de la société civile à ce choix et que les élus devront pouvoir pleinement débattre des choix qui se feront. D’ores et déjà je peux vous dire que les écologistes ne voudrons pas des nanotechnologies, des OGM, du nucléaire civil et militaire et bien d’autres objets que vous devinerez facilement. Par contre, nous sommes, vous le savez, particulièrement attachés à ce que soit initiées des recherches scientifiques en santé environnementale qui explore comment l’environnement pris au sens large impacte la santé des populations. L’environnement pris au sens large, cela inclut aussi bien les polluants de l’air, de l’eau, les rayonnements divers, les conditions socio-économiques de vie, d’habitat, les conditions de travail, la biodiversité, etc. Nous accusons en France un retard important dans ce domaine. Nous serons aussi très attentifs à tout projet qui contribueraient à la transformation écologique de l’économie : dans les transports, dans l’industrie, dans l’énergie...Et c’est aussi là que se joue pour nous notre développement socio-économique en région centre. Vous le comprendrez, nous serons pleinement partie prenante du débat sur les priorités !Je vous remercie.  ...

Ambitions 2020 pour le Très Haut Débit en région Centre

Portrait Sandra Renda

Intervention de Sandra Renda. Monsieur le Président, Chers collègues, Dans les années 90, on pensait que le débit sur le net serait le miracle que l’on attendait ? Souvenez-vous. En ce temps-là pour avoir une adresse internet il fallait payer chaque mois une dime à un opérateur. Le modem gazouillait et à 50 kilobits seconde le message partait…parfois. D’ailleurs souvent on téléphonait au destinataire afin de s’assurer que l’usine à gaz avait rempli son rôle.Les années 2000 ont vu arriver le débit et le haut débit. L’ADSL qui utilisait ou utilise encore le réseau cuivre nous amenait ce confort et cette accélération tant attendue. Mais pourquoi tant attendue ? Et par qui ?Entre temps les machines avaient intégré l’énorme potentiel que représentait cette organisation en réseau. Les machines allaient ainsi nous permettre d’utiliser  des applications inimaginables auparavant. Marshall Mac-luhan qui a analysé les médias dans les années 1970, disait «  les médias modifient l’homme qui modifie les médias ». Ainsi cette longue adaptation homme-machine a-t-elle généré et totalement  intégré cette notion économique de la destruction créatrice chère à Schumpeter. Mais en intégrant cette notion, cette vision très capitaliste de l’économie nous sommes au cœur du problème du débit, du haut débit, du très haut débit voire de l’ultra haut débit.Nous avons ainsi innové en fonction de l’outil dont nous disposions et imaginé les solutions les plus folles, les plus révolutionnaires afin que cet outil devienne son meilleur défenseur et son plus bel ennemi.Les moqueurs de la destruction créatrice mettent en doute les bienfaits de cette analyse de création liée à une destruction en avançant cet argument.« On nous avait promis des voitures volantes pour l’an 2000 et nous avons en fait une communication entre individus réduite à 140 caractères sur twitter. Où est la révolution ? Où est la création ? »Des plans de connections ont donc été mis en œuvre. Il fallait que chacun devienne un acteur, un auteur, un décideur de ces nouveaux médias qui obéissaient au premier clic. Dans les années 2000, les départements, les régions, la France, l’Europe, chacun y est allé de son couplet sur les déserts numériques, sur le problème de ces zones éloignées des centraux et qui étaient les premières victimes d’un non accès au débit. Ce mot devenait ainsi magique. Le débit ! Quel débit avez-vous là ou là. S’il n’y a pas de débit je n’irai jamais m’implanter dans cette zone, je n’irai jamais construire dans ce village. L’envie, le besoin de se connecter était passés du projet au vital. Ne pas être en ligne était devenu mortel. Comme d’habitude, chacun y est allé de sa solution miracle. On se voyait en ligne pour des visites médicales, on imaginait des guichets en vidéo point à point afin de maintenir ce lien indispensable entre assureur/assuré, citoyen/administration, salarié/employeur.Les plans fibres, les lois imposant que chaque nouvel immeuble devait être connecté, les démonstrations de télémédecine, tout concourait ainsi a toujours plus déployer des réseaux sur le territoire. Un territoire connectable doit au plus vite se raccorder à cette toile réelle en termes d’équipement, virtuelle en termes d’utilisations.Mais l’homme de Mac Luhan avait continué sa métamorphose technologique. Et là était le problème. S’il faut 5 à 10 ans voire 20 années pour raccorder des hommes pour que leur vitesse de communication suffise à leur évolution personnelle ou professionnelle, il y a un paramètre qui n’a jamais été intégré dans ces plans ambitieux. L’homo erectus avait migré en homo connectus pour être aujourd’hui un homo mobilis !Nous sommes mobiles et tels des électrons notre déplacement permanent est notre énergie. Notre énergie nous impose d’être mobiles, ultra mobiles, voire instables. Et alors ?A l’instar du téléphone qui nous a vus petit à petit nous éloigner de la prise de raccordement physique, les mobiles auront très certainement tué le mythe de cet immobilisme de raccordement dans les prochaines années. En 1970 on attendait sa prise téléphonique près de 2 ans, en 2012, un téléphone mobile est activé en 2 minutes. Cette mobilité nous a donné des idées, des manies, de mauvaises habitudes. Nous exigeons aujourd’hui d’être ultra mobile dans notre vie quotidienne, dans notre vie professionnelle. Les ventes de tablettes ont explosé en 2011 au point de grignoter les ventes d’ordinateurs portables. Même si pour le moment ces tablettes ne sont pas toutes connectées au réseau 3G ou 4G, le nouvel opérateur mobile issu du net va, à l’évidence, faire baisser les couts de connexions, donc sur le million d’Ipad ou autres Galaxie attendus en 2011, un plus grand nombre quittera ces bornes wifi trop rares encore pour échanger en 3G ou par la suite en 4GMais alors, à quoi bon câbler en terrestre alors que c’est du ciel que vient la solution ? Ne faut-il pas revoir certains schémas trop lourds, trop lents à décider, pour coller à cette évolution permanente d’un besoin qui crée une satisfaction qui crée une envie qui satisfait une banalité qui recrée un besoin.Ne sommes-nous pas en cale sèche à creuser le long des routes pour insérer des fourreaux alors que la réalité de l’utilisation de la demande dément déjà aujourd’hui ce qui ne sera effectif que dans 10 ans. Je m’interroge.Il y a plus de dix ans, dans un livre intitulé « la génération des astucieux » l’auteur, François Zimmermann décrit ces rendez-vous manqués technologiques et cet usage qui se modifie au fil des jours. Nos habitudes remettent l’outil en question tous les six mois, car c’est l’astuce et l’impossible qui nous attire. Ceux qui font des plans sur le long terme se trompent s’ils projettent que dans 10 ans, les utilisations d’aujourd’hui n’auront pas évolué. Sur 10 ans nos utilisations du net seront mortes 20 fois et se seront recrées 20 fois en se contredisant. Nous agissons aujourd’hui dans notre vie de connectés à la vitesse de multiplication des cellules vivantes alors que les grands plans voudraient que le temps, l’attente, le rapport, la commission rendent leur verdict. Un astucieux ne sait pas attendre, il veut, il utilise, il abandonne, il détourne, il vise un objectif, il l’abandonne et se satisfait d’un autre. Un astucieux est imprévisible dans un contexte que nous voudrions planifiable ! Fatale opposition, fatale erreur !  Notre responsabilité de politiques, c’est justement d’anticiper ces tendances afin que ce qui n’appartient aujourd’hui qu’au futur, soit un présent satisfaisant demain.Nous avons tous misé sur de nouveaux modes de travail. Les habitants de la région étant connectés qu’allaient-ils en faire au quotidien ? Le télétravail. Voilà un des mirages des années 2000. Les salariés resteraient chez eux pour travailler. Zéro pollution de co2, moins de voitures sur les routes, moins d’accidents, moins de temps perdu dans les transports. La mariée était belle ! Mais qu’est-ce que le télétravail ?Quand une entreprise propose à ses salariés de travailler depuis chez eux, il faut se poser alors une question ? Dans quel but ? Pourquoi cette proposition ?Pour le récompenser ? Pour améliorer la qualité de vie ? Par altruisme ? Quel intérêt pour l’entreprise ? Quand on sait qu’aujourd’hui 70% des appels passés depuis les voitures sont des appels professionnels, on se dit que la notion d’entreprise en tant que bâtiment ou surface au sol est à revoir. Le télétravail commence donc dès que l’on sort de son entreprise. Le salarié, ou beaucoup de salariés sont déjà entrés dans l’ère de l’homo connectus, depuis leur voiture, depuis leur chambre d’hôtel le soir, depuis la maison le matin avant de partir. Cette immixtion du professionnel dans la sphère personnelle commence à poser des problèmes. Depuis janvier 2012, le groupe Volkswagen a bloqué l’accès des mails professionnels à ses salariés en dehors des heures de travail, pour mettre un frein aux dérives. Mais alors qu’est-ce que le télétravail ? Travailler depuis chez soi en liaison avec son entreprise. Soit ! Donc le salarié œuvre depuis son domicile, ou en totale nomadisme. Comme généralement les secrets doivent être bien gardés, cette connexion se fait via un réseau virtuel privé. Que le poste connecté soit dans l’entreprise ou n’importe où dans le monde, peu importe, c’est un poste identifiable. L’utilisateur peut ainsi disposer de toutes les ressources nécessaires. Quand il est connecté sur les logiciels de l’entreprise ou sur ses bases de données, une connexion ADSL ou 3G suffit, s’il veut simuler une image en trois dimensions alors il lui faudra du débit, voire pas mal de débit. Saurons-nous lui fournir ce débit ?Un salarié distant est un salarié coupé de l’entreprise dans sa dimension relationnelle. Peut-on être un salarié efficace exilé chez soi ? Ceux qui répondent oui sont soit des asociaux soit des pervers. Bien sûr que non ! Alors on a imaginé de la webconférence via le net. Si les connectés veulent se voir, s’entendre dans de bonnes conditions, partager des documents, voire faire de la prise à distance de documents comme s’ils échangeaient dans une vraie salle de réunion, alors oui il faudra du débit et pas qu’un peu. L’entreprise aura intérêt à disposer de ressources ainsi que le connecté distant. Problème ! Qui paie pour le salarié hors entreprise ? Qui paie les couts de connexion ? Pour l’entreprise les économies sont évidentes, en ayant des ressources distantes, elle a ainsi besoin de moins de surface, donc peut développer des bureaux partagés, moins de place de parking. Avantage non négligeable, en isolant un salarié chez lui, on sait qu’il sera plus productif, car toutes les études démontrent qu’en ne faisant plus partie de l’entreprise physiquement on travaille plus pour prouver qu’on existe. L’esprit d’équipe en prend un sérieux coup. Dernier avantage, un salarié distant qui n’est pas d’accord avec ses conditions de travail, peut toujours se mettre en grève chez lui. A part son chat ou son chien, personne ne s’en rendra compte. Il exaucera ainsi le rêve du président sortant. Il a également été constaté qu’un travailleur distant a des plages horaires beaucoup plus importantes quand il travaille de chez lui. Dans son esprit il faut qu’il soit là pour répondre à la moindre sollicitation sous peine d’avoir l’impression d’être effacé des effectifs de l’entreprise. Le contrat de travail s’en trouve donc modifié. Il suffit d’aller dans des points de restauration rapide à l’heure du déjeuner et vous verrez des homo mobilis grignoter des acides gras en lisant des tableaux et en alimentant des colonnes de chiffres. Plus de pause déjeuner mais une prise direct sur l’énergie disponible du salarié. Quand certains veulent revenir sur la durée légale du travail en prétextant que les français travailleraient moins que les allemands ce qui est faux d’ailleurs, voilà déjà quelques brèches ouvertes car bien sûr, ce plus de travail est rémunéré au même prix que celui fourni sur le site de l’entreprise. Donc le coût du travail baisse et la productivité augmente! Curieux paradoxe que celui qui démontre que pour augmenter la compétitivité des salariés il suffit de les faire travailler en dehors de l’entreprise ! Il y a aujourd’hui une activité en plein développement en télétravail qu’il conviendrait de contrôler.Des sociétés proposent des services de hotline en télétravail. Vous êtes chez vous, vous pouvez ainsi vous organiser avec vos enfants tout en travaillant. Belle proposition. Le donneur d’ordre n’a donc pas besoin de locaux, ni de matériel pour équiper des postes, économise l’énergie, les couts de fonctionnement et les transferts chez vous. On vous propose ainsi d’appeler ou de répondre à des appels, 24h/24 7j/7 selon vos choix. Le tout pour une rémunération de 28 centimes par appel et en vous obligeant à prendre un statut d’auto-entrepreneur ! Donc, vous payez les frais d’équipements, d’amortissement de votre ordinateur, vous n’avez pas de contrat de salarié de l’entreprise, donc très peu de recours. Un simple calcul. 28 centimes de l’appel, 1 appel toutes les 2 minutes essayez donc pour voir c’est intenable. Une période de 7 heures de travail par jour, ou de nuit, cela vous rapportera donc pour un mois le SMIC hors cotisations, hors amortissement de votre équipement.Bénéfice pour l’entreprise, elle fonctionne sans salariés ! Le vieux rêve de serge Tchuruk qui dirigeait Alcatel est ainsi réalisé « une entreprise sans fabrication »Est-ce ce télétravail que nous imaginons ? Non !Voilà l’effet de cette destruction créatrice. On le sait car nous en sommes tous les acteurs, les agences de voyages ne pourront plus lutter bien longtemps face au business effectué sur le net pour acheter des billets, acheter des voyages voire les organiser. Les librairies ne pourront plus lutter bien longtemps face aux achats de livres sur la toile, livres qui seront dans votre boite à lettre en 48 heures chrono livraison offerte. Les drives des grands distributeurs font un carton en supprimant ainsi des surfaces au sol, des gondoles, des parkings, des emplois. La télémédecine nous permet aujourd’hui des télés examens, voire des télé-opérations, ce qui est techniquement un exploit. A un moment ou les médecins se font rares, où les hôpitaux sont rassemblés pour faire des économies dictées par les visions libérales des gouvernants en place, que vont devenir ces télé-diagnostiqués ? Ils mourront pendant le transport vers des centres de soins de plus en plus loin. On nous impressionne avec ces effets d’innovations technologiques grosses consommatrice de très haut débit et en même temps l’AP-HP avoue que les restrictions des budgets dues aux lois Bachelot pour l’hôpital ne permettent pas tout le temps d’avoir une paire de draps pour chaque patient, voir dans certains cas conseille d’en amener de chez soi ! Voilà cette vision de destruction créatrice qu’il faut inverser.  Notre mission de politique n’est pas de faire du merchandising et de vendre des vitrines de possible mais de gérer le quotidien et d’anticiper un futur très proche, fusse-t-il numérique ! ...

Ambitions 2020 pour le Très Haut Débit en région Centre

Portrait Gilles Deguet

Intervention de Gilles Deguet. Monsieur le Président , Monsieur le Vice-président, mes chers collègues.L’informatique bouleverse et bouleversera en profondeur nos modes de vie et de production. En automatisant un nombre de plus en plus important de tâches programmables, elle détruit des emplois tout en libérant de l’espace pour des activités créatrices. Il y a donc nécessité, comme vous le soulignez d’une réflexion sur les usages du numérique.La croissance des capacités de traitement et des flux transportés est  exponentielle. Et cette croissance se fait avec des infrastructures relativement légères, des consommations d’énergie et des productions de gaz à effet de serre relativement limitées. Ce qui fait du développement des techniques d’information et de communication un outil potentiel d’action contre les dérèglements climatiques d’ailleurs retenu dans notre Plan Climat Energie.Mais vous avez eu raison de tempérer l’optimisme. En effet les usages domestiques de l’informatique prennent une part de plus en plus importante dans les consommations du secteur résidentiel tertiaire, cependant que le développement des très gros serveurs fait apparaître des besoins d’énergie considérables. La recherche de sobriété et d’efficacité énergétique s’impose donc aussi à ce secteur. Dans le même ordre d’idées, je souhaiterais qu’on n’abuse pas de termes tels que « immatériels », « dématérialiser », qui laissent penser qu’il n’y a pas de matière, d’investissements, de propriété, de consommation de ressources dans ces activités. Le présent rapport prouve tout le contraire. Il y a donc nécessité d’une réflexion sur les infrastructures.InfrastructuresJe vais commencer par cet aspect. De nombreux intervenants de la conférence des territoires l’ont souligné, et ce rapport y revient longuement, le jeu de la concurrence pour des activités de réseau conduit globalement à privatiser les profits et socialiser les dépenses, mais il y a plus: elle conduit à des incohérences, et à une certaine insécurité. Plus au fond, elle conditionne l’équipement à la possibilité de rentabiliser les flux. En d’autres termes, dans les zones confiées aux opérateurs, le risque est grand que les équipements collectifs doivent attendre pour être raccordés que l’opticalisation soit rentable, cette rentabilisation s’appuyant globalement sur les usages privés. Il y a risque également de faire se développer des besoins factices dont l’objectif sera de faire monter les besoins de flux.L’intervention financière de la région devrait avoir au moins deux contre parties :- la première que les infrastructures créées soient utilisés pour des flux symétriques, l’asymétrie correspondant à une utilisation consumériste des réseaux;- la deuxième est que l’opticalisation se traduise rapidement par l’accès de tous au haut débit par voie filaire. Si, comme plusieurs départements l’ont prévu, on dispose d’un point optique par commune, il doit être possible de créer de nouveaux Noeuds de Raccordement d’Abonnés, pour raccourcir les boucles ADSL et en conséquence rendre la plupart des lignes éligibles au haut débit.UsagesJe voudrais aborder l’aspect des usages à partir de votre encadré sur les données ouvertes. J’attire l’attention sur les risques de divulgation de données personnelles, permettant l’interconnexion des fichiers, et sur l’utilisation à des fins de profit, de données dont le coût de collecte reviendra aux collectivités. Mais c’est surtout votre paragraphe sur la possibilité de mieux répondre, à partir de ces données, aux besoins particuliers d’un quartier, d’une catégorie de la population … qui m’inquiète.Cette approche me paraît significative d’une approche consumériste de l’utilisation des techniques d’information et de  communication. Il confie à des opérateurs le soin de proposer des offres ciblées à des masses de clients, et nous savons que les fichiers qu’il faut utiliser pour cela se vendent déjà à prix d’or. A l’opposé se trouve une vision émancipatrice dans laquelle chacun définit ses besoins et doit pouvoir trouver dans le système les informations dont il a besoin.Consommation ou responsabilité, j’aimerais passer à ce crible un certain nombre d’usages.Je m’étonne de ne pas voir un encadré sur les logiciels libres, et sur les sources ouvertes; bien plus qu’aux données, c’est aux outils de l’informatique que l’accès doit être garanti. La région doit avoir un rôle dans la diffusion des logiciels libres.Il faut avoir également une réflexion sur l’irruption des intérêts économiques sur la toile, avec les projets Hadopi et ACTA.Enfin j’aimerais approfondir les remarques du rapport sur l’utilisation de l’électronique et l’informatique dans l’éducation (je répugne un peu quant à moi à parler d’e-éducation). Il y a un malentendu sur la connaissance. La société de l’information n’est pas de facto une société de la connaissance. La connaissance n’est pas l’accumulation de fiches ou de liens. Il fallait toute l’étroitesse d’esprit d’un Claude Allègre pour avancer que les mathématiques devenaient inutiles dès lors qu’on avait des calculatrices performantes. C’est tout le contraire …. l’automatisation des taches répétitives ramène la connaissance à ce qu’elle est au fond, une capacité d’assimilation, de création, d’invention. Encore faut-il aborder l’informatique avec cette vision émancipatrice. Elle est un formidable auxiliaire de la pensée, mais elle n’est pas la pensée. ...