Le SRADDT 2009-2030 ne prévoit rien sur la politique tarifaire dans les transports en commun, rien ou presque sur le développement du réseau TER, y compris sur l’agglomération clermontoise où une offre de soirée est pourtant indispensable. Il prévoit en revanche la réalisation ou l’achèvement de nombreux aménagements routiers ou autoroutiers, il attend comme un enfant insouciant le père Noël et son joujou TGV à 14 milliards d’euros, il entend concentrer le fret en direction de Paris et de Lyon et prévoit de conforter et d’améliorer les dessertes aériennes, quitte à « réinterroger la pertinence des liaisons TER existantes ». __C’est aux antipodes de notre vision de l’Auvergne en 2030 ! A contre-courant des attentes des Auvergnats ! Et le meilleur moyen de dévitaliser certains territoires d’Auvergne.__

Nous jugeons ces orientations tout à fait irresponsables, anachroniques dans la mesure où elles viendront justifier des décisions, au plus haut sommet de l’Etat comme en Auvergne, qui impacteront pour 50 ans notre territoire et le mode de vie des Auvergnats. Mes chers collègues, réveillez-vous, nous fonçons droit dans le mur.

Heureusement, la majorité des autres orientations contenues dans ce SRADDT sont plus positives. Les discours et les priorités semblent évoluer et c’est tant mieux.

Les richesses naturelles de notre territoire ne sont plus perçues comme des handicaps mais comme une « opportunité », « un facteur d’attractivité », un « atout pour se développer autrement ». « Le maintien, voire l’amélioration du cadre de vie est un impératif » selon le SRADDT, nous nous en réjouissons.

De même, de l’eau a coulé sous les ponts et certaines vérités, ignorées hier, raillées par certains encore aujourd’hui, apparaissent clairement dans le SRADDT et seront inscrites dans le marbre. Au Conseil régional, comme dans les autres collectivités d’Auvergne, chacun devra s’en souvenir et surtout s’en inspirer.

Oui, malgré plusieurs relents de discours métropolitain dans le SRADDT, il est bel et bien affirmé que « l’Auvergne dispose d’une organisation territoriale qui mixe et mélange l’urbain et le rural et son défi sera de faire de cette diversité un atout pour les années futures, par la complémentarité et le travail en réseau ».

Oui, il faut faire le pari de la gouvernance en n’oubliant pas toutefois certains outils qui ont fait leurs preuves, comme les comités de ligne ou les conseils culturels du territoire.

Oui, en matière d’aide aux entreprises et de développement économique, il faut « basculer d’une logique de guichet et de subvention à une logique d’accompagnement stratégique opérationnel (ingénierie de projets, ingénierie financière, animation économique…) ». Dans ce cadre, les TPE et les PME d’Auvergne doivent être la priorité des priorités, ce qui n’apparaît pas suffisamment dans le SRADDT.

Oui, en 2030 ''« l’économie sociale et solidaire, ce modèle qui exclut la spéculation et la lucrativité, aura fortement progressé »v.

Oui « la croissance du PIB ne saurait être la seule finalité ».

Oui, « Il faut promouvoir l’éco-innovation, l’éco-conception, l’éco-efficacité (facteur de performance industrielle et de compétitivité économique des entreprises), la réparation, le réemploi, … ».

Oui, l’Auvergne en 2030 aura su « développer les circuits courts », favoriser la diversification agricole et le développement de l’agriculture biologique comme s’y engage le SRADDT, qui oublie toutefois l’utilité d’accompagner le maintien de l’agriculture biologique.

Oui, en matière d’enseignement supérieur, « la présence d’une offre dans les agglomérations de la région doit être renforcée et consolidée ».

Oui l’offre scolaire sera proposée à l’échelle de chaque bassin et « dimensionnée par rapport aux besoins identifiés, aux nécessités d’aménagement et d’équilibre des territoires et à la démographie ». Pour que notre offre scolaire soit attractive, il faudra aussi répondre à la question du logement des étudiants, une offre quantitative qu’il ne convient pas de maintenir comme l’avance le SRADDT, mais plutôt d’augmenter.

Oui « le prix de l’énergie va augmenter de manière durable » et les travaux de rénovation thermique des bâtiments « doivent être beaucoup plus importants et surtout beaucoup plus efficaces ».

Oui, « les PNR sont une opportunité pour tirer vers le haut l’ensemble des territoires Auvergnats en matière de gestion et de valorisation des patrimoines ».

Permettez-moi de conclure mon propos en saluant le travail de concertation, la démarche participative qui a été mise en place et facilitée par la Région pour l’actualisation de ce SRADDT et qui a permis à des milliers de citoyens de s’exprimer, à de nombreux acteurs d’échanger sur le devenir de l’Auvergne, même si, comme vous le disiez en 1999 Monsieur le Président, nous pouvons malgré tout regretter que le SRADDT reste « l’affaire de spécialistes d’une part ou d’une élite de la population d’autre part » et que le document que nous avons aujourd’hui entre les mains reste « un peu trop imprégné de technocratie, parfois à l’excès ».

Merci de votre attention.