Intervention de Jean-Marc Riebel
Monsieur le Président, chers collègues,
Vous soulignez, monsieur le Vice-président chargé des finances, les bons résultats comptables et la bonne exécution du budget 2012 dans ce compte administratif.
Effectivement, la dette est stabilisée – stabilisée à un niveau qui est quand même élevé et à laquelle il faut tout de même ajouter le crédit bail – le taux d’exécution, la capacité de désendettement et l’épargne brute sont en augmentation. Sur ce plan, nous en convenons, et on peut remercier les services pour leur engagement et leur capacité à conduire cette politique financière qui est « sur le fil du rasoir ».
Permettez-moi néanmoins de souligner qu’avec un budget en baisse, il est évident que le taux d’exécution est la condition nécessaire et indispensable pour garder un minimum d’effet levier.
Il faut aussi rappeler que la diminution des dépenses de fonctionnement de près de 10 M€ par rapport à 2011 avec en parallèle des recettes fiscales en hausse – c’est une bonne surprise – ont créé un effet ciseaux favorable qui permettent aussi d’expliquer en partie ces bons résultats. Avec en plus des frais financiers à la baisse. Il y a donc aussi sur ces bons résultats une part de conjoncturel.
Certes, nous sommes sur de bons résultats, mais nous sommes aussi sur des politiques très tendues et sur des choix que nous regretterons peut-être un jour :
· Les lycées : – 15% en deux ans. Alors que la Région initie un plan de relance ! Ne prenons-nous pas un retard dans les investissements à ce niveau ?
· La formation professionnelle. Nous pensons que le repli sur nos seules compétences (la formation des chômeurs) ne doit pas nous faire négliger notre rôle pilote sur l’ensemble de la formation professionnelle.
· Quant à la politique en matière de soutien à l’économie, à l’innovation et à la recherche, les crédits sont en légère hausse, mais il faudra quand même évaluer ces politiques et encore mieux les orienter vers la transition énergétique.
Je terminerai en disant que les résultats comptables sont la condition, le préalable, de la mise en œuvre de nos politiques publiques. Ils ne peuvent en aucune manière en être la finalité. On le voit bien en termes d’aménagement du territoire, ne pas avoir de vision stratégique et prospective, surtout quand on veut lancer Alsace 2030 – - l’ingénierie publique a un prix – c’est le risque d’additionner les politiques publiques sans en mesurer l’efficacité pour les alsaciens.
Le compte administratif, c’est la calculette ; le budget, ce sera la stratégie.
Nous prenons acte des résultats de l’exercice 2012 à travers ce compte administratif et nous nous abstenons.