BP 2013 : environnement – habitat

20 décembre 2012

Intervention d’Antoine Waechter

Monsieur le Président, cher-e-s Collègues,

Tout investissement en faveur de nos ressources naturelles, de l’environnement, du cadre de vie des alsaciens peut être considéré comme positif. Mais une politique de subvention ne suffit pas à faire toute une politique. La région doit apprendre à assumer le rôle de pilote qui sera celui de la collectivité unique, c’est-à-dire user des ses pouvoirs de conviction qui sont ceux de l’institution mais aussi ceux de chacun de ses élus, et cela est particulièrement vrai dans le domaine de l’environnement.

Dans la politique poursuivie à l’heure actuelle, nous pointons un certain nombre de faiblesses. Tout d’abord, l’absence d’une politique offensive du paysage. Dans une région densément peuplée dont la notoriété repose en partie sur son aspect visuel, et dont l’une des principales industries régionales, le tourisme, doit beaucoup aux paysages, il est essentiel d’avoir une démarche dans ce domaine. Nous demandons que soit élaborée une stratégie régionale du paysage, aspect totalement oublié par les lois Grenelle.

Deuxième faiblesse : la modestie des moyens affectés à l’éducation à l’environnement : six fois moins d’investissement par centre d’initiation à la nature que par exemple pour le Racing de Strasbourg. Cette action est pourtant fondamentale, car notre avenir dépend de l’engagement des générations qui nous succèderont aux responsabilités. Les maisons de la nature rétablissent une relation sensible et concrète avec le monde vivant, que l’addiction au monde virtuel des écrans a tendance à affaiblir chez nombre de nos enfants. Nous demandons un accroissement des crédits sur cette ligne.

Troisième élément : la réduction de moitié de la consommation foncière ne sera effective que si nous plaidons cette exigence dans les schémas de cohérence territoriale et si nous assurons la promotion d’une autre approche de la conception des infrastructures et de la gestion foncière des zones d’activité. Il en est de même du rétablissement des fonctionnalités écologiques dans la plaine, où par exemple la création de haie pourrait se cumuler avec le développement du bois énergie en milieu agricole.

Le dossier Stocamine démontre l’efficience d’une affirmation politique sans implication budgétaire, après le vote d’une mention – quasiment identique d’ailleurs – dans cette enceinte comme à Colmar, a conduit trois ministres à s’engager pour 100 millions d’euros pour un déstockage d’urgence. Cela n’enlève rien aux remarques de notre collègue Omeyer : notre vigilance et notre implication doivent impérativement être maintenues. Au sein de la CLIS j’ai néanmoins appris une chose, que sans doute nous ne savions pas, à savoir que pendant que l’entreprise Stocamine acceptait avec une certaine complaisance des produits mal affectés et mal conditionnés, l’état régalien lui, multipliait les mises en demeure. Curieuse situation, où l’administration n’a pas été entendue, et cela a terminé comme nous le savons. Ce qui montre, s’il le fallait encore, la nécessité de respecter avec rigueur les règles qui garantissent la bonne marche des choses.

La politique de l’habitat est assez faible au regard de ce que devrait être l’investissement dans ce domaine, mais là nous n’avons pas les moyens de proposer autre chose, compte tenu des moyens qui sont les nôtres. L’investissement énergétique dans le logement social est une bonne manière d’investir dans le social, en évitant le développement de la précarité énergétique.

Pour ces différents motifs, notre groupe votera le budget de l’habitat mais s’abstiendra sur le budget de l’environnement, une abstention néanmoins positive pour stimuler une implication plus offensive sur l’ensemble des questions que je viens d’évoquer, sans que d’ailleurs cela ait  une incidence sur le budget global.

Merci de votre attention.

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