N’y a-t-il pas mieux à faire qu’un Conseil Unique ? Face à la crise, aux destructions d’emplois, est-ce une priorité ?
Et bien justement : pour répondre aux attentes, l’Alsace a besoin du Conseil Unique.
- Elle en a besoin pour l’emploi. La loi donnera au Conseil d’Alsace le pilotage du développement économique. Il s’agira de l’appuyer sur des outils de financement pour la conversion écologique de l’économie, les PME et l’économie sociale et solidaire. L’ampleur du chômage oblige à y être prêt.
- Elle en a besoin pour organiser les transports, pour répondre aux besoins de logements, pour enrayer le gâchis d’espace, pour rétablir la biodiversité. La réforme fera de la Région l’instance pilote de l’aménagement : le Conseil Unique aura le poids pour prescrire des orientations.
- Elle en a besoin pour la plus-value européenne et transfrontalière. Le gouvernement va étendre l’expérience alsacienne de gestion des fonds européens pour les territoires : l’Alsace doit rester pionnière.
- Elle en a besoin pour unir politiques de solidarité et stratégie pour l’emploi. En ôtant la cloison entre compétences départementales et régionales, le Conseil Unique sera mieux armé pour améliorer le quotidien.
Ce progrès serait un leurre si l’Alsace n’obtenait pas les moyens de ses ambitions. La République doit rétablir l’équilibre entre les charges des collectivités et leur autonomie financière. Il s’agit de les sortir de l’asphyxie aggravée sous Sarkozy ; d’optimiser la dépense qui ne peut être ni gaspillée, ni reportée par la dette. Le Conseil Unique aura la carrure pour peser.
La méfiance et le conservatisme sont là ; la démarche est faite de compromis, de tâtonnements, de calculs. Mais les écologistes savent où est l’essentiel : voilà pourquoi ils s’engagent pour le Conseil Unique. Ils le font avec leur exigence positive : exigence démocratique (il faut une forte proportionnelle mixée à une part moindre de scrutin territorial), exigence d’équilibre des pouvoirs pour en finir avec le régime du Président-patron, exigence d’efficacité de la politique régionale déclinée et adaptée par les acteurs locaux.
L’Alsace a une occasion unique : il revient à ses élus de fixer les outils, aux citoyens de donner le feu vert, à la majorité nationale de gauche de décider. A chacun d’agir en responsabilité.
Jacques Fernique, pour les conseillers régionaux et généraux écologistes